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[Revue de presse] Méditerranée orientale : la Grèce et la Turquie prêtes à reprendre le dialogue

Après des semaines de tensions, Ankara et Athènes ont annoncé mardi 22 septembre être prêtes à entamer des discussions sur le conflit en Méditerranée orientale. Une avancée que la diplomatie européenne semble avoir favorisé.

Le président du Conseil européen Charles Michel, la chancelière allemande Angela Merkel et le président turc Recep Tayyip Erdoğan se sont entretenus par visioconférence ce mardi 22 septembre pour aborder le sujet des tensions entre Ankara et Athènes
Le président du Conseil européen Charles Michel, la chancelière allemande Angela Merkel et le président turc Recep Tayyip Erdoğan se sont entretenus par visioconférence ce mardi 22 septembre pour aborder le sujet des tensions entre Ankara et Athènes - Crédits : Conseil européen

A l’issue d’une visioconférence avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président du Conseil européen Charles Michel, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a déclaré mardi 22 septembre être prêt à “entamer des pourparlers exploratoires” avec Athènes au sujet de la Méditerranée orientale. “Le ministère grec des Affaires étrangères a confirmé que des discussions se tiendraient ‘bientôt’ à Istanbul”, explique France info. Comme le rappelle le quotidien grec Ekathimerini, il s’agirait de premiers pourparlers entre les deux pays depuis 2016.

Depuis plusieurs jours, la Grèce se disait prête au dialogue à la condition qu’Ankara retire “son navire d’exploration sous-marine, Oruç Reis, de (…) la zone [revendiquée par les deux pays] où il était déployé”, notent Les Echos. Un “petit premier pas” finalement franchi par la Turquie la semaine dernière. Ce qui a permis à M. Erdoğan de déclarer que “l’élan visant à faire baisser les tensions et à exploiter les canaux de dialogue [devait] être appuyé par des mesures réciproques” [Le Point]. Lors de son discours hier à l’Assemblée générale des Nations unies, ce dernier a également appelé à un “dialogue sincère, fondé sur le droit international et une base équitable” [Sud Ouest].

Médiation européenne

Un autre signal d’apaisement a justement été envoyé par Paris […] avec l’annonce par le palais de l’Élysée d’un entretien téléphonique prévu [hier soir] entre le président Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdoğan” , note Sud Ouest. Le président turc a ainsi demandé à Paris d’adopter “une attitude constructive” dans cette crise, après le soutien militaire apporté par la France à la Grèce au plus fort de la crise. Son homologue français à quant à lui “appelé la Turquie à respecter pleinement la souveraineté des Etats membres de l’Union européenne ainsi que le droit international” , en demandant également un dialogue avec la République de Chypre [Le Figaro].

“Il est difficile de savoir si c’est la stratégie de dialogue d’Angela Merkel ou celle musclée d’Emmanuel Macron qui a conduit [Ankara] à entrouvrir la porte d’une discussion avec la Grèce” , constate l’économiste et politiste turc Ahmet Insel dans Le Monde. Si la France s’est montrée virulente, l’Allemagne et l’Union européenne ont de leur côté joué un rôle de médiation. “La menace des sanctions économiques graduelles de l’UE a dû aussi (…) pousser à calmer le jeu” , explique le chercheur. Le sujet était à l’ordre du jour de la rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement des 24 et 25 septembre, un Conseil européen finalement repoussé “pour cause de soupçon de Covid” concernant son président, Charles Michel [Les Echos].

Tensions énergétiques

Les déclarations d’Erdoğan surviennent alors qu’Athènes et Ankara se disputent des zones en Méditerranée orientale potentiellement riches en gaz naturel” , rappelle Le Figaro. Le 10 août, la Turquie avait envoyé un navire de prospection sismique, accompagné de bâtiments de guerre, dans les eaux situées entre la Grèce et Chypre. “La tension s’était aggravée fin août, lorsque les deux pays ont effectué des manœuvres militaires rivales” , explique Courrier international.

Cette dispute s’inscrit, plus généralement, dans le cadre d’une politique étrangère offensive d’Ankara en Syrie, Méditerranée orientale et Libye” , analysent Les Echos. Une politique qui s’accompagne de “positions agressives envers ses partenaires occidentaux” qui ne sont pas sans conséquences économiques pour la Turquie : “le cours de la livre turque” est en baisse “depuis des mois”, poursuit le quotidien économique. Sur le plan diplomatique également, Ankara craint de se retrouver “isolée non seulement vis-à-vis de l’Union européenne, mais aussi des Etats-Unis, de la Ligue arabe et d’Israël”, estime ainsi l’ancien ambassadeur de l’Union européenne en Turquie, Marc Pierini, dans Le Monde.

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