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Festival de Cannes 2018 : 15 productions européennes en compétition

Mardi 8 mai s’ouvre le 71e festival de Cannes. 21 films figurent en compétition officielle pour la Palme d’or, et 15 d’entre eux ont bénéficié de fonds provenant de pays européens. Alors, qui pour succéder à The Square du Suédois Ruben Östlund ?

Affiche officielle du festival de Cannes 2018
Affiche officielle du festival de Cannes 2018 - Crédits : Maquette : Flore Maquin - Photo : Pierrot le fou © Georges Pierre

Comme chaque année, à lire la liste des cinéastes dont les films sont sélectionnés en compétition, on remarque de nombreux habitués.

Jean-Luc Godard et Nuri Bilge Ceylan

Jean-Luc Godard, 87 ans et réalisateur franco-suisse d’A bout de souffle (1960) et du Mépris (1963) est probablement le plus célèbre. L’affiche officielle du festival de Cannes 2018 est d’ailleurs tirée d’un autre de ses plus grands succès : Pierrot le fou (1965). Cette année, il présentera son dernier long-métrage, nouvelle expérimentation cinématographique intitulée Le Livre d’image.

Autre abonné du festival, le Turc Nuri Bilge Ceylan. Il est le seul cette année à briguer une seconde Palme d’or, avec Le Poirier sauvage. Il avait obtenu la plus haute récompense en 2014 pour Winter’s Sleep, après avoir reçu trois autres prix au cours des éditions précédentes. Et comme pour tous ses films, Nuri Bilge Ceylan a recouru à un modèle de coproduction européenne, avec des financements venus de… 7 pays : Turquie, Allemagne, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, France, Macédoine et Suède.

4 films soutenus par MEDIA

Au sein de la compétition officielle, 4 films ont bénéficié du soutien financier du programme MEDIA de l’Union européenne : Cold War, Dogman, Les Filles du soleil et Heureux comme Lazzaro. Sur l’ensemble des sélections du festival, ce sont 18 films qui ont reçu des fonds de l’UE.

Les favoris européens

Parmi les autres films favoris pour la Palme figurent plusieurs productions européennes.

C’est le cas de Cold War, du Polonais Pawel Pawlikowski. Vainqueur du prix Lux du Parlement européen et de l’Oscar du meilleur film étranger pour Ida en 2013, il revient en 2018 avec un nouveau long-métrage historique et en noir et blanc sur l’histoire de son pays.

Dogman, film policier de l’Italien Matteo Garrone, double récipiendaire du Grand prix du festival de Cannes en 2008 pour Gomorra et 2012 pour Reality, pourrait également sortir vainqueur.

Tout comme En guerre, du Français Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon. Un film qui s’inscrit dans la continuité de La Loi du marché, l’avant-dernier film du réalisateur, où figurait également l’acteur, lauréat du prix d’interprétation pour sa performance. Après avoir incarné un chômeur de longue durée reconverti en vigile de supermarché, il est cette fois un leader syndical en guerre contre une fermeture d’usine.

Image extraite d’Everybody Knows, d’Asghar Farhadi - Crédits : Memento Films

Everybody Knows, de l’Iranien Asghar Farhadi, auteur d’Une Séparation, Oscar du meilleur film étranger en 2012, apparaît également comme un très sérieux candidat pour la Palme d’or. Coproduction entre l’Espagne, la France et l’Italie, tourné en espagnol avec Penelope Cruz et Javier Bardem comme acteurs principaux, le film a été choisi pour l’ouverture du festival le 8 mai et traite d’une histoire de famille enfouie qui ressurgit violemment.

Heureux comme Lazzaro, de l’Italienne Alice Rohrwacher, récompensée par le Grand prix du festival de Cannes en 2014 pour Les Merveilles, figure également sur cette liste des favoris européens pour la Palme d’or 2018. Ce sera l’occasion de retrouver Nicoletta Braschi, actrice principale de La Vie est belle de Roberto Begnini, également Grand prix à Cannes, en 1998.

