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[Revue de presse] Covid-19 : la Banque centrale européenne lance un programme de 750 milliards d’euros pour soutenir les Etats face à la crise

La Banque centrale européenne a annoncé dans la nuit du 18 au 19 mars lancer un plan de rachat d’urgence de 750 milliards d’euros pour soutenir les Etats européens et leurs entreprises. Une mesure qui témoigne de l’ampleur de la crise économique dans laquelle l’épidémie de Covid-19 est en train de plonger l’Europe.

La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a dévoilé dans la nuit du 18 au 19 mars un programme de 750 milliards d'euros pour soutenir les Etats face au coronavirus
La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a dévoilé dans la nuit du 18 au 19 mars un programme de 750 milliards d’euros pour soutenir les Etats face au coronavirus - Crédits : Chris Kleponis / Commission européenne

Mercredi 18 mars, la Banque centrale européenne a employé les grands moyens pour soutenir économiquement les Etats membres de la zone euro touchés par le Covid-19. Peu avant minuit, elle a annoncé le lancement d’un “programme de rachat d’urgence pandémique” de 750 milliards d’euros pour “contrer les effets dévastateurs de la crise du coronavirus sur l’économie et les marchés européens” [Les Echos].

Ces temps extraordinaires nécessitent une action extraordinaire” a justifié la présidente de l’institution Christine Lagarde sur Twitter. Une formule qui n’est pas sans rappeler celle de son prédecesseur, relève Le Monde. En 2012, au plus fort de la crise de la zone euro, Mario Draghi avait en effet “calmé la panique” des milieux économiques après avoir déclaré qu’il ferait “tout ce qui serait nécessaire” pour rétablir la situation. La décision de Mme Lagarde semble avoir eu un effet similaire. Suite à cette annonce, les marchés américains et asiatiques “ont rebondi” , après une journée “qui avait encore été noire” .

Un plan d’urgence massif

Ces mesures d’urgence doivent ainsi contribuer à “relancer un système économique grippé où de nombreuses sociétés sont obligées de suspendre leur activité face au virus et où certaines vont se retrouver bientôt menacées de faillite” , explique BFM TV. Le programme prévoit ainsi de racheter la dette des Etats et des entreprises de la zone euro afin de garantir leur crédibilité auprès des banques et des marchés. In fine, cela permettrait aux entreprises de pouvoir contracter plus facilement des emprunts à des taux raisonnables et aux gouvernements d’investir massivement.. L’institution a également insisté sur la flexibilité des critères pris en compte dans son programme de rachat. Concrètement, cela lui permet de racheter les titres de dette les plus à risque : ceux des pays les plus en difficulté financière face au Covid-19. “Cela pourrait profiter à l’Italie, pays le plus touché par l’épidémie, qui a vu ses taux remonter” , ajoute Le Figaro. L’Italie a en effet enregistré “son plus grand nombre de décès en une seule journée avec 475 morts liés au coronavirus” mercredi 18 mars [Sud-Ouest].

Ce plan de relance massif fait suite à plusieurs mesures de moindre ampleur prises par la BCE ces derniers mois. Elle avait ainsi annoncé à l’automne 2019 qu’elle injecterait 20 milliards d’euros par mois dans le système financier pour soutenir l’investissement et un niveau raisonnable d’inflation. Le 12 mars dernier, elle avait aussi annoncé un premier plan de relance de 120 milliards d’euros pour lutter contre la crise économique liée à la pandémie. Soit un total de 1050 milliards d’euros d’ici à la fin 2020. Du jamais vu dans son histoire : “Jamais, même au plus fort de la crise de la monnaie unique, la banque centrale n’avait injecté autant d’argent aussi vite” , analyse Le Monde qui ajoute que “la BCE a une nouvelle fois joué son rôle de pompier” .

L’annonce a été saluée par un certain nombre d’experts et de personnalités politiques, dont le président français Emmanuel Macron. Peu convaincu par les premières annonces de la BCE il y a une semaine, le chef de l’Etat a cette fois affiché son “plein soutien aux mesures exceptionnelles” décidées par l’institution financière. “A nous Européens d’être au rendez-vous […] pour une plus grande solidarité financière au sein de la zone euro” , a-t-il ajouté sans toutefois préciser par quels mécanismes pourrait être renforcée cette “solidarité financière” [La Libre]. Un appel relayé par Louis Harreau, économiste au Crédit agricole : “il ne faut pas que les gouvernements laissent la BCE seule” , prévient-il avant d’ajouter que “la balle est désormais dans le camp politique” [Le Monde].

Changement de stratégie au Royaume-Uni

L’épidémie ne cesse de se propager en Europe et a conduit les pays européens à prendre des décisions unilatérales pour faire face au nouveau coronavirus. Des décisions parfois divergentes, mais qui tendent à se coordonner. De son côté, après avoir prôné la stratégie de l’immunité collective -qui consiste à laisser circuler le virus afin que la population développe ses propres défenses immunitaires et freine d’elle-même la propagation du virus- le Premier ministre britannique Boris Johnson a mis fin à cette “exception britannique” en annonçant dans sa conférence de presse la fermeture de toutes les écoles du pays dès le vendredi 20 mars au soir. “La situation n’était plus tenable” , juge Le Monde, alors que le pays vient de passer la barre des 100 morts liées au Covid-19. La stratégie du gouvernement britannique était de plus en plus contestée. A l’exception notable [des Pays-Bas] et de la Suède, tous les voisins européens de la Grande-Bretagne ont en effet pris des mesures fermes de confinement réel” , appuie Libération.

Boris Johnson entend désormais faire adopter une loi lui donnant les pleins pouvoirs, y compris celui d’obliger les Britanniques à rester confinés chez eux [Le Monde]. Le Royaume-Uni se rapproche ainsi sensiblement des mesures prises en France où le Parlement doit voter les 19 et 20 mars une loi proclamant “l’état d’urgence sanitaire” [France info]. Cette loi permettrait à l’exécutif d’adopter des ordonnances pour réagir plus rapidement face à la pandémie, en limitant notamment la liberté de circulation, de réunion et d’entreprendre.

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