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[Revue de presse] Un “Airbus des batteries” pour rattraper le retard sur l’Asie

Créer une filière européenne pour les véhicules électriques, tel est l’objectif du projet “d’Airbus des batteries”. Un pas de plus a été franchi hier, avec l’autorisation donnée à sept Etats membres de subventionner les entreprises du secteur.

La marque automobile allemande BMW fait partie des dix-sept entreprises membres de “l’Airbus des batteries” - Crédits : Tramino / iStock

L’Europe donne son “feu vert” à “l’Airbus des batteries” , annonce Libération. La référence au géant européen de l’aéronautique est largement reprise dans la presse pour mentionner ce “projet de création d’une filière européenne de la batterie pour véhicules électriques” [L’Echo].

Dix-sept grandes entreprises et PME européennes vont ainsi bénéficier d’aides publiques afin de développer la filière. Et la Commission européenne vient d’autoriser sept États membres à leur “apporter une aide publique de 3,2 milliards d’euros”, ajoute le journal belge. Si le projet avait déjà été officialisé début 2019, il vient donc de franchir une étape importante.

Un consortium européen

Celui-ci comporte quatre axes : “le travail sur les matières premières, le développement de cellules et de modules, les systèmes de batteries, ainsi que la seconde vie et le recyclage de ces composants cruciaux pour l’industrie automobile mondiale” , explique L’Usine Nouvelle. Plus concrètement, il s’agit de “sécuriser l’approvisionnement en batteries lithium-ion liquides, marché dont la demande devrait exploser dans les années à venir” , précisent Les Echos. Puis “de préparer le terrain pour les batteries à électrolyte solide, qui doivent être encore plus performantes” .

Dix-sept entreprises européennes de toutes tailles vont ainsi bénéficier d’aides publiques afin de développer la filière. Et la Commission européenne vient d’autoriser sept États membres à leur “apporter une aide publique de 3,2 milliards d’euros”, ajoute L’Echo. Si le projet avait déjà été officialisé début 2019, il vient donc de franchir une étape importante.

Parmi les sociétés impliquées dans le projet figurent “les deux groupes français PSA et Saft, le constructeur allemand BMW, les groupes de chimie BASF et Solvay, ainsi que le spécialiste belge de production de métaux Umicore” , énumère L’Usine Nouvelle.

L’Allemagne a prévu de leur octroyer 1,25 milliard d’euros. “Viennent ensuite la France (960 millions), l’Italie (570 millions), la Pologne (240 millions), la Belgique (80 millions), la Suède (50 millions) et la Finlande (30 millions)” , fait savoir Libération. Une aide qui doit s’accompagner de “cinq milliards d’euros supplémentaires apportés par les industriels du consortium, soit au total plus de huit milliards d’euros investis dans les prochaines années” [Libération].

Concurrencer l’Asie

L’enjeu est de rattraper une partie du retard sur la Chine et l’Asie, qui dominent très largement ce marché encore émergent” , explique Libération. Et ainsi “permettre aux acteurs de l’automobile européens de disposer d’une alternative” à l’offre asiatique [Libération].

Le défi est de taille étant donné qu’actuellement 97 % des cellules composant les batteries lithium-ion des véhicules électriques sont fabriquées en Chine” , ajoute L’Echo. En comparaison, l’Europe représente actuellement “1 % de la production mondiale” tout au plus, selon le cabinet de conseil BCG.

De son côté, “la Chine s’est équipé de ‘giga usines’ de batteries figurant dans les priorités du plan stratégique ‘Made in China 2025’ ” [Libération]. Et les grands fabricants chinois, mais aussi japonais ou sud-coréens, prospèrent “grâce au savoir-faire qu’ils ont acquis pour la plupart dans l’électronique grand public” [L’Usine Nouvelle].

Opportunité pour l’industrie et l’emploi

La nécessité d’augmenter la production de batteries se fait pressante sur le Vieux Continent. “Si elle ne parvient pas à rattraper une partie de son retard” en la matière,l’Europe risque une désindustrialisation massive de son secteur automobile” , avertit Libération. Soit un “transfert prévu de centaines de milliers d’emplois des moteurs thermiques vers les batteries électriques” .

L’initiative européenne vise ainsi à créer de nouveaux emplois dans le secteur automobile. En France, le ministère de l’Economie espère ainsi que ce projet permettra de créer “plusieurs milliers d’emplois directs et indirects” rapporte Sud Ouest.

Une première usine pilote “devrait voir le jour à partir de 2020 dans la commune de Nersac, non loin d’Angoulême en Nouvelle-Aquitaine” , poursuit le magazine. “Outre-Rhin, le choix semble d’ores et déjà s’être porté selon les médias locaux sur une usine Opel de production de moteurs située à Kaiserslautern” , ajoutent Les Echos.

Continent neutre en carbone

Officiellement notifié “projet important d’intérêt européen commun” par la Commission européenne, l’Airbus des batteries intègre également une dimension écologique. “La production de batteries en Europe revêt un intérêt stratégique pour notre économie et notre société compte tenu de son potentiel en termes de mobilité propre et d’énergie” , explique la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, dans un communiqué cité par Ouest-France.

Bien que “la fabrication des batteries elles-mêmes [soit] polluante [France Info], Mme Vestager espère que “lémergence de la filière européenne de batteries contribuera” à faire de l’UE “le premier continent neutre en carbone d’ici à 2050″ [L’Echo].

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