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[Revue de presse] Après une année de pandémie, quelle est la situation des femmes en Europe ?

Alors que l’Europe célèbre la Journée internationale des droits des femmes ce lundi 8 mars, la presse rappelle que les inégalités persistent entre les deux genres. Les disparités économiques, renforcées par la pandémie de Covid-19, sont particulièrement pointées du doigt.

La pandémie a aggravé la précarité économique des femmes en Europe
La pandémie a aggravé la précarité économique des femmes en Europe - Crédits : LordHenriVoton / iStock

La Journée internationale des droits des femmes prend des visages bien différents sur le continent. En France, à l’occasion de ce 8 mars, 37 organisations syndicales, féministes et politiques ont lancé “un mouvement unitaire pour ‘mettre fin aux discriminations et aux violences sexistes et sexuelles’ subies par celles qu’elles ont rebaptisées les ‘premières de corvées’ ” [La Croix].

Des militantes qui appellent les femmes à cesser le travail à 15h40 aujourd’hui, “heure théorique où elles cessent d’être rémunérées compte tenu de l’écart de salaires avec les hommes (environ 25 %)” , poursuit le journal, alors que des manifestations ont déjà eu lieu ce week-end [France Info].

Pas de mobilisation similaire à Madrid, où les tribunaux ont interdit “jusqu’aux petits rassemblements” [El País], en raison des risques sanitaires. Tandis qu’à Bruxelles, la session plénière du Parlement européen s’est ouverte ce matin avec des messages vidéo de la Vice-présidente américaine Kamala Harris et de la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.

Précarité renforcée

Le constat dressé sur internet, dans la rue ou au Parlement européen est similaire : l’année qui s’est écoulée a renforcé la précarité économique de nombreuses femmes. Selon une étude de l’Organisation internationale du travail citée par Euronews, “41 % des femmes travailleraient dans les secteurs les plus touchés par la pandémie” . Et celle-ci “menace de mettre à mal des décennies de progrès économiques qui n’étaient déjà pas satisfaisants auparavant” , poursuit le média.

L’Obs rappelle pour l’occasion des chiffres de 2020 : en France, “76 % des caissiers et vendeurs sont des femmes, tout comme 91 % des infirmiers, 91 % des aides-soignants, 73 % des agents d’entretien, 97 % des aides à domicile et des aides ménagères” . Ce sont ces métiers largement féminisés qui sont mis en avant dans la presse espagnole : ces “héroïnes de la pandémie” [El Mundo], celles qui ont gagné en “visibilité” [El País] depuis le printemps 2020, racontent leur histoire en première ligne.

La crise met en évidence “le mauvais état de l’égalité des sexes” , relève ainsi Politico, “en partie parce que [les femmes] ont tendance à avoir des emplois moins stables et parce qu’elles assument en grande majorité la responsabilité des tâches ménagères” . Et avec l’essor du télétravail, il est devenu d’autant plus “difficile de concilier vie privée et professionnelle, en particulier pour les femmes” [La Croix].

Donner sa place à la femme dans l’après-Covid

Engagée depuis longtemps dans la lutte contre les inégalités de genre, la Commission a proposé la semaine dernière de nouvelles règles, recommandant en particulier “aux Vingt-Sept d’infliger des amendes pour obliger les entreprises à renoncer aux différences de rémunérations entre hommes et femmes” [Le Figaro]. “Il n’existe pas d’emplois pour les hommes et d’emplois pour les femmes” , a insisté la présidente de l’institution Ursula von der Leyen ce dimanche [Politico].

Avec neuf autres leaders européens, celle-ci a également publié une tribune dans Le Soir, appelant à “donner sa place à la femme dans l’après-Covid” et à intégrer “des approches fructueuses fondées sur l’égalité hommes-femmes” dans les plans de relance européens. Les signataires, parmi lesquels figurent la Première ministre de Finlande Sanna Marin, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et son homologue luxembourgeois Xavier Bettel, relèvent que le taux de chômage des femmes a plus fortement augmenté en 2020 que celui des hommes, et assurent que “les économies où règne l’égalité hommes-femmes sont plus performantes” . “Publier une opinion sur la Journée internationale des droits des femmes ne suffira bien évidemment pas” , concluent les dix en demandant “un effort beaucoup plus soutenu sur de nombreuses années” .

Outre les enjeux économiques, Le Monde rappelle enfin que “d’autres [combats] ont émergé au fil du temps : la lutte contre le harcèlement de rue ou contre la précarité menstruelle, l’utilisation de l’écriture égalitaire, le fait de s’affranchir de l’injonction à s’épiler, etc” . Et conclut en se demandant “pourquoi, en 2021, a-t-on encore besoin d’une Journée internationale des droits des femmes ? Tout simplement parce que les femmes n’ont toujours pas les mêmes droits que les hommes dans un univers marqué par la dimension systémique du patriarcat sur la quasi-totalité du globe.

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