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[Revue de presse] Climat : le projet de loi de la Commission européenne salué mais discuté

La future “loi climat”, qui vise à la neutralité carbone en 2050, a été présentée mercredi par la Commission européenne. Un texte qui marque autant par sa portée symbolique que par les critiques dont il fait déjà l’objet, tant de la part des écologistes que de plusieurs Etats membres.

Ursula von der Leyen lors de la conférence de presse du mercredi 4 mars 2020 à Bruxelles.
Ursula von der Leyen lors de la conférence de presse du mercredi 4 mars 2020 à Bruxelles - Crédits : Etienne Ansotte / Commission européenne 2020

Mercredi 4 mars, Ursula von der Leyen a ouvert le deuxième acte du Pacte vert européen, le grand chantier de son mandat. Cent jours après sa nomination, la présidente de la Commission européenne a ainsi publié le projet de “loi climat” . Un texte qui servira de “compas” à l’Union européenne “pour les 30 prochaines années et nous guidera à chaque étape sur la voie d’un modèle de nouvelle croissance durable” , s’est-elle réjouie [L’Obs / AFP].

Cette nouvelle mesure fait suite à la présentation, le 16 janvier dernier, du plan de financement du pacte vert européen, dont le futur “fonds de transition juste” . Doté de 7,5 milliards d’euros, celui-ci doit permettre d’accélérer la transition énergétique des pays européens aux bilans carbone les moins flatteurs, Pologne en tête.

Un cadre contraignant

Or si le premier acte donnait les moyens de nourrir des ambitions écologiques élevées, le second, lui, les affiche clairement. La proposition fixe un objectif martelé par Ursula von der Leyen depuis sa prise de poste en décembre 2019 : la neutralité carbone de l’Union européenne d’ici 2050. “Nous actons aujourd’hui l’ambition de devenir le premier continent au bilan neutre” , s’est-elle félicitée dans la journée [Politico].

C’est en quelque sorte le cadre législatif et contraignant du pacte vert, un gros morceau” , explique le responsable Europe du Réseau Action Climat, Niel Makaroff, dans les colonnes de Ouest-France. L’inscription de la neutralité dans un texte de loi promet également un “changement radical dans la gouvernance européenne” , salue la Fondation européenne pour le climat [Reporterre]. Une mesure qui permettra de “sortir de la situation actuelle où les objectifs climatiques sont pris à l’unanimité du Conseil européen” , confirme Pascal Canfin, cité par Arte.

Un objectif trop lointain ?

Plusieurs acteurs se montrent cependant moins réjouis. “Plus que des applaudissements” , l’annonce a été accueillie “par un concert de critiques venues aussi bien des rangs des écologistes que de certains Etats membres” , peut-on lire sur Politico. Les écologistes jugent ainsi le texte trop timide. Ils souhaitent que l’Union européenne renforce aussi ses engagements pour 2030, en diminuant les émissions de gaz à effet de serre de 55 % par rapport à 1990, bien au-delà des 40 % actuellement prévus.

“C’est comme dire : ‘Je lance la transition écologique, mais ce sont les suivants qui la feront.’ ” , blâme le député européen EELV Philippe Lamberts dans un article du Monde. Même réaction de la part de Greta Thunberg : bien qu’invitée hier par la Commission, la jeune militante suédoise a accusé l’UE de “faire semblant” de s’engager, rapporte Courrier International. “Cette loi est une capitulation. Quand votre maison est en feu, vous n’attendez pas quelques années de plus pour commencer à l’éteindre. Et pourtant, c’est ce que la Commission propose aujourd’hui” , a-t-elle dénoncé.

L’échéance de la COP26

Douze ministres de l’environnement - autrichien, danois, finlandais, français, italien, letton, luxembourgeois, néerlandais, portugais, slovène, espagnol et suédois -, dont la plupart militent en faveur des 55 %, ont pour leur part demandé à Bruxelles de fixer un objectif pour 2030 en juin au plus tard, explique La Croix. Avec pour objectif de peser sur les prochaines échéances mondiales : “Ensemble, ils disent leur souhait que le plan pour 2030 soit prêt dès juin 2020, pour permettre à l’UE d’adopter une position commune d’ici au 9 novembre, date d’ouverture à Glasgow de la COP26, qui s’annonce déterminante” , analyse le quotidien. Et les ministres ne veulent pas rater “l’occasion d’arrimer Pékin à sa lutte contre le réchauffement climatique lors du sommet UE-Chine, en septembre” , poursuit Le Monde. Face à ces inquiétudes, “la Commission affirme attendre le résultat d’une étude d’évaluation” de deux scénarios (50 % et 55 %) pour arrêter sa décision “d’ici à septembre” .

Car Bruxelles doit aussi chercher à satisfaire l’autre camp : celui des Etats plus frileux, au premier rang desquels la Pologne. Le pays avait refusé de s’engager, lors du Conseil européen de décembre 2019, en faveur de l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Autre inquiétude : la position ambigüe de l’Allemagne, dont certaines régions sont très consommatrices de charbon. Le pays occupera la présidence tournante du Conseil de l’UE pendant les six derniers mois de 2020. Et aura donc un impact déterminant sur la position européenne lors de la COP26.

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