Les stéréotypes de genre ont la vie dure. En particulier sur le marché du travail. Selon un article publié aujourd’hui par Eurostat, les Européennes ont tendance à être cantonnées à des métiers traditionnellement dévolus aux femmes.
Dans l’Union européenne, il y avait ainsi plus de femmes occupant les emplois de bureau (66 % du total des personnes âgées de 15 à 64 ans dans cette profession), dans les services ou la vente ainsi que dans les professions intellectuelles, par exemple les enseignantes.
Dans le détail, les femmes dans l’UE représentent l’immense majorité des personnes employées parmi les puéricultrices (93 % du total des personnes employées dans cette profession au troisième trimestre 2022), les infirmières et les sage-femmes (89 %) ou les enseignants du primaire et de la petite enfance (88 %). Ces pourcentages sont similaires en ce qui concerne les secrétaires et les personnels de ménage.
A l’inverse, les femmes étaient très minoritaires parmi les ouvriers de la construction, représentant seulement 1 % du total des personnes employées dans ce domaine. Les Européennes sont aussi très sous-représentées parmi les mécaniciens, les électriciens ou les chauffeurs routiers. Le secteur des sciences et des nouvelles technologies est aussi marqué par une prédominance masculine : dans l’Union européenne et au Royaume-Uni, par exemple, seulement 16 % des personnes travaillant dans le domaine de l’intelligence artificielle sont des femmes.
Une répartition genrée des rôles
Ces chiffres témoignent d’un phénomène persistant : les rôles traditionnellement dévolus aux hommes ou aux femmes suivent une répartition genrée bien installée dans la société. Selon une enquête citée par Eurofound, “les hommes exerçant des professions à prédominance féminine ne représentent que 10 % de la population active, tandis que les femmes exerçant des professions à prédominance masculine ne constituent qu’un maigre 8 %”.
Une ségrégation qui persiste aussi dans la distribution des responsabilités. La même étude montre que les hommes continuent d’avoir plus de “pouvoir” et sont plus nombreux que les femmes à occuper une fonction de supérieur hiérarchique : deux tiers des salariés européens avaient un patron masculin en 2021.