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[Revue de presse] Coronavirus : l’Europe ferme ses frontières extérieures

L’Union européenne a décidé lundi 16 mars de fermer ses frontières extérieures, en réaction à la pandémie de COVID-19. Une décision symbolique, mais dont l’efficacité reste à prouver face à la multitude de mesures déjà en place.

A Calais dans les Hauts-de-France, les frontières extérieures sont désormais fermées
A Calais dans les Hauts-de-France, les frontières extérieures sont désormais fermées - Crédits : ae-photos / iStock

Les frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen seront fermées” dès ce mardi midi et pour trente jours, a annoncé le président français Emmanuel Macron lors de son allocution prononcée lundi 16 mars dans la soirée [Le Monde]. La décision a été prise en concertation avec les présidents des institutions européennes dans le but de limiter la propagation du nouveau coronavirus, le COVID-19, explique Politico.

Plus tôt dans la journée, à l’issue de la réunion du G7 dédiée au coronavirus, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait proposé de “restreindre les voyages non essentiels” pour trente jours renouvelables “si nécessaire” [Le Figaro]. L’adoption de cette mesure par les Vingt-Sept fera l’objet aujourd’hui d’une nouvelle réunion par visioconférence du Conseil européen, prévue à 17h [Le Monde].

L’Europe confinée

La fermeture des frontières connaît néanmoins quelques aménagements pour garantir la continuité du marché intérieur et permettre l’acheminement du matériel médical nécessaire. Il s’agit en effet “du seul moyen de prévenir les pénuries d’équipements médicaux” entre les Etats membres. La présidente de la Commission a par ailleurs rappelé que le marché unique représentait ici “un instrument essentiel de solidarité européenne” [Le Point].

Cette décision des 27 est d’autant plus complexe que ces derniers jours, les fermetures de frontières se sont multipliées, mais à l’intérieur de l’Union européenne, et même à l’intérieur de l’espace Schengen, rappelle le journaliste Pierre Haski sur France Inter. Le président français, qui a condamné les décisions unilatérales de ses voisins européens, appelle au contraire à “intensifier la coordination européenne” par des actions “efficaces et concertées” [L’Express].

Les autres mesures adoptées jusqu’alors dans les Etats membres de l’UE n’ont en effet pas fait l’objet de concertation. En Allemagne comme en Italie, les habitants sont appelés à “rester à la maison” , l’Espagne a “fermé ses frontières terrestres” et la Suisse a “décrété l’état d’urgence, interdisant tout rassemblement, liste Le Monde. Dans la plupart des pays, “écoles et universités, restaurants, bars, discothèques, cinémas ont désormais fermés” , poursuit le quotidien. Dans cette course contre la montre, le Royaume-Uni se démarque par la souplesse de ses recommandations. Le Premier ministre Boris Johnson a ainsi “fait appel au civisme des Britanniques” , mais sans pour autant ne “rien interdire formellement, à l’inverse de la majorité de ses voisins européens” , rapporte Libération.

Une décision contestée

Si la décision de fermer les frontières fait l’objet d’un consensus assez large entre les dirigeants européens, d’après la présidente de la Commission européenne, plusieurs analystes s’interrogent sur la pertinence d’une telle mesure. Antoine Flahaut, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à Genève, explique ainsi dans les colonnes de Ouest-France que “les gens ont plutôt envie de se protéger de l’UE que le contraire” . Une vision reprise sur France Inter, qui note que “c’est plutôt le reste du monde qui se méfie des Européens en pleine épidémie, et leur ferme ses portes, plutôt que l’inverse” . L’Europe est en effet devenu le premier foyer de l’épidémie selon l’OMS. Plusieurs pays, dont les Etats-Unis depuis le 11 mars, ont en ce sens fermé leurs liaisons terrestres et aériennes aux ressortissants européens.

Sur le plan sanitaire enfin, l’impact de la mesure risque d’être limité, le virus étant déjà présent sur l’ensemble du continent. “Il aurait fallu empêcher 90 % des mouvements de population, très tôt, pour que ce soit efficace” , conclut Antoine Flahaut [Ouest-France].

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