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[Revue de presse] Suède : montée contenue de l’extrême droite et incertitudes sur le futur gouvernement

Dimanche 9 septembre ont eu lieu des élections législatives à haut risque en Suède : le parti d’extrême droite des Démocrates de Suède, qui menaçait de bousculer la vie politique du pays, progresse mais ne s’impose pas. Les alliances de centre-gauche et de centre-droit arrivent, elles, presque à égalité, laissant croire à des tractations difficiles pour la formation du prochain gouvernement.

Jimmie Åkesson, chef des Démocrates de Suède, en juillet 2015
Jimmie Åkesson, chef des Démocrates de Suède, en juillet 2015 - Crédits : Per Pettersson / Flickr

L’extrême droite pousse mais ne perce pas

La Suède semblait résister, dimanche 9 septembre dans la soirée, à la poussée de fièvre nationaliste suscitée par la crise migratoire en Europe” , annonce Le Monde ce matin. Mais un constat doit être fait : “l’extrême droite progresse, revendiquant une ‘énorme influence’ sur la politique du pays scandinave” . Pourtant, la situation semble moins tranchée que prévu : “alors qu’elle espérait renverser la table” , l’extrême droite ne parvient pour autant à “réaliser la percée annoncée par son président, Jimmie Åkesson” , indiquent Les Échos. Celui-ci “disait encore dimanche espérer entre ’20 et 30%’ des voix” .

Selon les chiffres encore incomplets de ce lundi matin, “les Démocrates de Suède (SD), qui avaient obtenu 13% au dernier scrutin” [Le Figaro], “progressent encore avec un score qui se situerait entre 16 et 19%” . Ce résultat reste assez éloigné des “25% promis par certains sondages et de l’espoir de devenir le premier parti du pays” , poursuit le quotidien.

Mais visiblement fier du score de son parti, “Mattias Karlsson, président du groupe des ‘Sverigedemokraterna’ au parlement” , s’est exprimé pendant la soirée, raconte la RTBF : “il est temps (que les autres partis) prennent leurs responsabilités et se mettent à discuter avec SD” , a-t-il déclaré. Alors que le pays a “vu l’arrivée en 2015 de 160 000 demandeurs d’asile” , poursuit le service public belge, l’extrême droite a fait de ce scrutin “un plébiscite contre la politique migratoire du gouvernement” .

Le parti se place finalement comme la troisième force du pays, derrière le Parti social-démocrate suédois des travailleurs (Socialdemokraterna, qui revendique 28,4% des suffrages), et le parti conservateur les Modérés (Moderaterna, 18,8% des votes), indique le site du quotidien suédois Dagens Nyheter.

Des perdants, mais pas encore de vainqueur

Deux coalitions s’affrontent pour le pouvoir : d’un côté l’Alliance de la Gauche verte nordique, formée de deux partis de gauche et du parti écologiste, de l’autre l’Alliance, qui rassemble quatre partis, conservateurs, libéraux, centristes et chrétiens-démocrates. “Le bloc ‘rouge-vert’ sortant est pour l’instant crédité d’un petit siège de plus que l’opposition du centre et de droite” , note le Huffpost, qui qualifie ainsi ce scrutin de “décevant pour les conservateurs qui perdraient quelque cinq points en quatre ans” .

Nous aurions aimé faire un meilleur score, mais nous restons le premier parti du pays” , a pour sa part annoncé le Premier ministre social-démocrate sortant Stefan Löfven, “sous les applaudissements à tout rompre des militants réunis pour la veillée électorale du parti dans le sud de Stockholm” , relate Libération. En revanche, “les Verts, partenaires des sociaux-démocrates au gouvernement (…), enregistrent le pire échec de ces élections, à 4,3%, à peine au-dessus du pourcentage requis pour siéger au Parlement” .

Quoi qu’il arrive, la formation d’un gouvernement s’annonce d’ores et déjà bien compliquée” , estime RFI : “le Premier ministre Stefan Löfven a pris les devants et déjà déclaré qu’il ne démissionnerait pas” . Pourtant, pour le journal Le Monde, “M. Löfven apparaît personnellement fragilisé par quatre années d’un mandat tumultueux” . Il a ainsi déclaré que selon lui, “une chose est sûre, personne n’a obtenu de majorité. Il est donc naturel de lancer une collaboration entre les blocs” , tendant ainsi la main à l’opposition de centre-droit.

Face à lui, “l’opposition est déterminée à déloger les sociaux-démocrates” , indiquent Les Échos. Un choix qui risque toutefois d’être compliqué alors que “sept sympathisants conservateurs sur dix ne veulent pas entendre parler d’une main tendue à l’extrême droite” .

À noter cependant : le scrutin n’est pas totalement terminé, comme l’explique David Ahlin, directeur du département opinion de l’institut Ipsos cité par Europe 1 : “seulement 30 000 voix séparent les deux blocs et mercredi seront comptées les 200 000 votes des Suédois de l’étranger” .

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