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[Revue de presse] Brexit : reprise des négociations entre Londres et Bruxelles pour éviter le “no deal”

Ce mardi 18 août, Britanniques et Européens ont entamé une nouvelle session de négociations afin de fixer le cadre de leurs relations après le départ du Royaume-Uni. Un éventuel accord devra être ratifié avant la fin de la période de transition, fin décembre.

Les discussions ont repris mardi soir à Bruxelles avec un dîner entre les représentants de l'Union européenne et du Royaume-Uni Michel Barnier et David Frost.  Ici, lors de la dernière session, le 8 juillet 2020.
Les discussions ont repris mardi soir à Bruxelles avec un dîner entre les représentants de l’Union européenne et du Royaume-Uni Michel Barnier et David Frost. Ici, lors de la dernière session, le 8 juillet 2020. - Crédits : compte Twitter @DavidGHFrost

Le 7e volet des discussions entre Bruxelles et Londres s’est ouvert mardi par un dîner entre les deux chefs négociateurs, Michel Barnier et David Frost. “Il faut avancer et vite car l’horloge tourne et les points de clivage sont encore importants, pour ne pas dire existentiels” , avance RFI. Le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l’UE le 31 janvier 2020, doit conclure un accord avec ses partenaires européens “fin octobre au plus tard - sans quoi il ne pourra pas être ratifié à temps (…) avant l’échéance de la période de transition, le 31 décembre” , ajoute le média.

Boris Johnson, le Premier ministre britannique, a en effet refusé de demander une extension, affirmant en décembre dernier que “11 mois [étaient] un délai ‘suffisant’ pour conclure un accord commercial ‘fantastique’ ” [The Guardian]. Les discussions ont pourtant peu avancé depuis. “Ralenties par la pandémie du nouveau coronavirus et bien qu’accélérées après la fin du confinement, les négociations achoppent toujours sur plusieurs dossiers” , explique Ouest-France.

Désaccords persistants

Réunies à Bruxelles, les équipes vont discuter cette semaine “des transports, de la coopération policière, des droits de pêche et des règles en matière d’investissement” , rapporte la BBC. Sans oublier “les normes de concurrence et les aides d’Etat, l’un des sujets les plus épineux”. Parmi les pommes de discorde, l’Union européenne se montre ferme sur les conditions d’accès au marché unique européen. Elle “refuse de voir surgir une économie dérégulée à sa porte avant de conclure un accord de libre-échange sans droits de douane ni quotas avec Londres”, rappelle Ouest-France.

Or le Royaume-Uni a prévu de “cesser de suivre les règles de l’UE, notamment sur les aides d’État”, sans pour autant dévoiler les détails de sa future réglementation dans ce domaine [BBC]. Si “Londres insiste sur l’exigence de ses propres lois” , les Européens jugent de leur côté que l’accord commercial doit respecter leurs standards, expliquait Le Monde en mars. “Pour Bruxelles, le Royaume-Uni ne bénéficiera d’un accord commercial sans taxes ni quotas que s’il s’aligne sur les normes communautaires en matière d’environnement, d’aides d’Etat ou de droit du travail” , complétait alors le journal.

La pêche est également un point sensible pour le gouvernement britannique, qui souhaitait jusque-là “reprendre le contrôle de ses eaux poissonneuses et en limiter l’accès aux pêcheurs européens” [France 24]. Côté européen, une exclusion “quasi-totale” des bateaux de pêche des Vingt-Sept dans les eaux britanniques est “tout simplement inacceptable” , avait déclaré le négociateur européen Michel Barnier à l’issue des précédents pourparlers en juillet. Toutefois, “l’accès des bateaux européens aux eaux britanniques pourrait être accepté [par Londres] sous réserve d’une diminution des quotas et en échange du maintien du libre accès des pêcheurs britanniques aux marchés européens”, estiment aujourd’hui des diplomates cités par The Irish Times.

L’ombre du “no deal”

Pour autant, chaque partie affiche sa confiance dans la suite des négociations. “Cette semaine et au cours des prochaines, nous resterons constructifs, engagés (…) afin de trouver un accord”, a commenté hier un porte-parole de la Commission. L’UE “veut un accord, un partenariat ambitieux et juste avec le Royaume-Uni” , a-t-il également répété [Le Vif]. Côté britannique, on prévoit de “continuer à combler le fossé” au cours de ces négociations, a déclaré le porte-parole du Premier ministre [BBC]. Et l’on n’exclut pas d’arriver à un compromis d’ici le mois d’octobre.

“Bien sûr, même si Londres et Bruxelles maintiennent qu’une entente est encore possible, ils se préparent aussi à un no deal et l’absence d’accord commercial a toujours été une option” , nuance RFI. Un scénario qui suscite toujours la crainte des entreprises britanniques. “Entre les contrôles et les systèmes douaniers, le défi sera énorme à relever si l’on veut quitter complètement l’UE à la fin de l’année. Il reste encore beaucoup de détails à régler” , explique à Euronews la directrice de la politique urbaine chez Logistics UK.

Selon CNN, un accord est d’autant plus nécessaire au vu de l’impact du coronavirus : en effet, “la Grande-Bretagne est en retard sur l’Europe dans son rétablissement et les perspectives - même en l’absence de complications commerciales - semblent peu réjouissantes” . L’économie anglaise est au plus mal et le chômage pourrait atteindre 15 % en cas de deuxième vague : “la pandémie et la réaction de la Grande-Bretagne à celle-ci en sont responsables en grande partie, mais l’incertitude qui entoure les négociations commerciales du pays est également un facteur” , analyse la chaîne de télévision américaine. Le futur accord UE-Royaume-Uni sera donc “déterminant pour la reprise économique” du pays, assure un économiste cité par le média. Le septième round de négociations s’achève vendredi.

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