Coup de tonnerre dans le nord du Royaume-Uni. Un sondage Ipsos MORI paru mercredi 29 avril montre pour la première fois une projection des 59 sièges d’Ecosse pour Westminster entièrement remportés par le Scottish National Party. En 2010, le parti avait remporté seulement six sièges. Cette incroyable victoire aurait pour conséquences de ne laisser aucune place au Labour Party dans cette partie du Royaume-Uni. L’Ecosse a pourtant été historiquement essentielle aux travaillistes pour remporter Westminster. Jim Murphy, le leader de l’antenne écossaise du Labour, lui-même sur le point de perdre son siège, est actuellement dans la ligne de mire du parti. Certains ténors travaillistes, restés anonymes, ont même demandé sa démission. A sept jours du vote, c’est la dynamique de favori qui s’estompe un peu plus au Labour Party.
La raison du succès du SNP peut en partie se trouver du côté des promesses de campagne du parti indépendantiste. Encore hier Nicola Sturgeon - Première ministre d’Ecosse et leader du parti - défendait l’idée d’une hausse “modeste et responsable” des dépenses publiques et la fin des politiques d’austérité. Une position que peu de partis dits “de gouvernement” peuvent se permettre en ces temps de crise, y compris le Parti travailliste. Or le SNP n’est plus un parti de second ordre. Première formation politique en Ecosse depuis 2007, il revendique aujourd’hui plus de 100 000 membres. Sur l’échiquier politique britannique il est donc le seul à détenir les deux ingrédients miracles pour s’assurer une victoire : des propositions généreuses et la crédibilité d’une influence suffisante pour les mettre en œuvre.
A ne pas manquer, ce soir aura lieu le dernier échange télévisé entre les candidats. Seuls David Cameron (conservateur), Ed Miliband (travailliste) et Nick Clegg (libéral-démocrate) participeront à une édition spéciale de l’émission “Question Time” sur BBC One à 20h.
* Article écrit dans le cadre d’un partenariat avec notre correspondant en Ecosse Maxime David