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[Revue de presse] Croatie : le social-démocrate Zoran Milanović élu président

L’ancien Premier ministre est le vainqueur de l’élection présidentielle croate du 5 janvier. Le candidat de centre-gauche a déjoué les pronostics, en battant la présidente sortante, minée par les divisions dans son camp. De nombreux défis attendent cet européen convaincu, alors que la Croatie vient de prendre la présidence tournante du Conseil de l’UE pour six mois.

Zoran Milanović, alors Premier ministre de Croatie, en 2013 - Crédits : PES Communications / Flickr CC BY-NC-SA 2.0
Zoran Milanović, alors Premier ministre de Croatie, en 2013 - Crédits : PES Communications / Flickr CC BY-NC-SA 2.0

C’est une victoire “surprise” pour Le Monde. Dimanche 5 janvier, le candidat social-démocrate Zoran Milanović a remporté le second tour de l’élection présidentielle croate, face à la présidente sortante conservatrice Kolinda Grabar-Kitarović. Avec 53,25 % des voix pour le premier contre 46,75 % pour la seconde, “la victoire du centre gauche […] est sans bavure” , résume L’Humanité.

Pourtant, “l’arithmétique du premier tour n’était pas favorable” au futur vainqueur, analyse Le Monde. Zoran Milanović était certes arrivé en tête à l’issue du premier tour, deux semaines plus tôt, avec 29,6 % des votes. Mais il était suivi de près par sa concurrente qui avait remporté 26,7 % des suffrages. Surtout, la troisième place avait échu à Miroslav Škoro, un “chanteur folk devenu homme politique” , comme le rapporte Libération. Ce dernier, qualifié de “national-populiste” par L’Humanité et longtemps membre du parti de la présidente sortante (HDZ), avait obtenu 24,5 % des voix au premier tour.

Pour Libération, “malgré ses références répétées à son patriotisme et à la guerre pour l’indépendance croate (1991-1995), Grabar-Kitarović n’a pas réussi à ramener dans son giron ces électeurs désenchantés” . Dans le même temps, Zoran Milanović “a pu compter sur un surcroît de mobilisation de ses électeurs” [Le Monde].

Le président Milanović se veut différent du Premier ministre Milanović

A 53 ans, Zoran Milanović a une bonne expérience de la politique. Cet ancien diplomate avait remporté les élections législatives de 2011, puis a dirigé le gouvernement croate jusqu’en 2016. “A cette époque, il avait dû gérer la récession économique qui a durement frappé le pays au moment de la crise de la zone euro, puis le passage de centaines de milliers de réfugiés par le territoire en 2015″ , rappelle Le Monde.

Pour autant, Libération estime que son bilan en tant que Premier ministre est “plus que mitigé” . Le journal mentionne les “expulsions massives de personnes endettées, incapables de rembourser leurs crédits bancaires” , ainsi que le succès d’un “référendum en faveur d’une révision de la Constitution empêchant le mariage homosexuel” . Zoran Milanović s’est lui-même décrit par le passé comme ayant “le cœur à gauche et la tête à droite” , soulignent Les Echos.

Toutefois, “le président Milanović se veut différent du Premier ministre Milanović” [Libération]. “Désormais, sa présentation est lisse, son ton réconciliateur, son discours unificateur” , poursuit le quotidien. Une posture qui va de pair avec la fonction. “Le président croate ne peut pas s’opposer aux lois, mais il a son mot à dire en matière de défense, de politique étrangère, de renseignement et est généralement considéré comme une autorité morale et un garant de la constitution” , explique ainsi Euractiv.

Coup dur pour la droite

Cependant, la victoire de Zoran Milanović ne relèverait pas tant d’un plébiscite de son programme que “des divisions au sein de la droite” , avance Libération. Le bon résultat du dissident conservateur Miroslav Škoro au premier tour en est un exemple. “Le verdict des urnes rend l’avenir de l’actuel premier ministre Andrej Plenković et de son parti […] des plus incertains” , écrit par ailleurs Euractiv.

Maintenant, une guerre commence dans le parti, avec tout le monde contre Plenković” , selon des sources au sein du parti conservateur HDZ de Plenković [Euractiv]. L’investiture de Zoran Milanović, prévue pour février, risque aussi d’inaugurer “une cohabitation tendue avec le gouvernement” , selon le média européen.

Pour Le Monde toutefois, l’impact de l’élection pour la droite croate est à relativiser. En effet, “depuis 2000, les Croates ont l’habitude de désigner un président opposé politiquement au chef du gouvernement” , souligne le média.

Présidence du Conseil

Cet important changement politique pour la Croatie survient alors que le pays est sous le feu des projecteurs européens. En effet, le pays “vient de reprendre la présidence tournante de l’UE, pour la première fois depuis son adhésion à l’Union” [Euractiv].

Après sa victoire, Zoran Milanović a tenu à rappeler son attachement à l’Union européenne. “Les Croates cherchent leur place en Europe, qui est malgré tous les problèmes le meilleur endroit où vivre, le projet le plus pacifique au sein duquel la Croatie doit trouver sa place” , a-t-il déclaré [L’Humanité]. En 2011 il avait, comme Premier ministre, supervisé le processus d’entrée de son pays au sein de l’UE, effective deux ans plus tard.

La Croatie ne devrait pas manquer de défis pendant ses six mois à la tête du Conseil de l’UE. “Des sujets épineux tels que les relations entre l’UE et Londres après le Brexit, et l’élargissement de l’Union aux pays des Balkans occidentaux seront à l’ordre du jour” , précise Libération.

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