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[Revue de presse] Syrie : les Européens préparent l’après-conflit

Le mardi 5 avril s’est tenue à Bruxelles une conférence internationale sur la Syrie, co-présidée par l’Union européenne et l’ONU. La réunion avait pour objectif de réfléchir à la poursuite de l’aide humanitaire en Syrie, préparer le processus de transition politique pour parvenir à un accord de paix, et envisager la future reconstruction du pays. Les attaques en Syrie qui ont eu lieu la veille ont cependant fortement déteint sur la réunion.

Conférence à Bruxelles sur la Syrie

Les Européens condamnent les attaques de Khan Cheikhoun

Avant que les dirigeants européens ne se réunissent mardi 5 avril à Bruxelles à l’occasion d’une conférence internationale sur la Syrie, la ville rebelle de Khan Cheikhoun subissait la veille une attaque vraisemblablement chimique. Celle-ci a fait au moins 72 morts et 170 blessés, dont 20 enfants et 17 femmes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme [Le Figaro].

Cette attaque meurtrière a fortement influencé la conférence, qui a débuté par une minute de silence “pour toutes les victimes de la guerre en Syrie” [Franceinfo]. Les dirigeants européens l’ont unanimement condamnée, et tiennent le régime syrien pour responsable. Co-président de la conférence, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit “confiant” sur le fait que le Conseil de sécurité des Nations Unies “prendra ses responsabilités” en adoptant une résolution sur l’attaque [Le Parisien]. Celle-ci démontre ” à quel point il est important de rassembler la communauté internationale afin de mettre la pression sur les parties prenantes au conflit et les pays qui peuvent influencer ces parties”, a-t-il ajouté [Euronews].

La cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a elle aussi vivement condamné ces agissements, affirmant que “l’usage d’armes chimiques, par qui que ce soit, où que ce soit, doit immédiatement cesser” [Le Parisien]. Elle a demandé en conséquence “l’arrêt de ces frappes et que les responsabilités soient précisées selon les mécanismes appropriés” [Euronews].

L’Union, premier donateur, ne payera pas “l’intégralité de la facture”

La conférence avait comme objet la poursuite de l’aide humanitaire pour la Syrie ainsi que la préparation à la sortie du conflit. “Depuis 2011, les vingt-sept de l’UE sont de loin les premiers contributeurs de la planète, à hauteur de 9,4 milliards” , rappelle Le Figaro.

“Lors de la précédente conférence de donateurs pour la Syrie, en février 2016 à Londres, les promesses de dons de la communauté internationale, sur plusieurs années, avaient atteint 12 milliards de dollars, dont quelque 6 milliards pour 2016” , souligne Le Monde. 6 milliards de dollars ont été promis pour 2017 cette fois-ci, pour financer l’aide humanitaire apportée à la population syrienne, ainsi qu’aux réfugiés et populations qui les accueillent dans les pays voisins [Le Parisien]. D’après le commissaire européen à l’Aide humanitaire, Christos Styliandides, “C’est un signe tangible de notre solidarité” [Le Parisien].

“S’installant dans le rôle de premier fournisseur d’aide humanitaire, [les Européens] peinent à peser sur l’issue de la guerre civile et sur ceux qui tirent vraiment les ficelles : la Russie, l’Iran et, à un moindre degré, la Turquie et les États-Unis”, note Le Figaro, ajoutant qu’ “aucune de ces quatre puissances n’a pris la peine de dépêcher un ministre à la conférence des 70 pays donateurs d’aide” .

Ainsi, l’aide européenne ne se fera pas sans contrepartie : “quelqu’un casse la porcelaine et nous devrions supporter l’intégralité de la facture ? Cela n’est pas près de se produire” , avertit Federica Mogherini. L’assistance de l’UE restera donc réservée aux victimes : les 13,5 millions de Syriens en demande d’aide dans le pays ainsi que les 5 millions réfugiés en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Irak et en Europe. Boris Johnson, ministre des Affaires étrangères britannique, sur la même ligne, ajoute : “Il n’y aura pas un sou pour la reconstruction de la Syrie aussi longtemps que le régime el-Assad n’aura pas été mis à l’écart” [Le Figaro].

Commencer dès aujourd’hui à “investir dans la paix”

“Au-delà des promesses d’aide humanitaire, la conférence de Bruxelles devait lancer les travaux préparatoires pour la reconstruction de la Syrie par la communauté internationale en cas d’accord de paix” , rappelle Le Parisien. Le Premier ministre libanais Saad Hariri, dont le pays accueille à lui seul 1,5 million de réfugiés syriens a ainsi exhorté les donateurs à “investir dans la paix en soutenant notre stabilité”. “Je sais que cela peut sonner surréaliste. Mais nous pouvons commencer à préparer l’après-conflit”, a assuré Federica Mogherini. “Nous allons regarder à quelles conditions la communauté internationale peut contribuer à reconstruire le pays” , disait-elle en marge de la conférence [Le Temps] (Suisse). “Bien trop souvent, nous avons attendu que le conflit se termine pour préparer l’après et c’était alors bien trop tard” , a-t-elle ajouté [Franceinfo].

L’Union européenne souhaite relancer le processus de transition politique lors des rounds de négociations à Genève, et obtenir un accord de paix. Viendra seulement ensuite le temps de la reconstruction. “Il faudra participer au développement économique des pays voisins (…) [et] que tous les enfants de réfugiés bénéficient d’un accès l’enseignement “, insiste Federica Mogherini, citée par France Info.

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