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[Revue de presse] Brexit : face à Boris Johnson, de nombreux parlementaires déterminés à empêcher un no deal

De nombreux députés britanniques cherchent à tout mettre en œuvre pour contrer Boris Johnson, qui prévoit de suspendre les travaux parlementaires du 9 septembre au 14 octobre. Pour éviter une sortie de l’Union européenne sans accord, une loi forçant le gouvernement à demander un report du Brexit et une motion de défiance figurent parmi les possibilités. Des recours juridiques ont également été lancés. Une contestation relayée par des milliers de manifestants samedi 31 août.

Le Parlement britannique à Londres - Crédits : Vladislav Zolotov / iStock
Le Parlement britannique à Londres - Crédits : Vladislav Zolotov / iStock

Colère des députés britanniques

En suspendant les travaux du Parlement britannique du 9 septembre au 14 octobre, Boris Johnson “a appuyé sur le bouton atomique” [Les Echos].

Le “locataire du 10 Downing Street, au pouvoir depuis le 24 juillet, s’est justifié par la volonté d’obtenir un temps supplémentaire pour établir son programme national” , explique La Croix. Mais pour beaucoup, “il s’agit de bloquer l’action des députés” qui tentent d’empêcher un no deal, une sortie sans accord de l’Union européenne. Ce qui a provoqué leur colère juste avant la rentrée parlementaire, prévue mardi 3 septembre.

La suspension du Parlement, à peine une semaine plus tard, “oblige les députés, pour pouvoir encore [empêcher] un no deal fin octobre, à frapper vite et fort” , font savoir Les Echos. Et leur “plan d’attaque devrait démarrer dès ce mardi par une offensive sur le front législatif” .

Un projet de loi contre le no deal

Le Parti travailliste, principale force d’opposition aux conservateurs au pouvoir, a effectivement annoncé son intention de présenter dès le 3 septembre un projet de loi pour contraindre Boris Johnson à demander un report du Brexit aux Européens [Challenges avec Reuters]. “L’objectif serait de l’adopter à la Chambre des Communes dès le milieu de la semaine” , indiquent Les Echos. “Car le texte doit ensuite être voté par la Chambre des Lords, où les partisans de Boris Johnson pourraient faire de l’obstruction parlementaire en faisant s’éterniser les débats, puisque les temps de parole y sont illimités” , précise le quotidien.

Par ailleurs, il n’est pas certain que le gouvernement respecte une éventuelle loi “anti-no deal” du Parlement. “Le ministre chargé des préparatifs d’une sortie sans accord, Michael Gove” , a en effet “choqué à gauche comme à droite dimanche [1er septembre], en refusant de dire sur la BBC si l’exécutif se conformerait à une loi bloquant une sortie sans accord” , rapporte France 24 avec l’AFP.

Une motion de défiance contre Boris Johnson ?

Autre levier de contestation pour le Parlement : “une motion de défiance à l’encontre du gouvernement conservateur, qui dispose d’une très courte majorité parlementaire, seulement 320 sièges contre 319 pour ses opposants” , lit-on dans Le Figaro.

Mais là encore, rien ne garantit qu’une telle initiative aboutirait. “Nul ne sait quand cette arme pourrait être dégainée” et “il reste en effet à savoir si les opposants à la politique de Boris Johnson, qu’ils soient travaillistes, conservateurs ‘modérés’ ou autres, sauront unir leurs voix” , commente le journal. “Pour l’heure, la contestation se fait en ordre plutôt dispersé” .

Des recours juridiques

La bataille s’est également engagée sur le plan judiciaire. En Ecosse, en Irlande du Nord et à Londres, des recours devant des juges pour contester la légalité de la suspension du Parlement ont été déposés.

En Ecosse, “les détracteurs de Boris Johnson” ont subi “un premier revers” après le rejet provisoire du recours “lancé en urgence par 75 parlementaires pro-européens” [La Croix]. Une confirmation de cette décision est attendue le 3 septembre. A Londres, une audience est prévue deux jours plus tard pour étudier l’action en justice de la “militante anti-Brexit Gina Miller, soutenue par l’ancien Premier ministre conservateur John Major” .

Ce type d’action peut-il aboutir ? “Le problème, c’est que la décision contestée est politique, (…) il n’existe pas de texte pour dire que c’est un détournement de procédure” , pointe Aurélien Antoine, directeur de l’Observatoire du Brexit et spécialiste du droit constitutionnel britannique, interrogé par La Croix. Mais “quelles que soient les décisions rendues, ça finira devant la Cour suprême” car “il y aura dans tous les cas appel” , explique-t-il. Et selon lui, à ce stade, “on ne peut […] pas préjuger de ce qui va se passer” .

Des milliers de manifestants dans les rues

Les opposants à Boris Johnson se sont également fait entendre dans la rue. “Londres, Belfast, Edimbourg… Samedi 31 août, des centaines de milliers de personnes ont manifesté au Royaume-Uni dans une trentaine de villes” afin de contester la suspension du Parlement, relate France Info.

Une grande partie de la société britannique se mobilise donc face à la perspective d’un no deal dont la probabilité se renforce de jour en jour. Dans une tribune publiée le 31 août dans le quotidien britannique The Daily Telegraph, le négociateur en chef du Brexit pour l’UE Michel Barnier a ainsi affirmé ne pas être “optimiste” quant à la possibilité d’éviter une sortie sans accord du Royaume-Uni le 31 octobre, la date prévue pour le Brexit.

D’autant plus que cette tribune a aussi été pour lui l’occasion de réaffirmer la fermeté de l’UE quant à la question du backstop, le “filet de sécurité” qui permettrait d’éviter le rétablissement d’une frontière entre les deux Irlande en maintenant temporairement l’Irlande du Nord dans une union douanière avec l’UE. Boris Johnson demande son retrait avant d’envisager la signature d’un quelconque accord de retrait du Royaume-Uni de l’UE. Mais pour Michel Barnier, “le backstop est le niveau de flexibilité maximal que l’UE peut offrir” à Londres.

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