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Historique, nombre de cas, vaccins : où en-est l’épidémie de variole du singe en Europe ?

Depuis le printemps, l’Europe est confrontée au virus Monkeypox, responsable d’une maladie infectieuse, la variole du singe. De l’apparition des premiers cas au lancement des campagnes de vaccination dans les Etats membres, voici un résumé de la situation dans l’Union européenne.

Comme lors de la pandémie de Covid-19, l'Union européenne a commandé des doses de vaccin pour lutter contre le virus
Comme lors de la pandémie de Covid-19, l’Union européenne a commandé des doses de vaccin pour lutter contre le virus - Crédits : Cristian Storto Fotografia / iStock

Apparue début mai sur le continent européen, la variole du singe s’est depuis propagée à l’ensemble des Etats membres. En peu de temps, l’Europe est même devenue l’épicentre de l’épidémie, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’institution a depuis déclaré que le virus constituait une “urgence de santé publique de portée internationale”.

D’où vient l’épidémie et comment s’est-elle propagée ?

Si peu de gens en avait entendu parler avant 2022, l’apparition du virus responsable de la maladie ne date pourtant pas d’hier. Dès 1958, il est identifié par un groupe de chercheurs danois sur des singes de laboratoire. Mais il faut attendre 1970 pour que soit décrit le premier cas d’infection humaine. Plusieurs épidémies ont depuis été recensées à travers le monde.

Ces épidémies touchèrent aussi bien l’Amérique du Nord que l’Europe dont la Hollande et la France avec, en particulier une épidémie à l’Institut Pasteur chez des chimpanzés originaires de Sierra Leone”, expliquent ainsi Antoine Gessain et Jean-Claude Manuguerra, chercheurs à l’Institut Pasteur dans un ouvrage paru en 2006.

En 2022, celle-ci prend toutefois une autre ampleur. C’est en effet un nombre record de cas de contaminations qui est observé. Autre nouveauté, c’est la première fois que l’épicentre ne se situe pas en Afrique, mais en Europe.

Après l’apparition d’un premier cas sur le sol britannique début mai, le virus se propage un peu partout sur le sol européen. Le 19 mai, les autorités sanitaires françaises signalaient à leur tour un premier cas en région parisienne. Très vite, leur nombre va croître. Mi-juin, plus de 1 500 cas sont ainsi confirmés à travers l’Europe, soit 85 % du total mondial. Une situation qui vient appuyer les déclarations de l’OMS qui avait défini l’Europe comme “épicentre” de l’épidémie.

Le 23 juillet, l’organisation internationale décrète cette fois l’urgence de santé publique de portée internationale contre la variole du singe. Il s’agit du plus haut niveau d’alerte de l’OMS, utilisé à sept reprises jusqu’à maintenant. La dernière en date, remontait à janvier 2020 lorsque le virus du SARS-CoV-2, responsable du Covid-19, se propageait en Chine.

Le virus de la variole du singe se transmet par un contact étroit avec une personne malade, un animal infecté ou avec des matériaux contaminés par le virus, comme la literie. La maladie guérit souvent spontanément et les symptômes (fièvre, éruptions cutanées…) peuvent durer de 2 à 4 semaines.

Combien de cas confirmés et de décès dans l’UE ?

Au 9 août 2022, ce sont l’Espagne (5 162 cas), l’Allemagne (2 982) et la France (2 591) qui comptent le plus grand nombre de cas cumulés, selon les données de Our World in Data. 32 447 cas ont par ailleurs été recensés à travers le monde.

Le taux de létalité reste pour le moment assez faible. On ne déplore au 9 août 2022 que 2 morts, survenues en Espagne. 10 décès ont été enregistrés à l’échelle de la planète.

Quel rôle joue l’Union européenne dans la vaccination ?

Comme pour l’épidémie de Covid-19, l’Union européenne a joué un rôle dans la commande de vaccins contre le virus Monkeypox.

Le 14 juin, la Commission européenne signait un contrat avec la firme danoise Bavarian Nordic afin d’acheter près de 110 000 doses du vaccin Imvanex, à répartir entre les Etats membres au prorata et selon les urgences. Mi-juillet, le total était porté à 160 000.

Cette commande constitue la première conclue par l’Autorité de préparation et de réponse sanitaire (HERA) de la Commission européenne, mise sur place par l’exécutif européen en octobre 2021 pour anticiper les menaces et les crises sanitaires potentielles. C’est également la première fois que le budget du nouveau programme pour la santé EU4Health est utilisé pour acheter des vaccins à destination des Etats membres.

Lors de l’achat, l’autorisation d’utiliser le vaccin Imvanex pour lutter contre la variole du singe n’avait pas été actée par la Commission européenne. Le 25 juillet, l’exécutif européen a donné son feu vert à son utilisation, trois jours après un avis favorable de l’Agence européenne des médicaments.

Mais cette décision n’a pas retardé le début de la campagne de vaccination. En effet, l’agence européenne a aidé les Etats membres à prendre des dérogations nationales pour commencer à l’utiliser au plus vite. Ainsi, la France a vacciné ses premiers patients, cas contact de la maladie, dès le 27 mai. Le 7 juillet, le ministère de la Santé a élargi la campagne de vaccination aux groupes de personnes les plus exposés au virus de manière préventive : les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les personnes trans multipartenaires, les professionnels exerçant dans des lieux de consommation sexuelle et les personnes en situation de prostitution.

Un vaccin à deux doses

Le ministère français de la Santé rappelle que “le schéma vaccinal [contre le Monkeypox] comprend 2 doses à 28 jours d’intervalle (ou 1 dose unique pour les personnes ayant déjà été vaccinées contre la variole, et 3 doses pour les personnes immunodéprimées)”.

Ces dérogations tiennent compte de deux éléments. En 2013, le groupe pharmaceutique avait reçu l’autorisation de commercialiser ce vaccin, mais pour lutter contre la variole humaine. Ce dernier appartient à la famille des orthopoxvirus, comme la variole du singe. Les deux possèdent également des structures similaires. Enfin, le vaccin est également autorisé depuis 2019 aux Etats-Unis contre la variole du singe, sous le nom de Jynneos.

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