Si elles tendent à diminuer depuis quelques années, les inégalités entre les femmes et les hommes sont encore une réalité en 2023 dans les Etats membres de l’Union européenne.
Celles-ci sont notamment flagrantes dans le monde du travail. 78,5 % des hommes âgés de 20 à 64 ans occupaient un emploi dans l’Union européenne en 2021, soit 11 points de plus que les femmes (67,7 %). De plus, lorsqu’elles travaillent, les Européennes gagnent en moyenne 12,7 % de moins que leurs homologues masculins. Une moyenne qui cache d’importantes disparités. Si l’écart n’est que de 3,6 % en Roumanie, il atteint 20,5 % en Estonie. Le Luxembourg est le seul Etat où les travailleuses sont légèrement mieux payés (0,2 %) que les hommes.
Les femmes sont également moins représentées dans les postes à responsabilité, tout comme en politique. Seuls 32,5 % des élus dans les parlements nationaux sont des femmes.
Avec près de 40 % dans les rangs du Parlement européen et 13 commissaires européens sur 27, l’Union européenne fait toutefois figure d’exception. Actuellement, trois femmes président une des sept institutions européennes : Ursula von der Leyen pour la Commission, Christine Lagarde pour la Banque centrale européenne et Roberta Metsola pour le Parlement européen. Depuis 1984, ce dernier possède une commission permanente des droits des femmes et de l’égalité des genres.
Une priorité européenne depuis toujours…
Dès 1957, l’Union européenne s’est emparée de ce sujet en faisant figurer “l’égalité entre les femmes et les hommes” parmi ses valeurs fondamentales. On retrouve aujourd’hui ce principe dans le traité sur l’Union européenne (TUE).
Quelques années plus tard, en 1975, elle adopte sa première directive contre la discrimination salariale, obligeant les Etats membres à tenir compte de ce principe au niveau national. L’année suivante, c’est la Cour de justice de l’UE qui se prononce dans un arrêt sur le sujet. Il ouvre alors la voie aux recours des citoyens européens souhaitant faire valoir leurs droits.
Depuis, de nombreux textes sont venus étoffer l’arsenal juridique européen. Au fil des années, des directives ont instauré un congé parental dans les Etats membres (2010) ou favorisé l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée (2019).
Depuis novembre 2022, une directive européenne fixe également des quotas de femmes à mettre en place, d’ici à juillet 2026, dans les conseils d’administration des grandes entreprises cotées en bourse dans l’UE.
Des programmes de financement comme le Fonds social européen + ont quant à eux permis d’aider les femmes à augmenter leur niveau de qualification et faciliter leur retour à la vie professionnelle après la maternité.
…et pour les années à venir
L’Union européenne a également d’autres projets dans le domaine. Le 5 mars 2020, la Commission a dévoilé sa stratégie quinquennale (2020-2025) en faveur de l’égalité femme-homme. Ce texte sert de fil conducteur aux actions de l’UE en matière de lutte pour l’égalité entre les sexes.
Sur cette base, elle a par exemple proposé en mars 2022, une directive visant à lutter contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.
Si des progrès importants sont à noter, ils restent lents, d’autant que l’UE a une compétence assez limitée en la matière et que la Commission doit donc compter sur le soutien des Etats membres dans toutes ses initiatives. Surtout, ils restent fragiles comme l’a démontré la pandémie de Covid-19. Selon une enquête Eurobaromètre parue en mars 2022, 77 % des Européennes considèrent que celle-ci a conduit à une augmentation des violences faites aux femmes dans leur Etat membre.