Enfin, Plaire, aimer et courir vite, le nouveau film du Français Christophe Honoré, est aussi très attendu. En compétition en 2007 pour Les Chansons d’amour, le réalisateur des Bien-aimés (2011) raconte cette fois l’histoire d’amour entre deux hommes au tournant des années 1990 alors que le sida fait rage. Le film fera écho, dans un style plus doux et mélodramatique, à 120 battements par minute, César du meilleur film en février dernier et Grand prix du festival de Cannes en 2017.

Où sont les femmes ?

En 2017, elles étaient 3 femmes cinéastes (sur 19) en compétition pour la Palme d’or. En 2016, elles étaient 3 sur 21, et en 2015, elles étaient 2 sur 19. Cette année, elles seront 3 sur 21. Le festival de Cannes, comme tous les autres temps forts du cinéma mondial, est donc encore loin de la parité. Même si le jury de ce 71e festival de Cannes sera le 12e à être présidé par une femme, en l’occurrence l’actrice australienne Cate Blanchett.

Deux outsiders français

Outre En guerre et Plaire, aimer et courir vite, deux autres films français, aux réalisateurs moins célèbres que Stéphane Brizé et Christophe Honoré, sont également en compétition officielle.

Image extraite des Filles du soleil, d’Eva Husson - Crédits : Maneki Films

Il s’agit d’abord des Filles du soleil, d’Eva Husson, qui suit l’histoire d’un bataillon de femmes kurdes emmené par Golshifteh Farahani. Vue notamment dans Paterson, en compétition à Cannes en 2016, l’actrice iranienne est interdite dans son pays depuis plusieurs années pour s’être montrée le visage découvert à l’étranger.

Et il s’agit ensuite d’Un couteau dans le cœur, un thriller de Yann Gonzalez, avec Vanessa Paradis en productrice de films pornographiques prise dans une enquête étrange et violente.

Notons enfin que cinq autres films en compétition, réalisés par des cinéastes non européens, ont reçu des financements d’au moins un Etat membre de l’UE. Des sociétés de production allemande et polonaise ont participé à Ayka, du réalisateur kazakh Serguei Dvortsevoy. Des Français ont coproduit Asako du Japonais Ryusuke Hamaguchi, Les Eternels du Chinois Jia Zhangke et Capharnaüm de la Libanaise Nadine Labaki. Enfin, Yomeddine, film égyptien d’Abu Bakr Shawky, a bénéficié de financements autrichiens.

Les autres films en lice pour la Palme d’or

6 films sur 21 n’ont pas été produits ou coproduits par des sociétés européennes. Il s’agit de BlacKkKlansman (Etats-Unis, de Spike Lee) ; Burning (Corée du Sud, de Lee Chang-dong) ; L’été (Russie, de Kirill Serebrennikov) ; Trois visages (Iran, de Jafar Panahi) ; Under the Silver Lake (Etats-Unis, de David R. Mitchell) ; Une affaire de famille (Japon, de Hirokazu Kore-eda).

Lars von Trier et Terry Gilliam hors compétition

Ils auraient pu faire partie de la sélection officielle mais seront finalement projetés hors compétition : The House That Jack Built, du Danois Lars von Trier et L’Homme qui tua Don Quichotte du Britannique Terry Gilliam.

Le premier, récipiendaire de la Palme d’or en 2000 pour Dancer in the dark était persona non grata au festival de Cannes pour avoir prononcé des propos plus que douteux au sujet d’Adolf Hitler en 2011. Ça n’est donc plus le cas.

Tandis que le second a enfin pu achever un projet datant de plusieurs décennies et ayant essuyé les pires déboires qu’un réalisateur peut connaître. Ça n’est d’ailleurs peut-être pas terminé pour l’ancien membre des Monty Python car la projection de son film en clôture du festival le 19 mai est suspendue à une décision de justice, son ancien producteur l’accusant de bafouer des droits qu’il aurait sur le film…

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