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Werner Spec : “L’Europe est face à des enjeux importants et comme ce fût le cas il y a 50 ans, la réussite dépendra de la capacité de la jeunesse à relever le défi”

Nés il a 50 ans, les jumelages franco-allemands associent deux communes, départements ou régions, qui nouent des relations amicales s’appuyant sur un lien fort et officiel entre les deux pays par le biais d’une charte. Le mouvement des jumelages franco-allemands a débuté au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, lorsqu’en 1950 le maire de Montbéliard proposa de mettre en place les bases d’un premier jumelage avec la ville de Ludwigsburg en Allemagne. Dans un entretien à Toute l’Europe, Werner Spec, maire actuel de cette petite ville de la région de Bade-Wurtemberg, revient sur cette grande réussite européenne.

Touteleurope.eu : Il y 50 ans était signé la convention sur le premier jumelage franco-Allemagne entre la ville de Montbéliard et celle de Ludwigsburg. En quoi ce jumelage est-il exemplaire ? Quelle est la clé de sa réussite ?

Werner Spec : La convention n’a été signée que le 7 mai 1962, mais le jumelage entre Montbéliard et Ludwigsburg a déjà été mis en place en 1950. Le jumelage poursuit le but, depuis son lancement, de mettre en contact les populations des deux villes. Le principe d’aujourd’hui reste le même que par le passé, avec des “homologues” ou des “pendants” dans les deux villes : les maires échangent avec les maires, les professeurs avec les professeurs, les élèves avec les élèves, les musiciens avec les musiciens, etc.

50 ans d’amitié franco-allemande

Le 22 janvier 1963, la signature du traité de l’Elysée par le Général de Gaulle et le chancelier Adenauer instaure un partenariat exceptionnel entre la France et l’Allemagne. 50 ans après, Toute l’Europe vous propose un dossier spécial sur cinq décennies de relations franco-allemandes.

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Au début, les échanges scolaires ont été organisés pour apprendre la langue de l’autre pays. Puis, des événements avec des associations de musique ont également eu lieu. Cela existe toujours, même si ces rencontres sont aujourd’hui davantage professionnelles : le personnel des administrations travaille ensemble lors de rencontres thématiques dans le domaine de l’environnement, du sport (rencontres entre jeunes sportifs, contributions créatives lors de projets artistiques en danse), de la musique ou encore de théâtre.

14 départements français entretiennent aujourd’hui des liens de coopération avec un partenaire allemand mais d’autres jumelages entre la France et le reste de l’UE ont également vu le jour. Pensez-vous que les relations de jumelages-franco allemands soient plus fortes que les autres en raison de leur histoire ?

Werner Spec : Les villes jumelées sont en général davantage reliées au communes. Cela prend du temps pour que les écoles et les associations mettent en place des échanges réussis et que les communes développent des instruments pour faire fructifier ces échanges. Par ailleurs, il existe d’autres institutions comme ARTE, la masterclass franco-allemande de l’académie du film de Ludwigsburg, les semaines françaises, l’institut franco-allemand, le livre d’Histoire franco-allemand. Ces éléments existent peu entre les institutions allemandes et espagnoles ou allemandes et italiennes.

Aujourd’hui, il existe plus de 2 200 jumelages de villes financés par des commissions, qui sont elles-mêmes pour la plupart subventionnées par les communes. Comment expliquez-vous que le montant de ces subventions varie d’une commune à l’autre ?

Werner Spec : Cela dépend de l’intérêt qu’une commune porte à son jumelage, si elle l’entretient ou non. Il y a plusieurs façons de concevoir le jumelage. Il est difficile de déduire uniquement du budget d’une commune, la part affectée à l’entretien du jumelage. Cela dépend aussi du personnel dont dispose la commune, et des efforts employés à développer l’engagement des citoyens pour le programme de jumelage, etc. Certaines communes mettent gratuitement à disposition des espaces pour l’association dédiée au jumelage, etc.

L’Allemagne et la France fêtent cette année les 50 ans du Traité de l’Elysée. Qu’attendez-vous des festivités qui seront organisées à cette occasion ?

Werner Spec : Le Traité de l’Elysée a institué des conventions révolutionnaires pour l’époque entre la France et l’Allemagne, qui ont considérablement encouragé et approfondi les relations franco-allemandes. Aujourd’hui, il ne suffit pas de se reposer sur les succès du passé. Il est important de continuer à construire en regardant vers l’avenir. L’Europe est face à des enjeux importants et comme ce fût le cas il y a 50 ans, la réussite dépendra de la capacité de la jeunesse à relever le défi.

Mis à part les jumelages de villes, quelles sont à votre avis les autres composantes nécessaires à une coopération franco-allemande dynamique ?

Werner Spec : Il est important que notre coopération et nos échanges politiques fonctionnent bien : Chancelier/Président, ministres des Affaires étrangères, ministres des Affaires européennes. Par ailleurs, nous devons renforcer le réseau d’entités franco-allemandes déjà existantes telles que l’Office franco-allemand pour la jeunesse, l’Institut franco-allemand (DFI), Arte, les universités et lycées franco-allemands, tout en encourageant la création de nouvelles organisations et initiatives communes à nos deux pays.

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