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[Revue de presse] Covid-19 : l’Eurogroupe valide un plan de soutien de 540 milliards d’euros

Après trois jours d’âpres négociations, les ministres de l’Economie et des Finances des Vingt-Sept sont parvenus jeudi 9 avril à un premier accord. Aucun consensus n’a été trouvé sur la question des corona bonds, mais 540 milliards d’euros de mesures européennes, ainsi qu’un fonds de sauvetage, ont été approuvés. Les contours de ce dernier restent toutefois à définir.

Le président de l'Eurogroupe Màrio Centeno, au cours de la réunion des ministres de l'Economie et des Finances européens, le jeudi 9 avril . Crédits : Union européenne
Le président de l’Eurogroupe Màrio Centeno, au cours de la réunion des ministres de l’Economie et des Finances européens, le jeudi 9 avril - Crédits : Union européenne

A première vue, la réunion de l’Eurogroupe du jeudi 9 avril - qui se tenait en configuration ouverte, donc avec les 27 ministres de l’Economie et des Finances de l’UE - s’est avérée très fluide. Celle-ci n’a en effet “duré que 45 minutes” , souligne Le Monde. Elle s’est même conclue par un accord “salué par les applaudissements des ministres” , poursuivent Les Echos.

Un compromis détaillé dans les colonnes du quotidien économique : “la réponse européenne s’oriente sur trois axes principaux : jusqu’à 240 milliards d’euros de prêts du fonds de secours de la zone euro, le Mécanisme européen de stabilité (MES), un fonds de garantie permettant à la Banque européenne d’investissement (BEI) de déployer jusqu’à 200 milliards pour les entreprises, et jusqu’à 100 milliards pour soutenir le chômage partiel”. Ces propositions devront encore être approuvées par les chefs d’Etat et de gouvernement, “qui n’étaient eux-mêmes pas parvenus à s’entendre lors d’un sommet le 26 mars” , rappelle le journal.

Avancée sur le recours au MES

Si le dispositif de soutien au chômage partiel, baptisé SURE, était déjà poussé par la Commission européenne, l’avancée la plus notable porte sur le recours au Mécanisme européen de stabilité. Le quotidien allemand Suddeutsche Zeitung, cité par Courrier International, explique qu’il permettra aux pays membres de “réserver des prêts représentant jusqu’à 2 % de leur production économique, ce qui ferait un maximum de 240 milliards d’euros” .

Le recours au MES faisait partie des principaux débats au niveau européen. RFI rappelle en effet que “les Pays-Bas - soutenus, selon une source européenne, par l’Autriche, la Suède et le Danemark” , bloquaient jusqu’ici l’activation du MES “en conditionnant strictement les prêts que pourrait octroyer ce fonds de secours de la zone euro à des réformes économiques.” Une position critiquée par la France, qui l’avait qualifiée de “contre-productive et incompréhensible” , relaye Ouest-France. “Les Pays-Bas ont abandonné leur exigence qu’un pays bénéficiaire (du MES) s’engage dans des réformes macroéconomiques, telles que le système fiscal ou de retraite”, analyse le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le texte final pose une seule condition pour le recours au MES : que l’argent débloqué soit utilisé “pour soutenir directement ou indirectement les systèmes de santé et de traitement en lien avec la crise du Covid-19″ .

Les discussions ont donc été plus ardues que cette courte réunion peut le laisser penser. RFI rappelle en effet qu’elles avaient commencé par une première réunion de l’Eurogroupe, dans la nuit du 7 au 8 avril. Réunion bien plus longue, puisqu’elle s’était étirée sur “seize heures d’échanges stériles” , sans aboutir à aucun accord. Le président de l’Eurogroupe Màrio Centeno avait ainsi programmé ce nouveau sommet du jeudi 9 avril, dans l’espoir d’arriver à un consensus. Entretemps, les capitales européennes avaient de leur côté poursuivi les négociations de manière informelle entre les deux sommets, rapporte Le Monde : “les chefs d’Etat avaient déblayé le terrain : le président français, Emmanuel Macron, et la chancelière allemande, Angela Merkel, avaient tous deux parlé à leur homologue néerlandais, Mark Rutte, dont les positions empêchaient jusque-là toute avancée”.

La question des corona bonds repoussée

Si les progrès sont notables, les divisions restent présentes sur d’autres points, note Politico : “le compte-rendu final de la réunion a complètement évacué la notion de corona bonds. Il s’est simplement contenté d’évoquer un fonds de sauvetage issu du budget européen pour financer la reprise économique. Ce fonds pourrait s’appuyer sur des ‘instruments financiers innovants’, sans donner plus de précision sur son fonctionnement ni son montant” . S’ils sont parvenus à dépasser leurs divergences sur un premier volet de mesures, les ministres de l’Economie et des Finances n’ont donc pas réussi à trouver une solution commune sur le point qui les divise le plus profondément.

Le financement de la reconstruction après la crise a été transformé en une formule de compromis et a donc été désamorcée pour le moment” , résume le Frankfurter Allgemeine Zeitung. The Guardian affirme quant à lui que “l’Italie et l’Espagne ont accepté de repousser les discussions pour un accord sur les ‘corona bonds’ qui permettraient aux Etats participants de lever des fonds sur les marchés à un taux d’intérêt harmonisé” . Repoussées, mais pas enterrées : “Ces discussions, tout comme celles sur le contenu du fonds de sauvetage, devront être rouvertes au prochain Conseil européen” , ajoute le quotidien britannique.

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