Un titre voué “au rapprochement des peuples européens”
Né à l’initiative de Melina Mercouri, alors ministre grecque de la Culture, le titre de Capitale européenne de la culture a été créé en 1985 afin de mettre en valeur la richesse et la diversité des cultures européennes et de renforcer leur connaissance par les citoyens de l’Union européenne.
La ville sélectionnée abrite de nombreuses manifestations artistiques (arts plastiques, littérature, musique, architecture, arts de la scène…) tout au long de l’année, le plus souvent autour d’une thématique générale censée la caractériser. Marseille a ainsi axé sa candidature sur les échanges entre l’Europe et les pays du Sud, considérant que “le continent européen a besoin de cet ancrage au Sud” et qu’une “grande partie de son avenir se joue en Méditerranée” .
Un mode sélection complexe pour une procédure de longue haleine
Signe du prestige associé au titre, la désignation de la Capitale européenne de la culture mobilise rien moins que la Commission européenne, qui retient les candidatures les plus sérieuses, des personnalités du secteur culturel, exprimant leur avis, et le Conseil de l’Union, qui prend la décision finale.
Mardi 16 septembre, pour la phase finale de la sélection, c’est un jury restreint de sept personnes constitué de représentants des ministères de la Culture et des Affaires étrangères et d’institutions européennes qui a tranché entre les candidatures françaises.
Pour rester en lice jusqu’à ce moment, les quatre villes ont du se livrer à un véritable parcours du combattant, signe de leur ténacité et d’importants moyens humains et financiers mis en œuvre.
En effet, chaque ville candidate doit, quatre ans à l’avance, soumettre aux institutions européennes un dossier de candidature dans lequel elle présente les manifestations et créations artistiques qu’elle prévoit de réaliser en association avec les acteurs culturels d’autres villes des Etats membres. Ces initiatives devront promouvoir le dialogue et la compréhension entre les cultures, permettre d’impliquer les habitants de la ville et attirer d’autres citoyens européens, nationaux ou étrangers. Tout ceci en mettant en valeur le patrimoine historique, l’architecture urbaine et la qualité de vie de la cité. Ajoutons que la sélection n’exclut pas les villes hors Union européenne, ce qui corse davantage la compétition !
Cette année, Stavanger en Norvège et Liverpool au Royaume-Uni - qui a largement axé son programme autour de l’héritage des Beatles dans la ville - portent ce titre envié. En 2009, ce seront Vilnius en Lituanie et Linz en Autriche.
Des retombées qui ne se chiffrent pas qu’en euros
L’acte de candidature nécessite une très forte implication des villes et collectivités locales concernées que les retombées socio-économiques prévisibles justifient très largement. En effet, depuis sa création, les effets du titre de Capitale européenne de la culture se sont fortement fait sentir pour les heureuses élues. Ainsi, Lille a attiré huit millions de visiteurs pendant son année de Capitale, en 2004.
Rappelons que les manifestations organisées sont financées en partenariat avec des entreprises et que l’Union européenne y contribue à hauteur d’un million d’euros. Mais au-delà, ce sont l’image et la réputation de la ville qui en sortent fortifiées pour de nombreuses années.