Les discussions entre Londres et Bruxelles semblent au point mort, alors que la fin de la période de transition prévue le 31 décembre approche à grands pas. Dans un entretien à l’AFP, l’Allemand Michael Roth, ministre adjoint aux Affaires européennes, exprime le mécontentement de son pays face à ces blocages. “Je suis déçu du fait que Londres s’éloigne toujours plus de la déclaration politique sur laquelle nous nous sommes mis d’accord comme base des négociations”, explique-t-il.
Devant le refus du gouvernement britannique d’aborder les grands points de désaccord, comme la pêche et le commerce, le ministre allemand appelle les “responsables à Londres” à faire davantage preuve “de sens des réalités et de pragmatisme” [La Tribune (avec AFP)]. Les discussions achoppent également sur la politique de sécurité. Selon Challenges (avec AFP), le Premier ministre britannique “Boris Johnson avait déjà déçu ses partenaires européens en refusant […] d’institutionnaliser les futures relations en matière de sécurité avec l’UE” .
L’Allemagne, qui préside actuellement le Conseil de l’Union européenne, cherche à relancer les discussions. Elle souhaite trouver un terrain d’entente en vue de la prochaine session de négociations qui s’ouvre le 17 août. Le prochain sommet européen, le 24 et 25 septembre devrait également aborder la question de la relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, selon le programme détaillé par Ouest-France.
La perspective du no deal
En juin, Boris Johnson avait refusé de demander une extension de la période de transition, estimant possible pour Londres et Bruxelles d’être fixés dès juillet sur leur capacité à s’entendre. Deux mois et de nombreuses discussions infructueuses plus tard, “les fonctionnaires de l’UE mettent en garde contre un accord qui semble ‘peu probable’ ” , note The Independent. “Le Premier ministre a montré peu de signes de changement des lignes rouges du Royaume-Uni, qui semblent incompatibles avec Bruxelles” .
Les désaccords entre les deux partenaires s’accumulent, non seulement sur les principes du futur accord mais aussi sur les engagements déjà pris. Le Royaume-Uni veut désormais édulcorer les contrôles frontaliers entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne inclus dans le code des douanes de l’Union. Or pour l’Union européenne, “ce n’est pas acceptable (…), le Premier ministre s’est déjà engagé légalement” à respecter ce dernier en signant l’accord de sortie de 2019, poursuit The Independent. Les prochaines négociations fin août laissent ainsi peu d’espoir pour un compromis, estime le média britannique.
Stocks et files d’attente
Le gouvernement britannique a d’ailleurs entamé une vaste campagne de communication pour inciter les entreprises nationales à se préparer au Brexit, note le Financial Times. Le journal explique que celles-ci “constituent déjà des stocks de fournitures essentielles et élaborent leurs plans au cas où le Royaume-Uni partirait sans accord à la fin de la période de transition post-Brexit, le 31 décembre” .
Pour répondre en partie aux inquiétudes, Londres a annoncé mettre en place un plan de 200 millions de livres (217 millions d’euros) à destination des entreprises d’Irlande du Nord. Une mesure visant à atténuer les perturbations commerciales lorsque la liberté de circulation avec de l’Union européenne cessera de s’appliquer à la fin de l’année [Challenges (avec Reuters)].
Selon Politico, Londres doit dès maintenant se préparer “à l’éventualité de longues files de camions dans le sud-est de l’Angleterre au début de 2021”, ainsi que celle des camionneurs qui pourraient avoir besoin d’un permis pour rentrer dans le comté de Kent, future frontière entre l’Union européenne et l’Angleterre.
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