Le bilan du Festival 2012
Le festival de Cannes 2012 avait été mis, comme à l’accoutumée, sous le signe du glamour avec Marilyn Monroe au centre de l’affiche officielle. Après un cru 2011 extraordinaire, certains observateurs n’ont pas manqué de faire remarquer que la sélection de 2012 manquait de la même qualité. Il est vrai que The Tree of life, de Terrence Malick, avait enflammé la Croisette, tout comme Melancholia, de Lars Von Trier. Ces deux films s’étaient attirés autant de partisans que de détracteurs et avaient conféré au Festival une saveur particulière. Qu’en a-t-il vraiment été cette année ? La compétition n’a certainement pas manqué de piquant, avec la présence de Léos Carax et de Cosmopolis de David Cronenberg, mais le palmarès est incontestablement plus sage : des noms déjà bien connus se partagent les prix.
En effet, Michael Haneke a déjà remporté la Palme d’or en 2009 pour Le Ruban blanc et le réalisateur autrichien figure parmi les grands habitués du Festival depuis de nombreuses années. A cet égard, Michael Haneke rejoint les frères Dardennes, Emir Kusturica ou encore Francis Ford Coppola dans le cercle très fermé des cinéastes à avoir gagné deux palmes d’or. D’autre part, le film Au-delà des collines, du Roumain Cristian Mungiu repart avec deux récompenses : le prix d’interprétation féminine (pour les deux actrices principales du film) et le prix du scénario. Cristian Mungiu a remporté la Palme d’or en 2007 pour 4 mois, 3 semaines et 2 jours. Il en va de même concernant Ken Loach. Primé en 2006 pour Le Vent se lève, le cinéaste britannique obtient cette année le prix du jury pour son film La Part des anges.
La preuve en est que le jury du festival de Cannes 2012 n’a pas souhaité récompenser de nouveaux réalisateurs et s’en est tenu à ses classiques. Le réalisateur italien Matteo Garrone, auteur de Reality, remporte le Grand prix en 2012, après avoir déjà reçu pareille récompense en 2008 pour Gomorra. Seul nouveau venu au palmarès : le Danois Thomas Vinterberg pour La Chasse : le jury de Nanni Moretti a remis à Mads Mikkelsen, le prix d’interprétation masculine. Notons toutefois que Festen, premier film de Thomas Vinterberg, sorti en 1998, avait été sélectionné à Cannes et encensé par la critique.
Autre conclusion du festival de Cannes 2012 : les films européens ont remporté tous les prix, à l’exception de la mise en scène, qui revient au Mexicain Carlos Reygadas, pour Post Tenebras Lux. Les films américains sont totalement absents du palmarès. Les productions européennes ont été préférées, tout comme les sujets contemporains. Amour traite de la vieillesse, de la maladie et de l’euthanasie. Reality aborde le sujet de la télé-réalité. Et Ken Loach évoque la crise économique et sociale avec La Part des Anges.