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[Revue de presse] Migrants : l’Union européenne aide la Grèce et dénonce l’attitude de la Turquie

En visite en Grèce mardi 3 mars, les “quatre présidents” de l’Union européenne ont annoncé des mesures pour aider le pays à faire face à un afflux de migrants. Tandis que les dirigeants européens ont unanimement condamné la décision turque d’ouvrir ses frontières.

Ursula von der Leyen, Charles Michel et David Sassoli ont été reçus le 3 mars par le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, et ont survolé la frontière du pays avec la Turquie - Crédits : Dimitris Papamitsos / Conseil de l'Union européenne
Ursula von der Leyen, Charles Michel et David Sassoli ont été reçus le 3 mars par le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, et ont survolé la frontière du pays avec la Turquie - Crédits : Dimitris Papamitsos / Conseil de l’Union européenne

Offrir “un appui conséquent à la Grèce tout en évitant de braquer la Turquie” : telle était la mission des “quatre présidents” de l’Union européenne en visite en Grèce mardi 3 mars [RFI]. Les chefs de la Commission Ursula Von der Leyen, du Conseil européen Charles Michel, du Parlement David Sassoli, et du Conseil de l’UE Andrej Plenković y sont apparus “unis, mais quelque peu désemparés” , estiment Les Echos.

Car la tâche n’était pas aisée : vendredi 28 février, la décision turque d’ouvrir ses frontières aux migrants souhaitant rejoindre l’Union a généré une crise diplomatique entre Bruxelles et Ankara. La mesure viole en effet un accord bilatéral de 2016, qui prévoyait “en échange d’une aide financière de six milliards d’euros, le renvoi systématique des migrants vers la Turquie” [L’Orient-Le Jour]. L’UE doit également répondre aux appels à l’aide du gouvernement grec, qui de samedi à lundi soir a dû empêcher “24 203 tentatives d’entrées” en provenance de son voisin turc [Libération avec l’AFP].

Soutien européen

Mardi, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a ainsi dénoncé un “chantage” de la part du gouvernement turc, et une “infraction totale” au pacte-migratoire UE-Turquie [La Libre avec Belga]. Des propos qui ont trouvé écho dans plusieurs capitales de l’Union. “L’usage par la Turquie des migrants comme moyen de pression et de chantage sur l’Europe est absolument inacceptable” , a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devant l’Assemblée nationale [L’Orient-Le Jour]. “Généralement plus tempérée” , la chancelière allemande Angela Merkel a également jugé “inacceptable” que le président Erdoğan déploie sa stratégie “sur le dos des réfugiés” [Les Echos]. Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a enfin évoqué une “attaque (…) contre l’Union européenne et la Grèce” , poursuit le quotidien économique.

Tout en affirmant que “ceux qui cherchent à tester l’unité de l’Europe seront déçus”, la présidente de la Commission a pour sa part adopté un ton plus diplomatique à l’égard de la Turquie, assurant que celle-ci n’était “pas un ennemi” [RFI]. Mme von der Leyen a également insisté sur le soutien européen à la Grèce : “des navires de patrouille, des hélicoptères, un avion, 100 garde-frontières supplémentaires mais aussi du matériel et des équipes médicales et jusqu’à 700 millions d’euros d’aide financière” seront fournis au pays pour l’assister dans le contrôle de ses frontières, détaille la radio. Bruxelles a également déclenché son mécanisme de protection civile, qui permettra à la Grèce de “bénéficier des équipements et personnels médicaux, des tentes et des couvertures dont elle estime avoir besoin” .

La nécessité d’une réponse politique

Une réponse jugée largement insuffisante par Jean-Paul Mari, journaliste spécialiste des migrations : “ce qu’on attend de l’Europe, ce n’est non pas qu’elle participe en envoyant des tentes et des couvertures (…) mais qu’elle dise au président Erdoğan que son attitude politique n’est pas acceptable” [Franceinfo].

M. Mitsotakis a également appelé “à ‘partager’ plus équitablement la charge migratoire” , et à “mettre en place une véritable politique commune sur la migration, avec une nécessaire réforme du règlement de Dublin” , rapporte La Libre. Mais le dossier divise les Européens : ceux-ci “n’ont pas oublié la violence de la crise qu’ils ont traversée à la suite de l’afflux massif de migrants, en 2015″ . Et voient désormais “la fermeté aux frontières (…) comme l’un des rares points de consensus” [Les Echos].

Les ministres européens de l’Intérieur se réunissent exceptionnellement à Bruxelles aujourd’hui à ce sujet. Vendredi, ce sera au tour des ministres des Affaires étrangères d’aborder la question syrienne, étroitement liée, indique L’Orient-Le Jour. Dans le même temps, “le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et le commissaire européen à la Gestion des crises Janez Lenarčič doivent effectuer une visite de deux jours à Ankara” au sujet de la Syrie, ajoute Libération. Mais une avancée concrète sur la situation est “plus susceptible de venir de la rencontre prévue jeudi entre Erdoğan et le président russe Vladimir Poutine” que d’une réunion européenne, estime Politico.

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