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[Revue de presse] Brexit : malgré des rencontres entre Londres, Paris et Berlin, le no deal se profile

A tout juste 10 semaines du Brexit, les discussions entre les dirigeants européens et le Premier ministre britannique piétinent. La chancelière allemande continue d’afficher un certain optimisme. Mais le scénario d’une sortie du Royaume-Uni de l’UE sans accord semble se confirmer.

Angela Merkel, Boris Johnson et Emmanuel Macron
Angela Merkel, Boris Johnson et Emmanuel Macron - Crédits : Arno Mikkor / Flickr / Wikimedia Commons

Près d’un mois après avoir remplacé Theresa May au poste de Premier ministre au Royaume-Uni, l’ex-maire de Londres, puis plus récemment chef de la diplomatie britannique, va désormais devoir faire ses preuves sur la grande scène internationale, au milieu des dirigeants des plus grandes puissances mondiales” , annonce Euronews.

Mercredi, Boris Johnson a en effet entamé une “tournée diplomatique en Allemagne puis en France avant de rejoindre le sommet du G7 à Biarritz” , en fin de semaine. L’objectif de ces rencontres : discuter du Brexit, qui devrait avoir lieu le 31 octobre prochain, détaille La Croix.

Angela Merkel optimiste, Emmanuel Macron intransigeant

Le Premier ministre britannique a donc rencontré la chancelière allemande mercredi, et doit déjeuner ce jeudi 22 août avec le président français. Mais “Emmanuel Macron et Angela Merkel ont du mal à accorder leurs discours” , pointe France Info. “Fermeté d’un côté, optimisme de l’autre” , résume le média.

La chancelière allemande a ainsi jugé “possible de parvenir dans les ’30 jours’ à un accord négocié pour une sortie de la Grande-Bretagne de l’UE” [RTBF], tandis que M. Macron a d’ores et déjà “rejeté la requête britannique de renégocier l’accord de sortie” [The Guardian].

La France, à l’instar de la Commission européenne, ne cesse de rappeler son attachement au “backstop” . Ce “filet de sécurité” est prévu pour empêcher le rétablissement d’une frontière entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande. Mais Boris Johnson estime qu’il “rendrait le Royaume-Uni ‘prisonnier’ du cadre juridique de l’UE” [France Info]. “En prélude à sa tournée, [le Premier ministre britannique avait donc] adressé lundi 19 août une lettre à l’UE exprimant son opposition” à ce mécanisme, “négocié par l’ancienne cheffe du gouvernement Theresa May” , rappelle La Croix.

S’entendre dès maintenant sur les relations futures ?

Afin d’éviter une sortie sans accord le 31 octobre prochain, Mme Merkel propose donc de rendre “inutile” le backstop. Alors que cette “police d’assurance” [RTBF] est censée donner au Royaume-Uni et aux Vingt-Sept un délai supplémentaire de deux ans pour s’accorder sur de nouvelles relations qui éviteraient le rétablissement d’une frontière en Irlande, la chancelière allemande a appelé mardi à “faire des efforts” pour parvenir à s’entendre sur ces relations futures dès le mois prochain : “on peut peut-être y arriver dans les 30 prochains jours, pourquoi pas ?”, a-t-elle ainsi déclaré [RTBF].

Mais si Boris Johnson s’est déclaré “tout à fait satisfait” de cette offre, il a reconnu que le calendrier était “très serré” [France Info]. D’autant plus qu’il n’a proposé dans sa lettre que “de vagues ‘solutions alternatives’ ” , pointe Le Monde.

Désormais, le “no deal” apparaît donc comme “le scénario le plus probable” [The Guardian] : “d’un côté comme de l’autre de la Manche, personne n’entend céder” , souligne La Croix. C’est en tout cas à cette éventualité que la France se prépare : “tous les textes ont été passés, nous sommes à l’heure. On a embauché les douaniers, les experts vétérinaires…” , a indiqué le président français, cité par France Info.

De leur côté, dès le 1er septembre les diplomates britanniques devraient se mettre en retrait et ne plus participer “aux réunions bruxelloises qui ne présentent pasun intérêt significatif’ ” pour le pays afin de “dégager du temps [aux] ministres et à leurs officiels pour mieux se consacrer [au] départ de l’Union européenne, le 31 octobre” , a déclaré le secrétaire d’Etat au Brexit, Stephen Barclay [Le Monde].

“Boris Johnson veut se donner le beau rôle”

Ainsi, pour Emmanuelle Saulnier-Cassia, professeure de droit public interrogée par Libération, ces deux visites diplomatiques à Berlin et à Paris apparaissent “comme un coup politique interne pour faire porter le chapeau [d’un Brexit sans accord] à l’UE. Boris Johnson veut se donner le beau rôle. Montrer qu’il se sera déplacé, n’aura pas réussi à négocier avec les Européens, alors qu’il aura tout fait pour arranger les choses jusqu’au dernier moment” .

Une interprétation qu’a vivement critiquée Emmanuel Macron avant sa rencontre avec le Premier ministre britannique, rappelant “que l’UE avait négocié avec la Grande-Bretagne pendant deux ans et que le ‘no deal’ serait la ‘responsabilité du gouvernement britannique’ et ‘toujours le fait de la Grande-Bretagne’ ” [The Guardian].

Derrière ces passes d’armes, “certains, chez les conservateurs [britanniques], semblent croire à un accord de la dernière heure avec Bruxelles” , observe Hussein Kassim, professeur de sciences politiques à l’université d’East Anglia interrogé par Le Monde. “Si Londres maintient une position très dure sur le ‘no deal’ ” , ces responsables politiques pensent que “les Européens céderont les premiers”. Mais à l’inverse, les Européens “ont tendance à penser que le Parlement britannique sera capable de bloquer un ‘no deal’ ” , remarque Aurélien Antoine, directeur de l’Observatoire du Brexit [La Croix].

Tous les regards vont donc maintenant se tourner vers le G7 (du 24 au 26 août) où le successeur de Theresa May poursuivra son “marathon diplomatique” [Le Parisien]. La rencontre de Boris Johnson avec Donald Trump en marge du sommet, qui pourrait mener à une “alliance renforcée” et un accord commercial entre les deux Etats, “sera scrutée à la loupe” , analyse Euronews.

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