“Un tour pour rien” , annonce Libération. Mis à part le report du Brexit au 12 avril (ou au 22 mai si l’accord de retrait est finalement accepté), “le parlement britannique ne sait toujours pas ce qu’il veut” . En revanche, “il sait plutôt bien ce qu’il ne veut pas” , note le quotidien.
Les députés refusent l’accord de sortie, rejeté deux fois (le 15 janvier et le 12 mars) et ont donc fait savoir ce mercredi 27 mars qu’ils “ne veulent pas non plus d’une union douanière, d’un modèle norvégien, du marché unique, d’une révocation de l’article 50 et même pas d’un nouveau référendum” .
Impasse parlementaire
Face à l’absence de solution apportée à la crise du Brexit par les parlementaires, le Guardian a pris le parti d’en rire. “Le Parlement a finalement son mot à dire : non, non, non, non, non, non, non, non” , titre-t-il ainsi en Une, en référence à son octuple refus des alternatives à l’accord de sortie soumises au vote, le 27 mars dans la soirée.
Un résultat qui conforte le gouvernement dans son opinion selon laquelle le deal obtenu en novembre est “la meilleure option” disponible, pour reprendre l’expression employée par le ministre du Brexit Stephen Barclay [BBC].
De son côté, le député conservateur Oliver Letwin a trouvé le résultat “décevant” , rapporte le Guardian. Celui-ci avait initié la prise de contrôle par les parlementaires britanniques de l’ordre du jour à la Chambre des communes et donc permis le vote d’hier sur les alternatives à l’accord de sortie.
Même si M. Letwin espère que les votes d’hier donneront lieu à une autre série de votes lundi 1er avril sur les propositions qui ont recueilli le plus de suffrages. Celle visant à ce que l’UE et le Royaume-Uni cherchent à négocier une union douanière et celle prévoyant un nouveau référendum ont en effet été rejetées à moins de 30 voix près.“Le Speaker, John Bercow, a dit qu’il permettrait que cela se produise, ce qui a suscité des protestations de la part de nombreux députés” , précise le Guardian.
La Première ministre britannique Theresa May a quant à elle indiqué que son gouvernement rejetterait toute proposition contraire aux positions qu’il défend. Il en a en effet le droit puisque les alternatives discutées à la Chambre ne seront pas juridiquement contraignantes si elles sont finalement adoptées.
Une intransigeance qui s’est aussi manifestée par la réponse de l’exécutif à la pétition demandant le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne et qui a recueilli plus de 5 millions de signatures en une semaine. “Ce gouvernement ne révoquera pas l’article 50. Nous honorerons le résultat du référendum de 2016 et travaillerons avec le Parlement pour parvenir à un accord garantissant que nous quittons l’Union européenne” , a indiqué Downing Street le 26 mars [Huffington Post avec l’AFP].
Theresa May met sa démission dans la balance
Ainsi Theresa May espère-t-elle encore réussir à faire voter l’accord de sortie, déjà rejeté deux fois par les parlementaires britanniques. Pour ce faire, elle a assuré, le 27 mars, qu’elle démissionnerait prochainement si les députés l’acceptaient finalement.
“J’ai entendu très clairement l’humeur du groupe parlementaire. Je sais qu’il y a un désir pour une nouvelle approche - et un nouveau leadership - dans la deuxième phase des négociations sur le Brexit [après un éventuel vote positif à la Chambre des communes sur l’accord de sortie] - et je ne m’y opposerai pas” , a-t-elle déclaré dans une réunion avec des parlementaires conservateurs, relate la BBC.
Mais encore faut-il que l’accord de sortie soit de nouveau soumis au vote ! Ce qui est tout sauf acquis, explique Politico. Le média mentionne le vendredi 29 mars pour une “troisième tentative” , mais celle-ci reste très hypothétique. En effet, si Boris Johnson, ancien ministre des Affaires étrangères et fervent Brexiter, et ses alliés se disent désormais prêts à soutenir l’accord, d’autres personnalités influentes dans le camp du Brexit “campent” sur leurs positions, ajoute Politico. C’est notamment le cas du député Jacob Rees-Mogg (qui avait cependant laissé entendre plus tôt qu’il pouvait finalement soutenir l’accord), ou encore des députés unionistes nord-irlandais du DUP, parti dont dépend Theresa May au Parlement britannique.
Quoi qu’il en soit, “quiconque pense que l’annonce de la démission de Theresa May - qui dit à son parti qu’elle démissionnera une fois le Brexit acté - marque la fin de la période la plus turbulente de la politique britannique depuis des décennies se trompe” , estime CNN.
“Il y aura sans doute d’autres péripéties, mais la probabilité du no deal s’accroît” , résume ainsi un diplomate bruxellois après les résultats des votes de mercredi [Le Monde].
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