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[Revue de presse] Institutions européennes : de nouveaux visages pour une nouvelle Europe ?

Après le Parlement européen et la Banque centrale européenne, c’était au tour du Conseil européen et de la Commission européenne d’investir, ce dimanche 1er décembre, leurs dirigeants. Si ce renouvellement fait espérer une relance de l’Union européenne, de nombreux défis les attendent.

Charles Michel, Ursula von der Leyen, David Sassoli et Christine Lagarde, ici le 1er décembre à Bruxelles, dirigent désormais les quatre principales institutions européennes - Crédits : Etienne Ansotte / Commission européenne
Charles Michel, Ursula von der Leyen, David Sassoli et Christine Lagarde, ici le 1er décembre à Bruxelles, dirigent désormais les quatre principales institutions européennes - Crédits : Etienne Ansotte / Commission européenne

C’est un “nouveau cycle de leadership” qui se forme à la tête des principales institutions européennes, annonce Politico. “Un exemple historique de parité” , selon le média, contrastant avec le profil 100 % masculin des dirigeants sortants. Après l’élection de David Sassoli à la présidence du Parlement européen et la nomination de Christine Lagarde à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), le libéral wallon Charles Michel a officiellement succédé à Donald Tusk comme président du Conseil européen ce dimanche. Tout comme l’Allemande Ursula von der Leyen, qui a pris hier les rênes de la Commission européenne. Son entrée en fonctions aura en effet été “retardée, elle, d’un mois” [Le Soir], le temps de trouver des remplaçants aux candidats hongrois, roumain et français retoqués par les députés européens.

Ursula von der Leyen entame donc un mandat de cinq ans à la présidence de l’exécutif européen. Une période au cours de laquelle sa nouvelle équipe cherchera à relever de nombreux défis.

Nouvelles personnalités

Je suis heureux de partir !” , a déclaré l’ancien président de la Commission Jean-Claude Juncker, qui confie que cette tâche n’aura pas été “des plus faciles” [RFI].

Fatigué” par ces cinq années passées à Bruxelles [Le Temps avec l’AFP], le Luxembourgeois a en effet dû affronter de multiples crises. “Le ‘Luxleaks’, le scandale des systèmes d’optimisations fiscales, l’a cueilli au lendemain de sa prise de fonctions. Sept mois de tensions avec la Grèce ont suivi, puis il a dû immédiatement gérer le drame des réfugiés syriens et des migrants, le Brexit et enfin le bras de fer avec Donald Trump” , retrace le quotidien suisse.

Sans oublier quelques heurts plusieurs chefs d’Etats et de gouvernement, parmi lesquels le Hongrois Viktor Orbán, le Britannique David Cameron mais aussi le Français Emmanuel Macron [Le Temps]. Sa successeure devrait, elle, bénéficier d’un “atout essentiel : la confiance de Berlin et surtout Paris” , explique La Dépêche du Midi. Elle espère désormais tirer un trait sur ses débuts mouvementés face au Parlement européenqui, jusqu’à présent, a montré un niveau d’exigence élevé envers la Commission” , rappelle El País.

Concilier les Vingt-Sept

Ursula von der Leyen n’est pas la seule à hériter d’une institution mouvementée : l’ancien Premier ministre belge Charles Michel prend la tête d’un “Conseil qui, au cours des dernières semaines, s’est montré incapable de parvenir à une position commune sur le changement climatique ou la politique d’élargissement” , ajoute le quotidien espagnol.

S’il “fait partie de la jeune génération des leaders pro-européens aux côtés du Français Emmanuel Macron et du Luxembourgeois Xavier Bettel” [TV5 Monde avec l’AFP], sa principale mission sera de réussir à “concilier vingt-huit - bientôt vingt-sept - opinions et autant d’ego” , explique Le Monde. Et son expérience nationale lui sera probablement utile : “rompu à l’exercice de la conciliation” , il est un “adepte du compromis” , remarque TV5 Monde. Une compétence appréciable, s’il veut “faire en sorte que l’Europe affiche sa capacité à décider” [Le Monde].

Afficher un front uni pour l’Europe

Cette volonté de parler d’une voix commune semble déjà intégrée par les quatre nouvelles têtes institutionnelles.

Ursula von der Leyen et Charles Michel ont célébré leurs investitures ce dimanche en accompagnant les présidents du Parlement européen et de la BCE dans une célébration du 10ème anniversaire du Traité de Lisbonne” , souligne ainsi Politico.

Nous sommes les gardiens des Traités” , a déclaré Ursula von der Leyen, insistant sur leur “responsabilité envers les Européens et nos pères et mères fondateurs” , ainsi qu’envers “nos enfants, la responsabilité de leur laisser une Europe plus forte que celle dont nous avons hérité” , rapporte RFI.

Mon espérance en tant que présidente de la BCE et en coordination avec mes trois collègues et amis, c’est évidemment de passer de cet âge des réparations à un âge de rénovation et d’espoir” , a ajouté Christine Lagarde [Courrier International avec l’AFP], soulignant la volonté des quatre nouveaux leaders de tirer un trait sur les divisions du passé et de “jeter les bases des cinq prochaines années” , explique El País.

De nombreux défis

Le premier chantier de l’Union sera celui du climat : “ce lundi [2 décembre], von der Leyen, Michel et Sassoli [sont] à Madrid pour assister à l’ouverture de la COP25, la conférence mondiale pour le climat” , annonce Politico.

Ursula von der Leyen souhaite ainsi faire de la COP25 “le point de départ du European Green Deal” [RFI], cette initiative que la Commission doit présenter aux eurodéputés le 11 décembre prochain lors d’une session extraordinaire. Une priorité partagée par Charles Michel, qui voit en cet enjeu “la bataille du siècle, la révolution copernicienne” [Le Monde]. Mais étant “issu d’un pays en retard sur les objectifs des accords de Paris et où les jeunes se sont fortement mobilisés pour le climat, l’ex-premier ministre [belge] devra dépasser les généralités s’il veut convaincre” , poursuit le journal.

Un autre domaine nécessitera une position unie : celui des relations extérieures. Tandis que “pour son premier voyage hors d’UE” , Ursula von der Leyen “a choisi de se rendre en Éthiopie” [RFI], le nouveau président du Conseil européen se montre encore très mesuré en matière de politique étrangère, notamment sur les questions russes et turques [Le Monde].

Enfin, les cent premiers jours de la nouvelle Commission européenne devraient aussi être tournés vers “l’agenda numérique, les migrations, les sacro-saintes règles fiscales ou la défense” , liste El País. “Le nouvel exécutif d’Ursula von der Leyen souhaite profiter de la ‘période de grâce’ ” qui s’ouvre pour mettre en oeuvre ces priorités.

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