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[Revue de presse] Le Premier ministre tchèque Andrej Babiš face à la contestation populaire

Alors que l’Union européenne lui réclame le remboursement de 17,4 millions d’euros de subventions européennes, la colère des citoyens continue de monter à l’encontre du Premier ministre tchèque Andrej Babiš. Soupçonné de détournements de fonds et de conflits d’intérêt, le chef du gouvernement, lui, continue de nier son implication.

Le Premier ministre tchèque Andrej Babiš - Crédits : vjkombajn / Pixabay
Le Premier ministre tchèque Andrej Babiš - Crédits : vjkombajn / Pixabay

Manifestation “monstre” à Prague

Près de 250 000 personnes se sont rassemblées dimanche [23 juin] à Prague pour demander la démission du Premier ministre Andrej Babiš, soupçonné de fraude aux subventions européennes” , annonce France 24. Une “marée humaine” , “jamais vue” depuis la chute du communisme en 1989, selon LCI.

Les protestataires ont symboliquement envahi l’esplanade de Letna, lieu mémorable des manifestations géantes contre l’ex-régime totalitaire en 1989, lors desquelles le dramaturge-dissident Vaclav Havel, futur président, s’adressait à la foule enthousiaste” , poursuit le média.

Andrej Babiš fait face à de multiples accusations. Il est soupçonné de conflit d’intérêts entre ses activités politiques et ses affaires, ainsi que de détournement de subventions européennes [Courrier international]. Le milliardaire de 64 ans, “souvent comparé à Donald Trump” [France 24], a en effet “été mis l’an dernier en examen dans une affaire de détournement présumé de deux millions d’euros de fonds européens” , liée à un projet immobilier remontant à dix ans, relate La Croix.

En outre, selon une note des services juridiques de la Commission européenne, dont des extraits ont été publiés par la presse de Prague, “l’homme fort continue à tirer des bénéfices” du géant de l’agro-alimentaire Agrofert qu’il a fondé et dont “il s’était formellement séparé en 2017 [LCI]. Ainsi, “Bruxelles réclame au chef de l’exécutif tchèque le remboursement de 17,4 millions d’euros de subventions européennes” [Le Monde].

Et ce n’est pas tout. “Les adversaires de Babiš lui reprochent aussi le fait d’avoir appartenu au Parti communiste avant 1989 et sa collaboration présumée avec la police secrète de l’ex-régime totalitaire” , relate Le Figaro. “Ils réclament en même temps la démission de sa ministre de la Justice, Marie Benesova, qu’ils soupçonnent de vouloir freiner, voire stopper, les poursuites judiciaires à l’encontre du Premier ministre.”

Andrej Babiš insensible aux critiques

Nous ne faisons pas une révolution, mais nous voulons renouer avec le legs et les valeurs de 1989″ , a déclaré Benjamin Roll, le vice-président de l’ONG “Million de moments pour la démocratie” qui avait appelé au rassemblement de dimanche [France 24]. “Beaucoup sont venus avec des panneaux ou des banderoles humoristiques” , écrit RFI. “Babiš, démission !” ; “J’ai honte de mon Premier ministre !” , “Nous en avons assez !” , pouvait-on lire sur les affiches brandies pendant la manifestation [LCI].

A en croire Courrier international, il est “toutefois peu probable” que ce nouveau rassemblement “puisse entraîner la chute d’Andrej Babiš, Premier ministre depuis la victoire de son mouvement ANO (populiste, centre-droit) aux élections législatives en octobre 2017″ . “Le chef du gouvernement, contesté depuis plusieurs mois déjà mais insensible aux critiques, a en effet pris pour habitude de balayer d’un revers de main toute forme d’opposition” , relève le média.

Car, une “série de manifestations” contre la “deuxième fortune du pays” se déroulent à Prague et dans d’autres villes du pays depuis fin avril [LCI]. Le 4 juin, “120 000 personnes” avaient déjà fait connaître leur mécontentement sur l’emblématique place Venceslas de Prague [Politico]. D’après David Ondráčka, directeur de Transparency International en République tchèque, “les Tchèques disent non à une ‘orbanisation’ de la République tchèque” et réclament un “pays démocratique avec une séparation des pouvoirs” [RFI]. Cependant, malgré la contestation, aux élections européennes fin mai “environ 30 % des électeurs ont voté pour le mouvement populiste ANO dirigé par le Premier ministre” , qui a ainsi remporté le scrutin, rappelle Le Monde.

Encore aujourd’hui, le Premier ministre, qui a par ailleurs “joué un rôle dans l’échec de l’UE à se mettre d’accord sur un objectif de neutralité carbone” lors du dernier Conseil européen [CNN], continue de clamer qu’il n’a rien à se reprocher” [RFI]. “Je rejette énergiquement l’affirmation que je m’ingère dans l’indépendance de la justice”, a-t-il réagi avant de qualifier d’ “incroyables” certains discours prononcés, selon l’agence tchèque CTK [Le Monde].

Une nouvelle manifestation contre Andrej Babiš devrait avoir lieu à Prague le 16 novembre, la veille du 30e anniversaire de la Révolution de velours [France 24]. En attendant, un vote de défiance demandé par les partis d’opposition est prévu pour mercredi, informe CNN.

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