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Asile et migrations : journée cruciale pour Angela Merkel

En Allemagne, la journée du 5 juillet promet d’être décisive pour l’avenir du gouvernement d’Angela Merkel. La chancelière doit négocier avec ses partenaires allemands et européens, la création de “centres fermés” pour migrants à la frontière allemande.

de gauche à droite : Viktor Orban, premier ministre hongrois, Angela Merkel, chancelière allemande et Sebastian Kruz, chancelier autrichien.
De gauche à droite : Viktor Orban, Premier ministre hongrois, Angela Merkel, chancelière allemande et Sebastian Kruz, chancelier autrichien - Photos : profils Facebook officiels.

L’agenda d’Angela Merkel est chargé ce jeudi 5 juillet. La chancelière allemande doit rencontrer le Premier ministre hongrois Viktor Orban afin de négocier un accord bilatéral pour limiter les flux de migrants vers l’Allemagne. En parallèle, son ministre de l’Intérieur Horst Seehofer s’envole pour Vienne afin de discuter d’un accord équivalent avec le chancelier autrichien, Sebastian Kurz.

Angela Merkel devrait également rencontrer ses partenaires du parti social-démocrate (SPD), membres de la coalition au pouvoir afin de trouver un terrain d’entente sur la politique migratoire.

Scepticisme

Après plusieurs semaines de crise politique, Angela Merkel a en effet entamé un tournant dans la gestion des demandes d’asile. Sous la pression de son ministre de l’Intérieur, membre du parti conservateur bavarois CSU, la chancelière “a accepté que les migrants déjà enregistrés dans d’autres pays de l’UE soient désormais placés dans des centres de transit à la frontière allemande puis expulsés vers l’Etat d’entrée dans l’UE” , écrit L’Express. Les demandeurs d’asile seraient donc “maintenus [dans ces centres] en attendant la conclusion d’accords bilatéraux sur leur renvoi” , précise Ouest-France.

Or “l’idée de centres de transit se heurte à la résistance des sociaux-démocrates” allemands, souligne le Financial Times. “En plus d’exiger d’avantage de précisions sur les détails de l’accord, les sociaux-démocrates insistent sur le fait que les centres de transit ne doivent pas devenir des camps d’internement ‘massifs’, où les personnes seraient détenues indéfiniment” , explique le New York Times. La présidente fédérale du SPD, Andrea Nahles, a ainsi déclaré “que la politique [choisie] devra être guidée par trois principes : ‘le rejet d’initiatives nationales non coordonnées, le respect de la loi et le rejet des camps fermés’ ” , rapporte le Financial Times.

Des discussions ont déjà eu lieu mardi 3 juillet, au terme desquelles les partenaires de la coalition auraient “accompli des progrès” mais sans “trouver de terrain d’entente” , a déclaré Andrea Nahles. Les négociations doivent reprendre ce 5 juillet dans la soirée [Ouest-France].

En attente d’un accord avec l’Autriche

La mise en place de ces camps est également suspendue à un accord avec l’Autriche. Le dispositif prévu par Angela Merkel prévoit en effet que les migrants soient renvoyés dans le pays ayant enregistré leur demande d’asile, comme prévu par la Convention de Dublin. “Mais si ce pays refuse de les accueillir de nouveau, ils seraient alors renvoyés en Autriche” , sur la base d’un accord avec Vienne [New York Times].

C’est précisément ce point qui a fait réagir dès mardi 3 juillet le gouvernement autrichien, et son chancelier Sebastian Kurz qui dirige une coalition réunissant les conservateurs et l’extrême droite” , note La Croix. M. Kurz a notamment affirmé que son pays n’était “certainement pas prêt à conclure des accords à son détriment” , poursuit le quotidien. D’après Ouest-France, il “a par ailleurs fait savoir [que l’Autriche] devrait probablement fermer ses frontières sud avec l’Italie et la Slovénie si l’accord allemand entrait en vigueur” . Le chancelier allemand reçoit jeudi Horst Seehofer pour discuter d’un accord bilatéral sur ces refoulements vers l’Autriche.

Rencontre avec Viktor Orban

Le même jour, Angela Merkel doit rencontrer le Premier ministre hongrois Victor Orban, qui s’est déjà dit prêt à “conclure un accord bilatéral avec [la chancelière allemande] afin de limiter l’arrivée de demandeurs d’asile en Allemagne et dans d’autres pays européens” , rapporte l’agence Reuters. Toutefois, souligne Ouest-France, Viktor Orban a posé ses conditions : “L’ordre [des négociations] ne peut être que : des négociations entre l’Allemagne et l’Autriche, puis des négociations entre l’Autriche et la Hongrie et, à la fin, si la position allemande est vraiment claire, des négociations entre la Hongrie et l’Allemagne ” , a-t-il déclaré dans un communiqué de presse.

Si Angela Merkel rencontre Viktor Orban avant la conclusion de telles négociations, c’est que cette rencontre était planifiée bien avant l’éruption de la crise politique en Allemagne, d’après le journal allemand Die Welt. Les deux dirigeants devraient ainsi discuter d’un dispositif permettant de renvoyer vers la Hongrie les demandeurs d’asile qui auraient déjà été enregistrés dans le pays.

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