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Désinformation en ligne : pour la Commission européenne, Twitter “a choisi la confrontation”

Lundi 5 juin, la commissaire européenne en charge des Valeurs et de la Transparence, Věra Jourová, a déploré la décision prise par le réseau social de quitter le code volontaire de bonnes pratiques de l’Union contre la désinformation en ligne.

Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk en octobre 2022, la plateforme a largement assoupli sa politique de modération
Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk en octobre 2022, la plateforme a largement assoupli sa politique de modération - Crédits : Stockfoo / iStock

Les relations entre Twitter et l’Union européenne vont-elles se tendre ? Lundi, la vice-présidente de la Commission européenne Věra Jourová a commenté la décision du géant américain de quitter le code de bonnes pratiques de l’UE contre la désinformation en ligne. “Nous pensons qu’il s’agit d’une erreur de la part de Twitter. Twitter a choisi la manière forte. Il a choisi la confrontation”, a déclaré la commissaire en charge des Valeurs et de la Transparence.

Le 26 mai dernier, le réseau social dirigé par le milliardaire américain Elon Musk annonçait sa décision de se retirer de ce code lancé en 2018 puis renforcé en 2022. Bien qu’il ne soit pas contraignant, ses signataires se sont engagés à prendre des mesures contre la désinformation en ligne. Ils doivent notamment prévenir la rémunération des producteurs de fausses informations à travers la publicité ou encore mieux collaborer avec les fact-checkers. Aujourd’hui, une trentaine d’acteurs du numérique (Google, TikTok, Meta…), mais aussi de la publicité, de la technologie de pointe ou encore de la société civile sont actuellement signataires.

Le DSA pour prendre le relai ?

Un autre texte européen devrait prochainement changer la donne : le règlement sur les services numériques ou DSA (pour Digital Services Act). “Au-delà des engagements volontaires, la lutte contre la désinformation sera une obligation légale en vertu du DSA à partir du 25 août”, avait ainsi averti Thierry Breton à l’annonce de Twitter fin mai. Le commissaire en charge du Marché intérieur avait alors signalé que “[ses] équipes [seraient] prêtes à faire appliquer la loi”.

Afin de limiter la diffusion de contenus illicites, le DSA imposera certaines obligations aux fournisseurs de services et notamment aux plateformes. Cependant, la désinformation ne sera pas tout à fait concernée au même plan. Le texte a pour but de limiter la propagation des fausses informations, non par leur suppression, qui serait contraire à la liberté d’expression. Il exige toutefois des plateformes qu’elles revoient les mécanismes (algorithmes) permettant leur amplification.

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1 commentaire

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    jacques guerner

    Il me semble que l’Union Européenne devrait éviter d’accuser affectivement Twitter pour sa décision, tout en lui laissant la pleine responsabilité de cette décision.
    Je pense que la décision de prendre le relais d’une régulation indispensable de l’Union Européenne est bien sûr justifiée.
    Mais je crains que cette régulation ne soit de plus en plus interprétée par une part croissante de la population comme une mesure de censure prise à des fins exclusivement politiques. C’est à mon avis ce phénomène qui menace actuellement l’Union Européenne.