L’OLAF, inculpé
Après avoir mené l’enquête sur l’ancien commissaire Dalli, l’Office antifraude de l’UE est à son tour dans le collimateur européen. En effet, d’après le bilan publié par le Comité de surveillance de l’OLAF, des fautes graves ont été commises par l’organisme lors du Dalligate et l’impartialité du président de l’Office, M. Kessler, est remise en question.
Le Comité de surveillance pointe notamment des erreurs de jugement et de procédure de la part de Giovanni Kessler, le directeur-général de l’OLAF. Selon le rapport, il n’y a pas eu assez de vérifications concernant la crédibilité des témoins et la légalité des procédures (un enregistrement téléphonique serait entaché d’illégalité). En outre, selon la radio belge RTBF, “le comité de surveillance reproche aussi à Giovanni Kessler d’avoir demandé à un témoin de mentir publiquement, après l’avoir interrogé personnellement pendant 7 heures dans une chambre d’hôtel en Espagne” .
Selon EuObserver, Giovanni Kessler aurait lancé son enquête 24 heures seulement après avoir reçu une lettre de la part du secrétariat général de la Commission européenne contenant des allégations de corruption à l’égard de M. Dalli. M. Kessler n’aurait donc pas pris le temps de vérifier les informations provenant de la Commission et il aurait ainsi perdu son indépendance, en choisissant de lancer l’enquête très rapidement, comme souhaité par M. Barroso.
Suite à la présentation de ce document mardi en commission de contrôle budgétaire au Parlement européen, les Verts et le centre-droit (PPE) ont demandé la démission du directeur-général de l’OLAF. Le groupe des Socialistes & démocrates, en outre, est accusé de passivité à l’encontre de Giovanni Kessler, qui est issu du parti démocrate italien (PD). C’est pourquoi la députée allemande Ingeborg Grässle (PPE) a demandé au président du Parlement européen, Martin Schulz, de “transmettre tous les documents liés à l’affaire Dalli à la commission du contrôle budgétaire” .