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[Revue de presse] Un 25ème anniversaire difficile pour le traité de Maastricht

Ce mardi 7 février, le traité de Maastricht a 25 ans. L’occasion pour la presse du jour de tirer le bilan de ce texte, qui a jeté les bases d’une union politique et de l’euro. Et dont les insuffisances sont d’autant plus criantes à l’heure où l’Europe est confrontée à de multiples crises.

Cérémonie de signature du traité de Maastricht (Maastricht, Pays-Bas), le 7 février 1992

Le traité de Maastricht criblé de toutes parts

Le traité de Maastricht posant les bases de l’Union économique et monétaire entre pays européens a été signé le 7 février 1992, à l’époque par 12 pays, se souvient La Croix. “L’idée de base, l’idée principale était de créer une union politique” , affirme Quentin Michel, professeur à l’Université de Liège, sur RTBF. Cependant, au fil du temps, “il est devenu le symbole d’une Europe dysfonctionnelle et coupée des peuples, aujourd’hui montrée du doigt par les mouvements eurosceptiques” [Le Monde].

Parmi les nombreuses règles que ce traité a fixées - rassemblées sous le nom de “critères de Maastricht” - la “plus célèbre et critiquée” instaure la limite de 3% du produit intérieur brut pour le déficit public et de 60% du PIB pour la dette publique, poursuit le quotidien. Cette trajectoire “considérée comme vertueuse” , visait à “organiser une convergence économique et budgétaire indispensable pour construire une zone monétaire stable” [La Croix]. “Ces seuils ont été fixés un peu arbitrairement pour assurer la convergence économique des pays membres (…), les dirigeants européens imaginaient que cela suffirait à éviter les crises” , rappelle au Monde Grégory Claeys, chercheur au think tank bruxellois Bruegel. Pourtant, avant la crise de 2008, l’Espagne et l’Irlande “étaient de très bons élèves du traité de Maastricht” . La France et l’Allemagne, en revanche, avaient rapidement “foulé du pied les critères des 3% et des 60% du PIB pour le déficit et la dette” .

Selon Dominique Seux, journaliste aux Echos, “une refondation de l’Europe est donc nécessaire” car “c’est bien l’architecture elle-même de la zone euro qui doit être approfondie” . Selon lui, “il est stupéfiant que l’euro, s’il dispose d’une banque centrale, ne soit doté d’aucun organe politique” . De plus, Maastricht n’a instauré aucun système de redistribution permettant de corriger de possibles divergences : alors même qu’il “offre des possibilités pour réaliser une Europe sociale (…) pas grand-chose n’a été réalisé” , estime sur le site de la RTBF le professeur de science politique Quentin Michel.

25 ans après Maastricht, l’Europe à nouveau dans la tourmente

Le paysage est sombre” rappelle Dominique Seux dans les Echos. “Jamais un Etat n’avait décidé de quitter le navire. Jamais un exécutif américain n’a regardé à ce point par le seul petit bout de la lorgnette (commercial) et oublié les enjeux vitaux (géopolitiques)” . Cependant, selon Yves Bertoncini, directeur de l’institut Jacques Delors, interrogé par l’Opinionla peur peut favoriser l’unité des Européens” . En effet, l’esprit du traité de Maastricht était tout d’abord celui de “l’union après la guerre froide” . “Le vingt-cinquième anniversaire du traité tombe d’ailleurs dans un contexte géopolitique pareillement bouleversé” .

Et pour cause, Les Echos soulignent que le vieux continent risque de se retrouver rapidement confronté aux défis hérités du traité de Maastricht. “En matière économique et monétaire, c’est à nouveau à une poussée de stress que l’Europe doit faire face”. A titre d’exemple, l’envolée des taux d’emprunt de la Grèce n’a “officiellement rien de grave” , mais “officieusement, c’est le scénario d’une répétition du cauchemar de 2015, au cours duquel le pays a failli quitter la zone euro, qui hante les esprits” .

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