“Il flotte comme un parfum de rentrée ce jeudi sur le fort de Brégançon, où Emmanuel Macron reçoit Angela Merkel pour tenter de renforcer l’entente du couple franco-allemand sur les nombreux dossiers chauds européens et internationaux” , écrit l’Express avec l’AFP. La chancelière allemande “découvrira pour la première fois la résidence estivale des présidents français, à Bormes-les-Mimosas dans le Var” , poursuit le média. Une marque d’attention, et un geste politique fort, selon Le Figaro. “Après Theresa May en 2018 pour discuter du Brexit [et] Vladimir Poutine l’an dernier pour tenter de réarrimer la Russie à l’Europe” , Angela Merkel est le troisième dirigeant étranger reçu au fort de Brégançon, rappelle le quotidien.
Au menu des discussions, “la chancelière allemande et le président français s’attaqueront aux questions les plus pressantes de l’agenda mondial” , résume Reuters : “le Liban, les manifestations antigouvernementales en Biélorussie, la crise COVID-19, le coup d’État au Mali et les tensions entre la Grèce et la Turquie seront abordés” . Mais aussi, en arrière-plan, l’Europe : les deux dirigeants “sont conscients que l’Union européenne est à un tournant important”, poursuit l’agence de presse. Et ils ont un “intérêt commun (…), établir une passerelle entre les deux présidences européennes” , analyse Claire Demesmay, spécialiste des relations franco-allemandes citée par Le Figaro. Actuellement présidé par l’Allemagne, le Conseil de l’Union européenne verra en effet ses travaux dirigés par la France lors du premier semestre 2022.
Nombreux points de convergence
Cette rencontre intervient un mois après le dernier sommet européen, durant lequel “les deux dirigeants avaient ostensiblement affiché leur entente […] et qui s’était conclu le 21 juillet par un accord sur le plan de relance post-coronavirus” , indique Ouest-France. Le journal précise que l’accord reste à mettre en œuvre, au prix d’une “phase délicate qui s’annonce : sa ratification par le Parlement européen et par les parlements des 27 États membres, si possible d’ici la fin de l’année” .
Concernant la gestion de la pandémie, Paris et Berlin semblent également sur la même longueur d’onde. Les deux dirigeants souhaitent “que les Européens s’entendent, ‘sur une base commune’, sur les mesures prises aux frontières” , indique Libération avec l’AFP. Des déclarations qui interviennent après qu’Angela Merkel a exclu “tout nouvel assouplissement des règles sanitaires en vigueur en Allemagne” .
Sur la Biélorussie, ils “s’accordent pour soutenir les manifestants” et veulent à présent rallier à leur cause Vladimir Poutine “pour que le pays engage un renouveau politique” [France info]. Et sur l’ensemble des autres dossiers, le couple franco-allemand partage également un “fort niveau de convergence” , assure l’entourage du président dans un article du Point avec l’AFP.
Dissonances sur la Turquie
Pour autant, “Paris et Berlin peinent à s’accorder sur les tensions gréco-turques”, titre Le Figaro. Après “l’incursion du navire de recherches turc Uruç Reis (…) dans les eaux territoriales grecques et chypriotes”, la France a appuyé la Grèce par l’envoi de “deux avions de type Rafale ainsi que la frégate Lafayette et le porte-hélicoptères Tonnerre” , poursuit le média. Or si “Emmanuel Macron campe sur une ligne de fermeté à l’encontre du président turc, Recep Tayyip Erdoğan” , la chancellerie allemande “s’est agacée du déploiement militaire français en Méditerranée orientale”, résume Le Figaro. “Face à la Turquie, la France et l’Allemagne ont des historiques et des manières de faire différentes” , tempère un diplomate français cité par le média.
“L’objectif d’Angela Merkel consiste à sortir d’une posture purement accusatoire à l’égard d’Ankara, sur les forages en Méditerranée ou bien sur la question migratoire” , précise Le Monde. Une position qui témoigne d’un “lent réveil géopolitique de l’Allemagne” , titre le quotidien. Ainsi, selon le correspondant du Monde à Berlin, “la dégradation des relations avec les Etats-Unis de Trump et la montée en puissance de la Chine poussent Angela Merkel à s’engager davantage sur les grandes questions internationales” . Tout comme la population allemande, de plus en plus nombreuse à souhaiter que le pays prenne “plus de responsabilité dans les affaires internationales” , selon une étude citée par l’article.
Les autres sujets du jour
Biélorussie
Covid-19
- Le Royaume-Uni “ne pense pas” aux masques au sein des entreprises après la décision française [The Independant]
Economie
Grèce
Pologne