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[Revue de presse] En Irlande, la percée des nationalistes de gauche aux élections rebat les cartes

Le Premier ministre sortant de centre droit, Leo Varadkar, espérait renforcer sa majorité en convoquant des élections anticipées ce 8 février. Mais alors que les deux principaux partis accusent d’importants revers, les nationalistes du Sinn Féin bénéficient d’un sursaut historique.

Les élections législatives irlandaises du 8 février ont marqué un recul du parti de centre droit Fine Gael. Le maintien à la tête du gouvernement de son leader Leo Varadkar, ici à Leipzig en 2012, est menacé. - Crédits : Marco Urban / Flickr International Transport Forum CC BY-NC-ND 2.0
Les élections législatives irlandaises du 8 février ont marqué un recul du parti de centre droit Fine Gael. Le maintien à la tête du gouvernement de son leader Leo Varadkar, ici à Leipzig en 2012, est menacé. - Crédits : Marco Urban / Flickr International Transport Forum CC BY-NC-ND 2.0

Ce n’est que le commencement” , s’est réjouie la leader du Sinn Féin, Mary Lou McDonald, en réaction à la percée de son parti aux élections législatives de samedi [Irish Independent]. En raison d’un système électoral complexe, où les votants “classent les candidats par ordre de préférence” [RFI], il est “impossible de dire à ce stade (…) comment les résultats finaux se traduiront ensuite en termes de sièges” , indiquent Les Echos. “Le rapport de force complet ne sera connu qu’après le décompte total, qui peut prendre plusieurs jours” , explique La Croix.

Mais à l’issue des premiers dépouillements dimanche soir, le Sinn Féin “arrivait en tête des premiers choix des électeurs (24,5 %)” , indique Le Monde. La formation nationaliste n’a cependant “présenté que 42 candidats aux élections” sur les 160 sièges à pourvoir, et devrait ainsi “engranger 36 ou 37 sièges” selon les dernières projections, avance RFI. Elle talonnerait ainsi le Fianna Fail (centre) et le Fine Gael (centre-droit), crédités chacun “d’une quarantaine de sièges” .

Tremblement de terre

Les candidats SF eux-mêmes ont été surpris par le raz-de-marée de samedi” , rapporte Le Monde. Le parti de gauche avait longtemps été marginalisé au sein de l’échiquier politique irlandais, pour avoir été la branche politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Cette organisation paramilitaire est “jugée responsable de plus de 1 500 morts durant les ‘Troubles’ nord-irlandais” , rappelle le quotidien. Plus récemment, le parti a essuyé “une série de revers électoraux” , rappelle l’Irish Independent.

Le score inattendu de samedi a ainsi l’effet d’un “tremblement de terre” pour la politique irlandaise, titre The Irish Times. Mary Lou McDonald a “réussi à convaincre ceux qui veulent un changement - les jeunes en tête - que ce parti ancré à gauche pouvait être une alternative aux deux grandes formations qui se partagent le pouvoir depuis un siècle” , analyse Le Figaro.

Le parti du Sinn Féin a en effet réussi à centrer sa campagne “sur des problèmes locaux, la crise du logement et la déficience du système de santé” , plutôt que sur “la traditionnelle rhétorique nationaliste visant à la réunification de l’île” [Le Figaro], ou le Brexit, “qui n’a déterminé le vote que de 1 % des sondés” , précise L’Express avec l’AFP. Son programme prônait ainsi “le blocage des loyers, le lancement d’un ambitieux plan de construction de 100 000 logements en cinq ans et de grands plans d’investissements publics dans la santé et les transports en commun” , énumère Le Point.

Leo Varadkar sur la sellette ?

A l’inverse, le Premier ministre sortant “croyait pouvoir tirer parti de son bilan” , tant sur le plan géopolitique - sa position ferme sur le Brexit a été unanimement saluée - qu’économique avec une forte croissance, explique Le Point. Mais il n’est finalement “pas assuré d’être reconduit” , poursuit le media.

Les résultats du scrutin vont même “rendre assez difficile la formation d’un gouvernement” , a ainsi reconnu Leo Varadkar. Sur les “trois partis qui obtiendraient à peu près le même nombre de sièges” , aucun ne pourra atteindre la majorité de 80 députés seul, note L’Express. Et le Fine Gael a “exclu pendant la campagne de gouverner avec le Sinn Féin” [Le Point], en raison de propositions qu’il juge “incompatibles” avec son programme [The Irish Times].

Dans les négociations qui vont s’ouvrir, le Sinn Féin pourrait ainsi “jouer un rôle pivot” , estiment Les Echos. Bien que sa dirigeante ait appelé à “un gouvernement sans [le] Fianna Fail et [le] Fine Gael” , et “déjà entamé des discussions avec les Verts et les Sociaux-démocrates” , elle refuse d’être exclue des pourparlers de coalition avec les grands partis, rapporte Ouest-France. Le leader du Fianna Fail, Micheal Martin, est également “revenu sur sa position” de ne pas traiter avec le Sinn Féin, indiquant “qu’il respecterait le choix des électeurs et qu’il discuterait avec le parti” [RFI]. Le signe d’une “normalisation accélérée de la politique irlandaise” et de la “fin probable de sa très stable et très étonnante majorité de centre droit” , analyse Le Monde.

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