Union des opposants au no deal
“La bataille du ‘no deal’ est engagée à Westminster” , annonce Le Monde. “Le patron du Parti travailliste Jeremy Corbyn [a] réuni mardi [27 août] les autres chefs de file de l’opposition pour tenter de trouver un front commun contre un Brexit dur le 31 octobre ” [RTBF avec l’AFP].
“Autour de la table, Jo Swinson, la toute nouvelle chef des libéraux-démocrates, mais aussi les Verts, quelques dissidents conservateurs, et les indépendantistes écossais du SNP” . Une véritable avancée pour les anti-no deal, alors que “depuis le référendum les députés britanniques ont eu le plus grand mal à surmonter leurs visions partisanes” [Le Monde].
Car Jeremy Corbyn, “connu pour son passé d’eurosceptique, est loin de faire l’unanimité au sein de l’opposition” , détaille le Journal du dimanche. “En 2016, il a[vait] fait campagne à contrecœur aux côtés des ‘remainers’ [défavorables au Brexit], avant de se camper en fervent défenseur d’un second référendum” .
Mais aujourd’hui le leader travailliste apparaît déterminé à “faire tout ce qui est nécessaire” pour empêcher une sortie de l’UE sans accord, qui selon lui ne profiterait qu’aux “riches et aux spéculateurs” et mettrait le Royaume-Uni “sous le joug de Trump et des grosses entreprises américaines” [RTBF avec l’AFP].
La réunion a principalement débouché sur la volonté des opposants au no deal “de ‘prendre le contrôle’ de l’ordre du jour de la Chambre des communes (…) dans le but d’obliger le gouvernement à réclamer à Bruxelles une nouvelle extension de l’article 50 du traité sur l’UE, qui organise le retrait d’un membre de l’Union, pour éviter le couperet du 31 octobre” , fait savoir Le Monde. Mais Boris Johnson vient de sérieusement compliquer la tâche de l’opposition britannique.
Suspension du Parlement
Coup de théâtre, “le Premier ministre britannique (…) a annoncé mercredi 28 août que le Parlement sera suspendu durant la deuxième semaine de septembre et jusqu’au 14 octobre” [Franceinfo]. Ce qui ne laissera donc que très peu de temps aux députés britanniques pour tenter de s’opposer au no deal. De quoi leur compliquer sérieusement la tâche.
“Toute tentative d’empêcher le Parlement de siéger, pour imposer un Brexit sans accord, se heurtera à une résistance démocratique forte et générale” et constituerait une “crise constitutionnelle historique” , avaient pourtant prévenu 160 députés britanniques avant que la décision de M. Johnson soit rendue publique [France 24 avec l’AFP]. La situation politique du pays pourrait donc devenir des plus explosives.
Le chef de l’exécutif peut cependant espérer bénéficier du soutien de l’europhobe Nigel Farage, leader du Brexit Party, arrivé en tête des élections européennes. Si la sortie de l’Union européenne se faisait sans accord et que de nouvelles élections avaient ensuite lieu au Royaume-Uni, “nous serions prêts, dans ces circonstances, à aider [M. Johnson], à travailler avec lui, peut-être par un pacte de non-agression lors des élections” , a-t-il ainsi déclaré [Le Figaro avec Reuters]
Reprise des négociations entre Londres et Bruxelles
Dans ce contexte des plus tendus, les négociations diplomatiques entre le Royaume-Uni et l’UE ont repris.
Boris Johnson, qui s’était dit à la clôture du G7 lundi 26 août “prêt à prolonger les discussions sur le Brexit avec l’UE jusqu’au dernier moment” , s’est en effet “entretenu au téléphone mardi 27 août avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker” , relate La Croix. Tandis que “son conseiller, David Frost, est à Bruxelles pour des discussions ce mercredi 28 août” , fait également savoir le quotidien. Celui-ci a “prévu de s’entretenir avec des membres de l’équipe de Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, et un membre de haut rang des services du président du Conseil européen Donald Tusk” .
Au cours de son entretien téléphonique, Jean-Claude Juncker a souligné “que les Vingt-Sept soutenaient fermement l’Irlande et resteraient très attentifs à ses intérêts” et n’a pas manqué de rappeler “qu’un scénario de sortie sans accord ne serait jamais que la décision du Royaume-Uni, pas celle de l’UE” , a précisé une porte-parole de la Commission au Daily Express.
Les discussions politiques butent depuis des mois sur la même question, celle du backstop. Ce “filet de sécurité” prévoit de maintenir provisoirement l’Irlande du Nord dans une union douanière avec l’UE, pour éviter le rétablissement d’une frontière physique avec la République d’Irlande, rappellent Les Echos. Inacceptable pour Londres, non négociable pour l’UE.
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