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Eurovision 2023 : 26 pays européens s’affrontent en musique

Samedi 13 mai se tient à Liverpool la finale du concours Eurovision 2023.  L’année dernière, au terme de quatre heures de prestations enflammées, c’est le groupe ukrainien Kalush Orchestra qui avait remporté le prix devant plus de 161 millions de téléspectateurs, sur fond de guerre menée par la Russie.

Le groupe ukrainien TVORCHI performant "Heart of Steel", en référence à l'invasion de la Russie -
Le groupe ukrainien TVORCHI performant “Heart of Steel”, en référence à l’invasion de la Russie - Crédits : Corinne Cumming / EBU ; Chloe Hashemi / EBU

Organisé par l’Union européenne de radio-télévision (UER), c’est pour resserrer les liens entre les Européens que le concours de l’Eurovision a vu le jour en 1956. Tous les participants représentent un pays (37 au total pour l’édition 2023), et interprètent une chanson originale allant jusqu’à trois minutes, tous styles confondus. 

Les différents artistes se sont retrouvés en demi-finale mardi 9 et jeudi 11 mai dans la M&S Arena de Liverpool. Tous espéraient décrocher un des 26 billets de la finale du 13 mai. Pays fondateurs du concours, la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni étaient déjà qualifiés automatiquement, étant les principaux financeurs de l’Union européenne de radio-télévision (les “Big Five”). Tout comme l’Ukraine cette année, vainqueure de l’édition précédente.

L’Europe dans sa diversité 

Parmi les 26 pays représentés pour la finale de l’édition 2023, une grande diversité musicale s’est révélée dans les performances des demi-finales. A l’image des différences culturelles des Etats membres, l’émission a voyagé entre le punk pour la Croatie, la poésie suédoise de Loreen avec son titre “Tattoo” ou encore Käärijä et son endiablant “Cha Cha Cha” venu de Finlande.

Récapitulatif des qualifiés en première demi-finale. 

Parmi les 26 pays qualifiés, 12 sont membres de l’Union européenne, un est membre de l’Espace économique européen mais non membre de l’Union, et trois sont candidats à l’adhésion à l’UE :

  • Portugal
  • Finlande
  • Suède
  • Croatie
  • République tchèque
  • Chypre
  • Estonie
  • Slovénie
  • Belgique
  • Autriche
  • Lituanie
  • Pologne
  • Norvège
  • Serbie
  • Albanie
  • Moldavie
  • Suisse
  • Israël
  • Australie
  • Arménie

Auxquels se rajoutent les six pré qualifiés, majoritairement membres de l’UE (à l’exception du Royaume-Uni et de l’Ukraine). 

La France et l’Eurovision 

En France, c’est la chanteuse La Zarra et son titre “Evidemment” qui tenteront de décrocher la victoire.

Depuis la première émission en 1956, la France a remporté 5 victoires. La première en 1958 par André Claveau pour “Dors mon amour” et la dernière en 1977 par Marie Myriam pour sa chanson “L’Oiseau et L’Enfant”. Jacqueline Boyer, avec “Tom Pillibi” en 1960, Isabelle Aubret et “Un premier amour” en 1962, ainsi que Frida Boccara pour “Un jour, un enfant” (1969) complètent ce palmarès.

Gérard Lenorman (1988), Amina (1991), Patrick Fiori (1993), Natasha Saint Pier (2001), Les Fatals Picards (2007) et Sébastien Tellier (2008) figurent parmi les candidats français marquants au concours de l’Eurovision. Plus récemment, l’Hexagone a été représenté par Amir (2016), Bilal Hassani (2019) ou encore Barbara Pravi (2021).

Histoire du concours 

C’est en 1956 que la première édition du concours Eurovision s’est tenue, réunissant sept pays participants : les Pays-Bas, la Suisse, la Belgique, l’Allemagne, la France, le Luxembourg et l’Italie. On peut reconnaitre parmi eux les six signataires du traité de Rome de 1957 ! Par la suite, le nombre de pays participant à l’Eurovision a augmenté bien plus vite que celui des membres des Communautés européennes. Des pays d’’Europe de l’Est par exemple ont rejoint le concours deux ans seulement après la chute du bloc soviétique dans les années 1990… et onze ans avant leur accession à l’Union européenne.

L’Eurovision ne s’arrête pas toutefois aux frontières de l’Union européenne : Israël, Turquie, Maroc y ont par exemple déjà participé, tout comme l’Australie.

Pendant les premières années du concours, chaque pays interprétait deux morceaux. Le format a depuis évolué pour devenir celui que nous connaissons aujourd’hui : une chanson par nation, représenté par un candidat dont la nationalité n’est pas forcément celle du pays pour lequel il se présente. C’est ainsi par exemple que la chanteuse québécoise Céline Dion a remporté le trophée au nom de la Suisse en 1988.

De la même façon, les chansons interprétées ne doivent pas nécessairement l’être dans la langue officielle du pays. Aux origines du concours, la tradition voulait que les candidats chantent dans leurs langues nationales. Une règle définitivement abandonnée en 1999.

Eurovision : théâtre géopolitique 

Temps fort culturel au niveau européen, l’Eurovision mêle toujours chanson, kitsch et géopolitique. Cette édition 2023 ne fait pas exception.

La Russie a été bannie du concours, tout comme l’année dernière, après l’invasion de l’Ukraine. Kiev avait d’ailleurs remporté le trophée en 2022. Autre brèche politique, le groupe ukrainien TVORCHI interprétant “Heart of Steel” en 2023 n’a pas choisi sa scénographie par hasard. Sur fond sombre, un écran diffuse un écran de téléphone sur lequel s’affichent des conversations émouvantes de réfugiés ukrainiens envoyant des nouvelles à leurs proches.

Mais c’est surtout lors de la finale que les tensions ou affinités géopolitiques sont les plus visibles, lors de l’attribution des points pour chaque pays. Des “blocs d’affinités” ont ainsi émergé avec le temps, qui dessinent une carte de l’Europe assez originale. Car, s’il n’y a pas de jury unique, chaque pays est invité à distribuer des points sur la qualité des autres prestations.

Enfin, l’Eurovision est souvent le théâtre de débats de société, notamment lorsque les candidats exposent leurs engagements : droits sociaux, mariage pour tous, dénonciation de la guerre, asile et migrations, représentation LGBTQIA+… En 2015 par exemple, les Arméniens ont souhaité aborder le génocide de 1915 avec la chanson “Don’t deny” (Ne niez pas). Et deux ans plus tard, l’artiste autrichienne symbole de la cause homosexuelle Conchita Wurst avait remporté l’Eurovision.

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