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[Revue de presse] Migrants : les Vingt-Huit divisés à l’approche du Sommet européen

A la veille d’un Sommet européen consacré aux migrants, les ministres de l’Intérieur des 28 se retrouvent aujourd’hui à Bruxelles pour tenter de dégager une position commune sur la répartition des demandeurs d’asile. Entre une Hongrie qui renforce les pouvoirs de son armée à l’égard de ces populations et l’Allemagne jouant la carte de la sanction économique vis-à-vis des pays de l’Est, l’Europe est loin d’afficher son unité.

Emergency Accommodation

Les ministres de l’Intérieur des Etats membres se retrouvent aujourd’hui pour préparer le Sommet européen de mercredi. Pour réussir à trouver un accord, la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE serait prête à exclure l’aspect contraignant des quotas de demandeurs d’asile, mentionne l’Express. Il resterait alors à s’entendre sur l’essentielle distinction entre migrant économique et demandeur d’asile, une “question fondamentale” et redondante dans le discours hongrois, précise Euractiv. Le ministre de l’Intérieur allemand aimerait quant à lui que l’Europe aille “chercher les réfugiés dans les zones de crise pour juguler l’afflux de migrants” cite Libération.

Du rendez-vous de demain, les observateurs internationaux attendent beaucoup : le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, convie ainsi les Etats à “adopter une ‘approche commune conforme à leurs obligations internationales’ ” [Le Figaro], tandis que le Haut-Commissariat aux réfugiés le qualifie de “dernière chance de l’Europe de parvenir à une réponse unie et cohérente” précise La Croix. Au niveau européen, c’est le patron de l’agence Frontex qui attend de l’Union une politique “homogène” doublée d’un “soutien humain” plus important [AFP].

Dans un entretien accordé aujourd’hui à plusieurs quotidiens européens, dont Le Figaro, Laurent Fabius affiche également son inquiétude : “la crise des réfugiés met en cause les fondements de l’Europe” déclare-t-il avant d’insister, “si on n’agit pas vite, les risques d’explosion sont réels et considérables, et les conséquences seront de tous ordres” .

Les Echos apportent une analyse similaire : “la crise des réfugiés en Europe ne cesse d’empirer. Au lieu d’afficher un front uni, les pays de l’UE gèrent la situation en ordre dispersé et ne cessent de se renvoyer la balle. Avec pour résultat, une complexité inouïe qui rend kafkaïennes certaines demandes d’asile” .

A n’en pas douter, la division est encore à l’ordre du jour entre les Etats européens sur la méthode à adopter pour gérer la crise. Libération rappelle que de “nombreux pays européens [ont renforcé] les contrôles ou [ont fermé] leurs frontières à l’intérieur même de l’espace Schengen” .

Cela ne s’arrête pas là. Hier la Hongrie, après avoir barricadé ses frontières, a adopté “une nouvelle législation renforçant les pouvoirs de la police et de l’armée à l’encontre des migrants” permettant aux forces de l’ordre ainsi qu’à l’armée d’employer “toute une batterie d’armes non létales (balles en caoutchouc, engins pyrotechniques, grenades lacrymogènes et fusils à filet)” ainsi que de procéder à “des contrôles d’identité” et “à la garde à vue des migrants” [Le Monde]. Une législation votée parallèlement à la réunion de plusieurs Etats d’Europe centrale hier, qui visait à coordonner leurs positions en vue du Sommet de demain.

Au même moment, le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, “a menacé ouvertement de représailles financières les pays d’Europe centrale - Pologne, Hongrie, République tchèque, Slovaquie - qui refusent d’accueillir des quotas de demandeurs d’asile” rapporte Le Figaro. Des menaces qui semblent avoir fait leur effet au moins sur la Pologne : le chef de la diplomatie polonaise, Grzegorz Schetyna, a annoncé que “face à la crise croissante, la Pologne est en mesure d’accepter de son propre gré plus de réfugiés que ne le prévoient les quotas proposés par la Commission européenne” [Le Monde].

En cas d’échec du Conseil européen de demain, Manuel Valls a déjà annoncé envisager un “rétablissement des contrôles aux frontières pour la France” tout en reprochant à l’Allemagne sa politique d’ouverture suivie d’un renforcement de ses frontières [L’Opinion]. Des divergences qui ne nuisent pas cependant à la gestion commune de la crise par le couple franco-allemand, puisque la “chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande s’adresseront conjointement au Parlement européen le 7 octobre” [Le Point / AFP].

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