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L’Europe une nouvelle fois omniprésente au Festival de Cannes

Ce n’est pas une surprise : le cinéma européen est une nouvelle fois extrêmement bien représenté au Festival de Cannes. Sur les 19 films en compétition officielle pour la Palme d’or, 13 ont été financés, au moins en partie, au sein d’un pays européen, tandis que 10 d’entre eux ont reçu le soutien du programme MEDIA de la Commission européenne. Divers et dynamique, le cinéma européen est en lice pour un nouveau triomphe. Il s’agirait d’une 14e palme en 20 ans.

Affiche officielle du Festival de Cannes 2015

11 films d’Européens, 5 français

Un bref coup d’œil à la sélection opérée par Thierry Frémaux, le délégué du Festival de Cannes depuis 1999, suffit pour repérer l’omniprésence des films européens et, au sein de ce contingent, des productions françaises. Sur les 19 films qui concourent à partir d’aujourd’hui pour la Palme d’or, 13 ont été financés, au moins partiellement, dans un pays européen et 11 sont réalisés par un metteur en scène européen.

Jacques Audiard

Jacques Audiard, 63 ans, auteur de De battre mon coeur s’est arrêté en 2005 et de De rouille et d’os en 2012, présentera son 7e long-métrage à Cannes cette année avec Dheepan. En 2009, il a remporté le Grand Prix du Jury pour Un prophète.

5 de ces films sont français. Jacques Audiard, récompensé en 2009 du Grand Prix du Jury pour Un prophète, revient avec Dheepan. Maïwenn, récipiendaire du même prix en 2011 pour Polisse, fait également partie des sélectionnés, avec son film Mon roi. Les autres longs-métrages en compétition sont réalisés par des metteurs en scène peut-être moins connus, tous âgés de moins de 50 ans : Marguerite et Julien, de Valérie Donzelli (La Guerre est déclarée, 2011), La Loi du marché de Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon et Valley of love, de Guillaume Nicloux, avec Gérard Depardieu et Isabelle Huppert.

Très présents en compétition officielle, les représentants du cinéma français le seront en réalité dans tous les recoins du Festival. La Tête haute, d’Emmanuelle Bercot, et le documentaire au message écologiste La Glace et le ciel, de Luc Jacquet, auront ainsi l’honneur d’ouvrir et de clôturer cette 68e édition. Alors que trois films français ou de coproduction française figureront dans la sélection Un Certain Regard, et sept dans la Quinzaine des réalisateurs, dont Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Despleschin, auteur de Rois et reine (2003) et de Un conte de Noël (2008).

Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Royaume-Uni

Parmi les autres pays européens à l’honneur figure l’Italie, avec trois films en compétition officielle. Nanni Moretti, vainqueur de la Palme d’or en 2001 pour La Chambre du fils, tentera, à l’instar de l’Américain Gus Van Sant, gagnant en 2003 pour Elephant, d’intégrer le cercle très fermé des doubles lauréats auquel appartiennent les frères Dardenne (Belgique) ou encore Michael Haneke (Autriche). Le réalisateur italien présentera son nouveau film Mia madre et sera donc accompagné de ses compatriotes Matteo Garrone (Grand Prix du Jury 2008 pour Gomorra) et Paolo Sorrentino (Prix du Jury 2008 pour Il Divo et vainqueur de l’Oscar du meilleur film étranger 2014 pour La Grande bellezza).

Nanni Moretti

Nanni Moretti, 61 ans, est le réalisateur du Caïman (2006), satire contre Silvio Berlusconi et d’Habemus Papam, présenté à Cannes en 2011. En 2001, il remporte la Palme d’or pour La Chambre du fils.

Par ailleurs, le Royaume-Uni participe à la production de trois films en lice pour la Palme d’or : Carol, de l’Américain Todd Haynes, Macbeth, de l’Australien Justin Kurzel et The Lobster - une coproduction très européenne issue de la Grèce, de la France, de l’Irlande, des Pays-Bas et donc du Royaume-Uni - du Grec Yorgos Lathimos. Ce dernier a été classé par Thierry Frémaux dans la catégorie “des films dont on ne comprend pas tout” .

Et pour être parfaitement exhaustif sur la participation des films européens à la compétition officielle du 68e Festival de Cannes, citons enfin Le Fils de Saul, du Hongrois Laszlo Nemes, qui réalise ici son premier film, et Plus fort que les bombes, du Norvégien Joachim Trier. Ce dernier, coproduction issue de Norvège, du Danemark, de France et des Etats-Unis, a d’ailleurs fait l’objet d’une subvention du programme MEDIA de la Commission européenne, tout comme neuf autres films présents en compétition, et treize autres longs-métrages figurant dans les autres sélections du Festival de Cannes.

La 68e édition dans une volonté de renouvellement et de parité

D’une manière générale, cette 68e édition se distingue par la présence plutôt moins importante de réalisateurs bien connus du Palais des festivals. A Jacques Audiard, Nanni Moretti ou Gus Van Sant, ne s’ajoutent “que” Hou Hsiao-hsien ou Paolo Sorrentino, parmi les sélectionnés habituels. Plusieurs metteurs en scène font ainsi leur première apparition, comme les Français Stéphane Brizé et Guillaume Nicloux ou le Mexicain Michel Franco.

Agnès Varda

Agnès Varda, 86 ans, a réalisé aussi bien des longs-métrages de fiction (La Pointe courte, Cléo de 5 à 7, Sans toit ni loi…), des documentaires (L’Univers de Jacques Demy, Les Plages d’Agnès…) et des courts-métrages. Elle sera récompensée d’une Palme d’honneur pour l’ensemble de son oeuvre.

Enfin, régulièrement vilipendés pour les rares sélections de films réalisés par des femmes, les organisateurs ont, semble-t-il, pris garde à leur réserver une place importante. Maïwenn et Valérie Donzelli sont en effet en course pour la Palme d’or, Emmanuelle Bercot ouvrira le Festival, tandis que la Japonaise Naomi Kawase sera présente dans la sélection Un Certain Regard et que Natalie Portman présentera son premier film en tant que réalisatrice au cours d’une séance spéciale. Quant à Agnès Varda, rare membre féminine de la Nouvelle vague française, elle recevra une Palme d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, faite de chefs d’oeuvre comme Cléo de 5 à 7 (1962), Sans toit ni loi (1985) ou Les Plages d’Agnès (2008).

Au sein du jury, présidé par Joel et Ethan Coen (vainqueurs de la Palme d’or en 1992 pour Barton Fink), comme c’est la norme depuis 2013, quatre femmes seront également présentes, pour assurer la parité. Il s’agit des Européennes Rossy de Palma (Espagne), Sophie Marceau (France) et Sienna Miller (Royaume-Uni) et de la Malienne Rokia Traoré. Et à cela s’ajoutent trois femmes pour présider les principales sélections subsidiaires du Festival : Isabella Rossellini, fille de Roberto Rossellini (Rome, ville ouverte et Allemagne année 0) et d’Ingrid Bergman - dont la beauté légendaire a été choisie pour illustrer l’affiche officielle du Festival - pour Un Certain Regard ; l’actrice française Sabine Azéma pour la Caméra d’or (récompensant un premier film) et l’actrice-réalisatrice israélienne Ronit Elkabetz pour la Semaine de la Critique.

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