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[Revue de presse] Brexit : débat houleux entre les deux prétendants au poste de Premier ministre

A l’occasion d’un débat télévisé organisé par la chaîne privée ITV, les deux prétendants à Downing Street ont principalement confronté leurs projets sur l’épineux sujet du Brexit. Favori de la course, Boris Johnson a réaffirmé sa volonté de mettre en œuvre la sortie de son pays le 31 octobre au plus tard, son concurrent Jeremy Hunt jouant pour sa part la carte du réalisme. De son côté, le patron des travaillistes Jeremy Corbyn a, pour la première fois, réclamé un nouveau référendum sur le Brexit.

De gauche à droite : les deux prétendants au poste de Premier ministre britannique Boris Johnson et Jeremy Hunt - Crédits : Wikimedia Commons
De gauche à droite : les deux prétendants au poste de Premier ministre britannique Boris Johnson et Jeremy Hunt - Crédits : Wikimedia Commons

Dans quinze jours, l’un des deux sera Premier ministre” , prévient Le Figaro. En effet, c’est le 23 juillet prochain que doit être annoncé qui de Boris Johnson ou de Jeremy Hunt succèdera à Theresa May. Les deux hommes se sont affrontés, mardi 9 juillet, lors d’un débat télévisé sur la chaîne privée ITV. Au menu de ce premier face-à-face : “leurs différentes stratégies sur le Brexit et les raisons qui font d’eux les meilleurs candidats au poste de Premier ministre” , résume la BBC. A cette occasion, “les rivaux conservateurs n’ont pas ménagé leurs attaques l’un envers l’autre” , écrit Le Figaro.

Le no deal, principal thème de campagne

Après le rejet à trois reprises par les députés britanniques de l’accord de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, les deux prétendants à la fonction de Premier ministre “veulent renégocier avec l’UE l’accord de Theresa May” [L’Obs], ce que l’UE refuse par ailleurs d’envisager. Mais, selon la RTBF, “aucun des deux hommes n’exclut une sortie sans accord et Boris Johnson, favori des sondages, veut que le divorce soit prononcé fin octobre [le 31], accord ou non” . En effet, ce dernier a pour sa part fait valoir sa détermination à “ne pas céder face à Bruxelles” [L’Obs].

“Je veux savoir à quel point tes engagements sont solides, si tu ne nous sors pas de l’Union européenne le 31 octobre, démissionneras-tu ?”, a d’emblée attaqué son concurrent, Jeremy Hunt [L’Obs]. Evitant le “piège” tendu par son rival, Boris Johnson lui a rétorqué : “Je ne veux pas donner à l’UE une motivation pour nous refuser un accord” [Le Figaro]. A l’inverse, “soucieux de montrer ses qualités de négociateur en tant qu’ancien entrepreneur à succès” , Jeremy Hunt a déclaré vouloir “préparer une sortie sans accord pour être très convaincants” aux yeux des 27, tout en affirmant qu’il ne pensait pas que ce no deal aurait lieu.

La campagne d’aujourd’hui, tournée vers les adhérents des tories (0,3 % des électeurs britanniques) largement europhobes, s’est radicalisée. Au point qu’elle s’est transformée en un concours de testostérone autour d’un thème quasi unique : la sortie de l’UE sans accord” , analyse ainsi Le Monde.

Optimisme” versus “Honnêteté

Boris Johnson s’est ainsi voulu rassurant sur les conséquences d’un no deal. Menaçant de ne pas régler la dette financière du Royaume-Uni à l’égard de l’UE si l’hypothèse venait à se concrétiser, il a également assuré que les coûts d’un “no deal” seraient “très peu perceptibles (…) si on s’y prépare” . Selon lui, le non règlement de la facture (environ 45 milliards d’euros) peut compenser les conséquences d’un tel scénario [L’Obs].

Dénonçant “l’optimisme aveugle” de son adversaire, Jeremy Hunt a quant à lui attiré l’attention sur les risques économiques d’un Brexit sans accord [Le Figaro]. Il a affirmé que “si nous voulons faire du Brexit un succès”, il fallait “comprendre les détails qui nous permettront d’obtenir l’accord le mieux adapté à notre pays”, soulignant avoir un plan en dix points en cas de sortie sans accord [L’Obs].

Contrairement à Boris Johnson, Jeremy Hunt “envisage du bout des lèvres un report de la date du divorce, désormais fixée au 31 octobre, mais seulement pour éviter des élections législatives” . Celles-ci seraient selon lui “suicidaires” pour le Parti conservateur si elles avaient lieu avant que le Brexit ne soit effectif, a-t-il affirmé, cité par Le Monde.

Les jeux sont faits

Mais, s’il reste deux semaines de campagne, la partie semble être déjà gagnée pour Boris Johnson, qui demeure le “chouchou” de la base du parti en ralliant les suffrages des deux tiers des adhérents. En effet, selon un sondage Yougov de la semaine dernière relayé par Le Figaro, celui-ci “est privilégié par 74 % des militants tory, contre 26 % [pour] Jeremy Hunt” . Et “le débat de mardi, vif mais dénué du moindre faux pas, ne devrait rien y changer” , note Le Monde.

De plus, “la majorité des électeurs ayant déjà renvoyé leurs bulletins de vote, Jeremy Hunt aurait préféré que l’affrontement ait lieu plus tôt afin d’essayer d’inverser la tendance” , relève Le Figaro. La date du débat d’hier a elle-même suscité des polémiques.

Jeremy Corbyn en faveur d’un nouveau vote

Pendant ce temps, la riposte s’organise à gauche. Alors qu’il s’était jusque-ici refusé à le faire, le leader du Labour “Jeremy Corbyn réclame un nouveau référendum sur le Brexit” , informe RFI. Et annonce qu’il voterait dans ce cas pour le maintien dans l’Union européenne : “Je tiens à faire clairement savoir que le Labour ferait campagne pour le Remain, et contre une sortie sans accord ou un accord des Tories qui ne protège ni l’économie ni l’emploi” , a-t-il déclaré mardi 9 juillet, cité par Politico.

Une “nouvelle stratégie qui était très attendue au sein du parti” , selon RFI, et qui annonce un “changement de politique majeur” [Politico]. D’après RFI, celle-ci visait notamment à “faire pression” sur Jeremy Hunt et Boris Johnson, les deux candidats à la succession de Theresa May, avant le débat télévisé de mardi soir.

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