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[Revue de presse] Européennes : un scrutin “historique” selon la presse européenne

A bien des égards, le résultat des européennes est historique, note aujourd’hui la presse européenne. Fait inédit, la droite conservatrice et les sociaux-démocrates n’ont plus la majorité absolue dans l’hémicycle européen. Tour d’horizon des réactions en Europe.

Rassemblement autour du Parlement européen à Bruxelles le 26 mai - Crédits : Flickr / Parlement européen CC BY 2.0
Rassemblement autour du Parlement européen à Bruxelles le 26 mai - Crédits : Parlement européen / Flickr CC BY 2.0

Au terme de quatre jours de vote dans toute l’UE, les premiers résultats des élections européennes ont été dévoilés hier. Parmi les enseignements à tirer du scrutin : la hausse de la participation, la fin de la majorité absolue pour la droite conservatrice (PPE) et les sociaux-démocrates (S&D), la percée des libéraux et des Verts, et la poussée limitée des eurosceptiques.

Un intérêt renouvelé ?

Maintenant que les élections ont eu lieu, quel est l’enjeu ? “Retrouver une majorité” , estime La Croix dans un éditorial. Car ce scrutin, dont les résultats sont “historiques” [Le Monde], rebat considérablement les cartes de la politique européenne.

Un scrutin historique en premier lieu par l’importante participation (50,2 %) constatée par rapport aux précédentes élections européennes. Une mobilisation qui “marque un coup d’arrêt à l’érosion continue qui caractérise les européennes depuis 1979″ , observe la Tribune de Genève. En Belgique, la RTBF relève que “même si les taux de participation dans les États membres restent faibles par rapport à des scrutins nationaux, la mobilisation des électeurs était cette fois en progression dans de nombreux pays ce dimanche” .

Pour Politico, ce taux de participation suggère notamment une “pertinence renouvelée pour l’UE dans le contexte des efforts jusqu’ici infructueux de la Grande-Bretagne pour quitter le bloc, et des défis externes croissants de la Russie, de la Chine et des États-Unis” .

Une majorité à reconstruire

Ce vote marque également la fin de la domination au Parlement du PPE et des S&D. Arrivé troisième du scrutin, le groupe libéral de l’ADLE, où devrait figurer LaREM, fera partie de ceux avec lesquels il sera nécessaire de composer : “aucune majorité pro-européenne solide n’est possible sans l’aide, sans la participation de notre nouveau groupe centriste” , clame ainsi Guy Verhofstadt, leader du groupe, cité par le quotidien britannique The Guardian.

Mais les Verts européens pourraient également participer à la future majorité au Parlement. Ces derniers ont connu une “vague verte” , selon les termes de Yannick Jadot [Ouest-France], tête de liste arrivée troisième en France (13,2 %), à la surprise générale. Même si cette poussée reste “relative en fonction des pays” , tempère Vanessa Jérôme, chercheuse en science politique de l’université Paris I, interrogée par 20 Minutes, leur groupe au Parlement européen passerait de 52 à 70 eurodéputés.

Finalement, ces élections ont abouti à “un Parlement fragmenté avec une majorité pro-européenne” , selon un titre du journal espagnol El Mundo. “Après les élections, le Parlement européen sens dessus-dessous” , commente pour sa part en Allemagne le Tageszeitung, qui explique que trouver un nouveau président à la Commission européenne, lequel devra être approuvé par le Parlement européen, ne sera pas chose aisée.

Poussée limitée des eurosceptiques

Si la nouvelle majorité de l’assemblée est bien pro-européenne, les eurosceptiques poursuivent leur progression. “La poussée europhobe et eurosceptique a été contenue, voire stoppée contrairement à ce que beaucoup d’observateurs annonçaient” , fait néanmoins remarquer Jean Quatremer dans les colonnes de Libération. Et “le score impressionnant de la Ligue italienne de Matteo Salvini (22 élus) ne change rien à l’affaire” .

Le journaliste spécialiste des questions européennes note que “le nombre de députés eurosceptiques et europhobes passe de 151 à 171, essentiellement grâce à la Ligue” . Mais cette progression pourrait être d’autant plus limitée que les 16 députés du M5S italien ont annoncé vouloir quitter le groupe ELDD, aujourd’hui dominé par le Brexit Party de Nigel Farage. “S’ils y parviennent, la droite radicale eurosceptique n’aura pas progressé d’un iota (et elle régressera même lors du départ des Britanniques)” , considère Jean Quatremer.

Par ailleurs, les eurosceptiques sont répartis entre trois groupes aux intérêts difficilement conciliables : le CRE (58 sièges, où se trouvent notamment le parti Droit et Justice de Pologne et les conservateurs britanniques), l’ELDD (56 sièges) et l’ENL (58 sièges, groupe mené par la Ligue du ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini et le Rassemblement national de Marine Le Pen).

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