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[Revue de presse] Migrants : le président turc à Bruxelles pour sortir de la crise

Recep Tayyip Erdoğan est attendu par les dirigeants des institutions européennes à Bruxelles ce lundi. Le président turc, qui a décidé le 29 février de ne plus retenir les migrants en partance vers l’Europe, cherche le soutien de l’Union sur le conflit syrien.

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan sera reçu ce lundi 9 mars à Bruxelles, par la présidente de la Commission européenne et le président du Conseil européen - Crédits : Frederic Garrido-Ramirez / Flickr NATO CC BY-NC-ND 2.0
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan sera reçu ce lundi 9 mars à Bruxelles, par la présidente de la Commission européenne et le président du Conseil européen - Crédits : Frederic Garrido-Ramirez / Flickr NATO CC BY-NC-ND 2.0

Attendu à Bruxelles ce lundi 9 mars, le président turc Recep Tayyip Erdoğan doit s’entretenir en fin de journée avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel. Au vu des relations actuelles entre Bruxelles et Ankara, le président turc espère “revenir de Belgique avec des résultats différents” des précédentes rencontres [Le Figaro avec l’AFP].

La “question migratoire” cristallise les tensions entre les deux parties, poursuit Le Figaro : “des dizaines de milliers de migrants tentent de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 29 février qu’il cessait de respecter un accord de mars 2016 avec l’Union européenne” sur les réfugiés. Le pays reproche en effet à l’Union de ne pas avoir honoré sa part du contrat : “avant de lancer des appels, l’UE devrait d’abord respecter ses engagements et mettre en vigueur l’accord du 18 mars [2016] dans son intégralité” , insiste le gouvernement dans un communiqué, repris par la chaîne d’Etat turque TRT.

Scandale humanitaire

Conséquence de cette décision, l’arrivée en masse de migrants à la frontière gréco-turque : “les autorités grecques ont annoncé jeudi que plus de 1 700 d’entre eux étaient arrivés sur les îles grecques, venant s’ajouter aux 38 000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés dans des conditions de plus en plus précaires” , explique Le Figaro.

Face à cet afflux, “la police grecque a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour repousser les migrants qui tentaient de franchir les grilles au poste-frontière de Pazarkule” , rapporte La Croix. A ces violences s’ajouteraient des conditions de vie “indignes” qui jouent un rôle de “repoussoir” , dénonce l’essayiste Jean Ziegler, auteur de Lesbos, la honte de l’Europe, cité par Le Temps.

Mais Ankara va plus loin, et accuse “les garde-frontières grecs d’usage disproportionné de la force contre les migrants, en tuant au moins cinq et en blessant plusieurs, ce que le gouvernement grec a démenti” , indique L’Express avec l’AFP. De leur côté, les garde-côtes turcs affirment avoir “sauvé jeudi 97 migrants en danger” dont les Grecs auraient “dégonflé [les] trois bateaux” en les laissant “dériver, à moitié en train de couler” [La Croix].

A la suite d’un entretien téléphonique entre le dirigeant turc et la chancelière allemande, “le gouvernement allemand a annoncé lundi matin qu’une coalition de pays ‘volontaires’ de l’Union européenne envisage de prendre en charge jusqu’à 1 500 enfants migrants bloqués sur les îles grecques” , rapporte Le Figaro.

Migrants contre aide militaire ?

Pour éviter de se voir reprocher d’envoyer des demandeurs d’asile à la mort” , le président Erdoğan a interdit vendredi aux migrants “de traverser la mer Egée en raison des dangers que cela comporte” [Les Echos]. A moins que ce ne soit aussi, comme l’écrit Le Figaro, pour “relâcher la pression” sur l’Union européenne. La décision permet en effet “à la Grèce et aux agents mobilisés par l’agence Frontex de se concentrer sur la défense de la frontière terrestre gréco-turque” , les soulageant de la surveillance maritime, indiquent Les Echos.

Faut-il y voir une main tendue ? Elle “pourrait ressembler à une détente, sans constituer toutefois un revirement complet” , analyse La Croix. Car depuis ce week-end, le leader turc semble “jouer l’accalmie” , notent Les Echos. “Isolé sur la scène internationale” , il risque en effet de se retrouver aujourd’hui “en position de faiblesse” face à l’Union européenne, estime le quotidien.

Car la Turquie souhaite aussi “obtenir le soutien de l’UE à ses opérations militaires dans le nord de la Syrie” , analyse Le Figaro. “L’offensive du régime syrien, appuyée par Moscou, contre la province d’Idlib (nord-ouest), dernier bastion rebelle en Syrie, a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d’un million de personnes déplacées” , poursuit le média.

Et si “la signature d’un cessez-le-feu jeudi 5 mars entre Recep Tayyip Erdoğan et Vladimir Poutine contribue sans doute lui aussi à ce début de détente” [La Croix], le président turc poursuit sa recherche d’alliés sur le terrain. Or les Européens semblent pour le moment divisés face à ses requêtes : si la chancelière allemande “n’est pas contre l’idée de l’instauration d’une [zone de sécurité] à Idlib” , comme le souhaite Erdoğan, l’Elysée juge que “les options de stabilisation de la zone sont de plus en plus limitées” , rapporte le JDD.

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