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Immigration : l’Union européenne à l’heure des réformes

Porté par la présidence suédoise du Conseil de l’UE, le thème de l’immigration revient en force dans l’agenda politique européen. S’ils jugent nécessaire de réformer les règles communes, les Vingt-Sept connaissent de profonds désaccords.

Selon les chiffres de l'agence européenne de garde-frontières Frontex, 330 000 entrées irrégulières ont été détectées en 2022
Selon les chiffres de l’agence européenne de garde-frontières Frontex, 330 000 entrées irrégulières ont été détectées en 2022 - Crédits : AlxneyPnferov / iStock

La question des migrations est de nouveau au cœur de l’agenda politique, les dirigeants européens devant discuter de ce sujet de discorde lors de leur sommet de la semaine prochaine”, constate Politico.

Dans un courrier adressé aux 27 chefs d’Etat et de gouvernement, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a décrit “une augmentation importante d’arrivées irrégulières [dans l’UE] à travers la Méditerranée et les Balkans occidentaux, les chiffres les plus élevés depuis 2016″, cite Le Point. Selon des données publiées par Frontex, 330 000 franchissements irréguliers ont été recensés en 2022. Un nombre en augmentation de 64 % par rapport à l’année précédente, relève l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes.

En Suède, le gouvernement, ouvertement soutenu par l’extrême droite, vient de lancer “une campagne à l’étranger pour décourager les candidats au départ à venir en Suède”, note Ouest-France. Pour le quotidien régional, le pays, qui assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne jusqu’au 30 juin, “entend aussi inciter l’UE à accélérer les expulsions”.

Priorité suédoise

Stockholm entend donc faire de l’immigration une de ses priorités européennes pour les cinq prochains mois. Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson “souhaite se concentrer davantage sur le retour des migrants à qui l’on refuse le droit de rester en Europe”, rapporte Politico.

Son gouvernement “s’est engagé à limiter l’immigration auprès des mal-nommés Démocrates de Suède (SD)” après la percée historique de ce parti nationaliste aux législatives de septembre dernier [Ouest-France]. Même si ce dernier a “échoué à décrocher un ministère, […] il a largement imprimé sa patte sur la feuille de route du gouvernement”, indique le journal. Et il pourrait désormais pousser le pays nordique à influencer les futures décisions européennes en la matière.

L’Union européenne “utilise depuis longtemps la carotte pour obliger les pays tiers à freiner l’immigration. Désormais, Bruxelles veut commencer à utiliser les avantages commerciaux comme un bâton”, explique Politico. Concrètement, détaille le média en ligne, il s’agirait pour les pays de l’UE de conditionner la baisse des droits de douane, “ce qui signifie que des pays comme l’Afghanistan ou le Bangladesh pourraient perdre leurs préférences commerciales s’ils refusent de reprendre les demandeurs d’asile dont la demande de séjour en Europe a été rejetée”.

De nombreux Etats européens qui subissent des pressions politiques liées à l’immigration “souhaitent également montrer à leur public national que l’Europe fait tout son possible pour renvoyer les demandeurs d’asile déboutés”, remarque Politico. Et réciproquement comme le décrit Le Point, l’UE, “dont les membres sont partagés sur la question migratoire, craint, en réaction, une poussée des extrêmes aux prochaines élections européennes”.

Les Vingt-Sept en ordre dispersé

Au niveau national, certains pays ont décidé de légiférer sans attendre Bruxelles. A l’image de la France où un projet de loi immigration a été présenté ce mercredi 1er février en Conseil des ministres. Le texte, porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le ministre du Travail Olivier Dussopt “prévoit de faciliter la régularisation des travailleurs sans papiers tout en renforçant les possibilités d’expulsion”, relate Le Monde. Parmi les mesures prévues : “la création d’un titre de séjour pour les ‘métiers en tension’ ” et “la conditionnalité des titres de séjour à l’obtention d’un examen de français”, détaille Politico dans sa note matinale.

A l’opposé, l’Allemagne prépare une loi immigration qui se veut la plus libérale d’Europe. “Il ne sera désormais bientôt plus nécessaire de parler la langue ou de présenter un contrat de travail avant de s’installer dans le pays”, informe Libération qui indique que le projet de loi a été préparé “sans concertation avec Paris, ni ses autres voisins européens”. Le journal français rapporte que le ministre fédéral du Travail Hubertus Heil “n’a pas jugé bon d’expliquer sa politique migratoire à ses neuf voisins, dont plusieurs sont gouvernés en partie par l’extrême droite”.

En Italie, réduire à zéro l’immigration illégale faisait partie des promesses de campagne de Giorgia Meloni. “On en est loin malgré tout”, souligne France info, même si “son gouvernement, c’est vrai, entrave considérablement le travail des ONG qui participent au sauvetage des migrants en Méditerranée”.

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