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[Revue de presse] Mort de George Floyd : l’Europe dans la rue pour manifester contre le racisme et les violences policières

Deux semaines après la mort de George Floyd à Minneapolis, la résurgence des débats sur le racisme et les violences policières touche aussi l’opinion publique européenne. De la Grande-Bretagne à la Hongrie en passant par la France, de nombreuses marches de soutien ont été organisées sur le continent le week-end des 6 et 7 juin.

Des manifestants antiracistes arpentent les rues de Hambourg, en Allemagne - Crédits : Rsande Tyskar / Flickr
Des manifestants antiracistes arpentent les rues de Hambourg, en Allemagne - Crédits : Rsande Tyskar / Flickr

L’écho de la mort de George Floyd, un Afro-américain décédé au cours d’une arrestation violente à Minneapolis, aux Etats-Unis, a retenti dans l’Europe entière. A Rome, à Budapest ou à Paris, ce week-end des 6 et 7 juin, des milliers de manifestants se sont retrouvés dans les rues des grands centres urbains du continent “défiant les règles de distanciation physique lors de rassemblements largement pacifiques” , rapporte Le Monde. Parmi les sociétés les plus mobilisées de ce côté-ci de l’Atlantique, les Britanniques se sont retrouvés en nombre, notamment dans les rues de Londres pour dénoncer “le racisme institutionnel dont seraient victimes les Noirs dans une société pourtant fière de son multiculturalisme” , poursuit le quotidien.

Résonances nationales profondes

Le Monde évoque ici le “scandale Windrush” qui avait éclaté en 2018, après que le ministère de l’Intérieur avait contesté la nationalité britannique à des milliers de citoyens d’origine jamaïcaine. The Guardian s’attarde quant à lui sur la marche organisée à Bristol, où les manifestants ont descellé une statue de l’esclavagiste Edward Colston, avant de la jeter dans le port. Signe de la prudence des pouvoirs publics face à ces mouvements sociaux, la police a ouvert une enquête mais n’est pas intervenue sur le moment car elle “craignait de créer encore plus de désordre” , justifie Andy Bennett, de la police locale, cité par le quotidien britannique.

Dans chaque pays européen où la population s’est mobilisée, la mort de George Floyd rencontre donc un écho particulier. En France, les participants aux manifestations organisées samedi 6 et dimanche 7 juin évoquent pour beaucoup le cas d’Adama Traoré, jeune homme de 24 ans décédé dans une gendarmerie suite à son interpellation en 2016. “En pleine affaire George Floyd, le cas d’Adama Traoré fait un retour remarqué dans l’actualité en France” , relève ainsi Euronews, après que 15 à 20 000 personnes se sont réunies à l’appel du comité Vérité et justice pour Adama, le 2 juin dernier à Paris. Plus largement, le racisme sous toutes ses formes est pointé du doigt par les manifestants, comme le rapporte Europe 1, citant une participante aux marches de ce week-end : “On ne veut plus qu’une personne subisse une blague déplacée, un refus d’emploi ou un contrôle d’identité, juste parce qu’elle est de couleur ou noire” .

Résurgence de débats politiques

A Budapest, les manifestants ont observé 8 minutes et 46 secondes de silence, soit le temps durant lequel l’agent de police a appuyé sur le cou de George Floyd, entraînant sa mort par suffocation, explique la Deutsche Welle. En Allemagne, près de 120 000 personnes ont manifesté dans une vingtaine de villes du pays. Alors que le championnat de football a repris, plusieurs joueurs ont témoigné leur soutien sur les terrains “en portant l’inscription carton rouge contre le racisme - Black Lives Matter […] ou en portant des t-shirts noirs” , observe France 24. La classe politique, elle, s’est alarmée “du non-respect des règles de distanciation physique” , mais “le gouvernement a reconnu la légitimité des manifestations” , note Le Monde. Jens Spahn, le ministre de la Santé (CDU), cité par le quotidien, a en effet déclaré au terme des rassemblements : “La lutte contre le racisme doit tous nous mobiliser.”

Ces manifestations, qui se sont pour la plupart déroulées sans problème, ont néanmoins été l’occasion de quelques heurts. A Bruxelles notamment, Le Soir recense 150 arrestations réalisées après les incidents qui ont éclaté dimanche en fin d’après-midi. “Des voitures de police ont notamment été visées” , poursuit le quotidien. En Belgique, “pays où le passé colonial suscite toujours un vif malaise” , commente Le Monde, la mort de George Floyd réveille ainsi un autre débat : “une pétition circule pour exiger la destruction des statues de Léopold II, le monarque qui entreprit l’épisode sanglant de la colonisation au Congo” . Une autre a été lancée pour exiger leur maintien.

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