“Dans la soirée [de lundi], les députés ont voté comme attendu la confiance au gouvernement, mais le véritable test aura lieu ce mardi lorsque le président du Conseil se présentera au Sénat pour un vote à haut risque : sans les 18 élus d’Italia Viva, son gouvernement n’y dispose plus de la majorité” , explique Le Point. En effet, “s’il a obtenu une confortable majorité à la chambre des députés (321 voix pour, 259 contre), la partie sera bien serrée ce mardi lors du vote au Sénat” sans la quinzaine de voix nécessaire pour atteindre une majorité absolue, souligne Euronews.
Ces votes de confiance interviennent après une crise politique… qui découle de la crise sanitaire. Alors que celle-ci “a justifié de nouvelles mesures de restrictions ce week-end, le gouvernement de coalition, aux affaires depuis septembre 2019, est menacé de tomber après la démission de deux ministres et d’un secrétaire d’Etat d’Italia Viva, petite formation dirigée par l’ancien chef de l’exécutif Matteo Renzi (2014-2016)” [Le Point]. Celui-ci reproche “notamment à Conte la teneur du programme de relance de 222,9 milliards d’euros tirés du méga plan de 750 milliards d’euros adopté à l’été 2020 par les dirigeants européens et dont l’Italie est la principale bénéficiaire” , explique Le Figaro. “Il l’accuse de s’aligner sur le M5S [Mouvement 5 Etoiles] et de ‘dilapider l’argent public’ en accordant des rabais fiscaux et aides ad hoc pour des raisons électoralistes au lieu de profiter de cette manne pour investir et réformer structurellement” , continue le quotidien.
[Revue de presse] Italie : crise politique sur fond de Covid-19
Une recherche de soutien
“Selon toute probabilité, Conte obtiendra la confiance également au Sénat. On ne sait pas avec combien de voix, probablement sans la majorité absolue de 161 voix, mais cela n’est pas indispensable à la survie d’un gouvernement” , estime Giovanni Orsina, politologue à l’université romaine Luiss, interrogé par France 24 . D’après l’universitaire, “cela veut dire que le gouvernement Conte survivra, mais avec une majorité plus réduite, donc avec une faiblesse plus significative au Parlement” . Si le gouvernement n’est pas menacé pour l’instant, sa marge de manœuvre serait cependant diminuée en pleine crise économique due au Covid-19. Le Premier ministre “cherchera dans les semaines à venir à élargir cette majorité, en utilisant par exemple les postes ministériels rendus disponibles” par la démission des ministres du parti de Matteo Renzi, analyse Giovanni Orsina.
“Giuseppe Conte doit absolument convaincre. L’Italie peut difficilement se permettre une vacance du pouvoir au beau milieu de la crise pandémique” , prévient La Croix. Face aux députés lundi soir, Giuseppe Conte a demandé “un soutien clair et transparent” de tous ceux qui “se reconnaissent dans le socle des plus nobles traditions européennes, libérales, populaires et socialistes” [Le Point]. Par cet appel, le Premier ministre italien a ainsi indirectement agité “le spectre d’une arrivée au pouvoir des souverainistes” , note l’hebdomadaire.
Différents scénarios de sortie de crise
Si Giuseppe Conte “n’obtient pas la confiance du Sénat mardi 19 janvier, le Premier ministre n’aura pas d’autre choix que de se rendre au palais du Quirinal auprès du président de la République Sergio Mattarella, pour qu’il lui demande de former une nouvelle équipe gouvernementale”, explique La Croix. Dans ce cas, ajoute le quotidien, “il serait alors contraint d’inclure des élus indépendants ou de l’opposition pour compenser le départ des troupes de Matteo Renzi” .
Dans un autre scénario, le “PD [Parti Démocratique] et le M5S pourraient pactiser avec Renzi et former un gouvernement remanié, avec ou sans Conte à sa tête. Une grande coalition pourrait aussi émerger, menée par une figure institutionnelle, non-partisane” , évoque Le Point. Enfin, dans l’hypothèse d’une impasse, “des législatives seraient convoquées” . Or, comme l’indique France 24, “aucun des membres de la coalition actuelle n’a intérêt à des législatives anticipées, car c’est l’alliance entre la droite de Silvio Berlusconi (Forza Italia) et l’extrême droite - la Ligue de Matteo Salvini et Fratelli d’Italia de Georgia Meloni - qui est donnée largement favorite” .
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