La “maire sortante de la capitale, Manuela Carmena, issue de la gauche mouvementiste, était pourtant arrivée en tête des élections municipales, le 26 mai dernier, obtenant 19 des 57 sièges de conseillers municipaux” , rappelle Le Figaro avec Reuters. Mais samedi 15 juin, cela n’a pas suffi pour qu’elle conserve son poste.
A Madrid, c’est finalement le conservateur José Luis Martinez-Almeida qui a été élu maire “au terme d’intenses négociations” , avec 30 voix et “grâce au soutien à la fois des conseillers [municipaux] de centre droit de Ciudadanos [11 voix] et de l’extrême droite de Vox [4 voix]” [RFI avec l’AFP].
Recomposition politique
En Espagne, “cette alliance avec un parti ouvertement machiste et xénophobe fait grincer des dents” , rapporte le Journal du dimanche.
Bien que Ciudadanos démente l’avoir ratifié, Vox a annoncé un “pacte avec le PP, noué ‘avec l’accord de Ciudadanos’, pour ’empêcher les mairies de gauche dans les villes de toute l’Espagne’ ” , précise le quotidien espagnol El País, cité par Courrier international. “C’est une division du champ politique espagnol en deux blocs qui s’affirme avec la désignation samedi de plus de 8 000 maires” .
Tout en brandissant la menace de laisser les mairies à la gauche, le parti Vox exige maintenant “d’être reconnu comme un acteur clé” , écrit le quotidien espagnol. Ainsi, à l’instar des négociations madrilènes, des “dirigeants de Ciudadanos ont accepté de tenir des réunions de dernière minute avec ceux de Vox, notamment à Saragosse” [Courrier international].
Résultat : Vox “ne dirigera aucune cité de poids mais son président, Santiago Abascal, s’est fait fort de rappeler que sa formation est désormais omniprésente sur le territoire” , relate L’Humanité.
La formation d’extrême droite “fait donc une entrée de plain-pied dans la politique locale, décidée à ne pas jouer les alliés silencieux dans les conseils municipaux” , résument Les Echos.
Une alliance désapprouvée par Emmanuel Macron
“Plusieurs membres de Ciudadanos ont cependant exprimé leur malaise après la décision de la formation centriste de s’allier avec le PP et Vox” , souligne Le Figaro avec Reuters. Et les désapprobations ne se sont pas limitées à l’Espagne.
Une source de l’Elysée interrogée par l’AFP samedi avait ainsi prévenu qu’une “plateforme commune entre Ciudadanos et l’extrême droite remettrait en question la coopération politique pour construire un groupe centriste” au Parlement européen [Journal du dimanche]. En effet, la République en marche (LaREM), le parti d’Emmanuel Macron, est pour l’heure allié de Ciudadanos au sein du groupe centriste de l’hémicycle européen, tout juste rebaptisé “Renew Europe” .
Cette “recomposition politique espagnole vient contrarier les desseins de LaREM” , considère donc L’Humanité. Car celle-ci “ne va pas sans poser quelques problèmes de cohérence, Emmanuel Macron ayant désigné l’extrême droite nationaliste comme son principal adversaire en France comme en Europe” , rappelle le Huffington Post.
“Il faut une cohérence idéologique. Un groupe progressiste et libéral ne peut pas se permettre d’être accusé de faiblesse ou d’ambiguïtés” , a déclaré à ce titre l’Elysée le 15 juin [Huffington Post].
A noter que Barcelone est une exception dans ce nouveau schéma politique. Dans la capitale catalane, c’est la maire sortante de gauche Ada Colau qui a été réélue… notamment grâce aux voix des conseillers municipaux de la liste conduite par l’ancien Premier ministre français Manuel Valls. Pourtant soutenu par Ciudadanos, ce dernier a “décidé de casser la discipline” du mouvement [Les Echos]. Son but était en premier lieu de faire barrage aux séparatistes catalans.
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