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[Revue de presse] Brexit : Londres pose ses exigences pour la relation future avec l’UE

Le Royaume-Uni a publié jeudi 27 février son mandat pour les négociations sur sa relation future avec l’Union européenne. Optant pour une position ferme rejetant tout alignement réglementaire, le pays brandit à nouveau la menace d’une issue sans accord à la fin de la période de transition, le 31 décembre.

Le 3 février dernier, Boris Johnson avait déjà exposé dans un discours sa vision pour le futur du Royaume-Uni, qu'il entend bien détacher des normes européennes - Crédits : Andrew Parsons / Flickr Number 10 CC BY-NC-ND 2.0
Le 3 février dernier, Boris Johnson avait déjà exposé dans un discours sa vision pour le futur du Royaume-Uni, qu’il entend bien détacher des normes européennes - Crédits : Andrew Parsons / Flickr Number 10 CC BY-NC-ND 2.0

Les négociations sur la future relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne partent du mauvais pied” , annonce France 24 avec l’AFP. Cette semaine, le Conseil de l’UE a validé, mardi, le mandat de négociation européen, avant la présentation de celui des Britanniques jeudi. Ces documents, permettant de lancer les négociations, définissent les attentes et les lignes rouges de chacune des parties. Et le constat est sans appel : un “fossé profond” sépare Londres et Bruxelles.

L’UE entend en effet nouer un accord “couvrant tout, de la pêche, l’aviation, l’énergie à l’immigration” , indique la BBC. Et comme condition de l’accès britannique au marché commun dans le cadre d’un accord de libre-échange, elle veut contraindre le Royaume-Uni à “s’aligner sur les standards européens” en matière d’aides d’État, d’environnement, de droit du travail ou encore de fiscalité, explique le New York Times. Des normes britanniques trop éloignées des standards européens “pourraient désavantager les entreprises européennes” , estime-t-on en effet du côté de l’UE. Les Vingt-Sept souhaitent ainsi “éviter une concurrence déloyale à leur porte” , explique France 24.

Un alignement réglementaire impensable pour Londres : “le but du Brexit était justement d’assurer l’indépendance économique et politique du Royaume-Uni” , rappelle la chaîne d’information. Le mandat britannique précise que “le gouvernement ne négociera aucun arrangement où le Royaume-Uni n’a pas le contrôle de ses propres lois et de sa vie politique” .

Fermeté britannique

Les Britanniques préfèrent des accords sectoriels à l’accord d’ensemble voulu par Bruxelles. Sur la pêche par exemple, le Royaume-Uni entend “négocier chaque année avec l’UE l’accès à ses eaux, comme le font aujourd’hui la Norvège ou l’Islande” , rapporte France 24. Boris Johnson a par ailleurs “répété à plusieurs reprises vouloir un accord commercial basique, comme celui négocié par l’UE avec le Canada, qui préserverait l’autonomie économique de son pays” , ajoute la chaîne. “Le Royaume-Uni n’est pas le Canada” , a rétorqué le négociateur en chef de l’Union Michel Barnier, pour qui la proximité géographique du Royaume-Uni pourrait être source de concurrence déloyale [BBC].

Devant ces positions tranchées, “les chances de réussite [des négociations] excèdent à peine de 50 %” , selon Mujtaba Rahman, consultant en risque politique, interrogé par le New York Times. Le gouvernement de Boris Johnson, récemment remanié à la faveur des Brexiters “durs” , avertit en effet qu’à moins que les “grandes lignes d’un accord” soient déterminées d’ici à juin, il pourrait décider de “s’éloigner des négociations et se concentrer sur la poursuite des préparatifs” à une sortie sans accord de l’UE le 31 décembre, cite Ouest-France avec l’AFP. Cette date correspond à la fin de la période de transition, que Boris Johnson a exclu de prolonger.

Menace réelle ou bluff ?

Le spectre du no deal n’est donc pas enterré. Ainsi, “la Commission européenne continue à se préparer à un échec des négociations sur la relation post-Brexit avec Londres” [Le Figaro avec l’AFP]. Et donc à une issue sans accord, “aux conséquences économiques potentiellement désastreuses des deux côtés de la Manche” , explique France 24.

Toutefois, “les menaces de Londres ne sont pas une surprise” , tempère RFI. Selon la radio internationale, il s’agit d’une “stratégie pour forcer la main à l’UE, car le Royaume-Uni n’a pas de cartes pour négocier en position de force” . D’autant qu’au cours des précédents pourparlers entre Londres et Bruxelles, Boris Johnson “a montré une capacité à passer de la confrontation au compromis” , note le New York Times. Par ailleurs, un échec des négociations, bien que non souhaitable, “ne serait pas foncièrement pire que les accords minimalistes souhaités par Mr. Johnson” , estime le quotidien new-yorkais.

Dana Spinant, porte-parole de la Commission européenne, juge néanmoins ces spéculations “prématurées” [RFI]. D’ici juin, “une demi-douzaine de sessions de négociations” auront le temps de se dérouler, indique le New York Times. La première, qui s’ouvrira lundi 2 mars à Bruxelles, durera quatre jours et sera l’occasion pour Michel Barnier et son homologue britannique David Frost d’avoir “une explication réciproque sur [leurs] mandats” , rapporte Le Figaro.

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