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[Revue de presse] Ursula von der Leyen : la Commission de la nouvelle chance ?

Après plusieurs mois d’incertitudes, les députés européens ont voté le 27 novembre en faveur de la nouvelle Commission européenne, présidée par Ursula von der Leyen. Si ses nombreuses promesses ont pu faciliter le vote, celles-ci devront être rapidement concrétisées, afin de maintenir la confiance d’un Parlement européen plus fragmenté que jamais.

Ursula von der Leyen et son collège de commissaires peuvent se réjouir après le large vote du Parlement européen en leur faveur - Crédits : Gabor Kovacs / Flickr European Parliament CC BY 2.0
Ursula von der Leyen et son collège de commissaires peuvent se réjouir après le large vote du Parlement européen en leur faveur - Crédits : Gabor Kovacs / Flickr European Parliament CC BY 2.0

Le Monde y voit “l’aboutissement d’un parcours semé d’embûches” . Mercredi 27 novembre, les députés du Parlement européen ont approuvé le collège de la nouvelle Commission européenne. Et ce, avec “une confortable majorité de 461 voix, 157 élus s’étant prononcés contre, et 89 s’abstenant” [Les Echos]. La présidente de la nouvelle Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, peut se réjouir. “En dépit des nombreux rebondissements qui ont émaillé la mise en place de cette équipe, son score est meilleur que celui qu’avait obtenu, il y a cinq ans, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker” , soulignent Les Echos.

La partie n’était pas gagnée d’avance. Le Monde revient ainsi sur la journée du 16 juillet dernier, au cours de laquelle les eurodéputés avaient été appelés à élire Ursula von der Leyen elle-même. Ceux-ci “ne lui avaient accordé qu’une très courte majorité, de neuf voix” , relate le journal du soir. Plus tard, trois de ses commissaires - proposés par les Etats membres - avaient été retoqués par le Parlement européen, “dont la Française Sylvie Goulard” [Le Monde]. “Sans compter le commissaire britannique manquant, malgré le report du Brexit et les lettres de relance pour que Londres nomme un candidat” , précise La Croix.

“Tellement de promesses, si peu de temps

Ursula von der Leyen ne manque pas d’ambition, ni de promesses. “Si nous faisons bien notre travail, l’Europe de 2050 sera le premier continent du monde neutre en carbone, elle sera une puissance de premier plan dans le numérique, elle restera l’économie qui réussit le mieux à assurer l’équilibre entre le marché et le social, elle sera chef de file dans la résolution des grands enjeux mondiaux” , a-t-elle déclaré devant les eurodéputés réunis à Strasbourg, peu avant le vote [Les Echos].

A son époque, Jean-Claude Juncker avait parlé de “la Commission de la dernière chance” , Ursula von der Leyen, elle, affiche donc plutôt “un optimisme et un enthousiasme déconcertants” . Une nouvelle chance ?

Après ses engagements pléthoriques, des preuves seront rapidement attendues. “C’est le vrai danger d’Ursula von der Leyen : de belles paroles, mais aucune action” , déclare ainsi l’eurodéputé écologiste allemand Sven Giegold, dont le groupe s’est abstenu lors du vote d’investiture [La Croix]. “Tellement de promesses, si peu de temps” , soupire Politico.

La nouvelle présidente de la Commission s’est donnée 100 jours pour détailler son engagement sur quatre sujets phares : le pacte vert, un salaire minimum européen, des mesures pour l’égalité de genre dans les salaires, et la législation sur l’intelligence artificielle. Une période courte que Politico analyse comme une “construction politique artificielle : moitié lune de miel, moitié rampe de lancement, moitié période d’apprentissage”…

Il faut cependant mettre au crédit d’Ursula von der Leyen une promesse déjà quasiment tenue : son collège de commissaires est le plus proche de la parité jamais entré en fonction (15 hommes pour 12 femmes, dont la présidente elle-même). Et s’il manque donc une voire deux femmes, notamment “après l’éviction de la Française Sylvie Goulard” , “les commissaires ont été priés de constituer des cabinets de conseillers mixtes” , rapportent Les Echos.

Un Parlement européen fragmenté

Cette débauche de promesses vise avant tout à rassurer “un Parlement plus fragmenté que jamais” , analyse Le Monde. Car, “pour la première fois depuis 1979″ , la majorité n’est plus tenue uniquement par “les deux grandes formations, PPE [droite] et S&D [centre gauche]” . Dès lors, le soutien des centristes de Renew devient indispensable, tandis que celui des Verts semble “incontournable si ces formations se divisent” . Autre difficulté, “60 % des élus sont nouveaux” , et donc peu rodés à la culture de coalition du Parlement européen, observe le quotidien du soir.

L’Allemande devra [donc] réussir à contenter les différentes tendances de sa fragile majorité” , rapporte Libération, notamment sur des enjeux aussi importants que complexes comme la question climatique. Ainsi, sur le pacte vert européen, “le PPE, moins ouvert aux questions environnementales que les S&D et Renew, préférerait que Mme von der Leyen en reste aux grands principes” , relate Le Monde. En revanche, ces derniers “plaident pour des engagements chiffrés, qui l’engagent pour la suite” , afin de “réduire d’ici à 2030 de 50 % à 55 % les émissions des gaz à effet de serre” . De leur côté, “les Verts et la Gauche unitaire appellent à viser les -65 % et -70 % respectivement” , ajoute Libération, pour souligner les fortes dissensions entre les principaux groupes politiques.

Première réunion dès ce jeudi

Ce jeudi 28 novembre, les eurodéputés devraient tout de même s’entendre pour voter “une résolution proclamant ‘l’urgence climatique et environnementale’ ” , rapporte La Croix. Une manière de maintenir la pression sur Ursula von der Leyen, alors que cette dernière est censée dévoiler les premiers axes de son pacte vert (Green deal) le 11 décembre, “en pleine Conférence onusienne sur le climat (COP 25) à Madrid, et à la veille d’un Conseil européen” [Libération].

Avec un mois de retard et après quelques sueurs froides” [Le Monde], la Commission von der Leyen va donc devoir se mettre rapidement au travail. Si le jour officiel de l’entrée en fonction des commissaires est un dimanche (le 1er décembre), le quotidien précise que “la nouvelle équipe devrait tenir à Strasbourg sa première réunion […] dès jeudi” .

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