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[Revue de presse] Brexit : après l’accord entre Londres et Bruxelles, un retour des velléités écossaises d’indépendance

Le 31 décembre a marqué la fin de la période de transition et la sortie définitive du Royaume-Uni de l’Union européenne. Si le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est félicité de la situation et de l’accord passé avant les fêtes avec Bruxelles, les Ecossais désapprouvent majoritairement ce retrait de l’Union. Une situation qui a poussé la Première ministre Nicola Sturgeon à affirmer l’ambition écossaise de “rejoindre” l’UE et à raviver la flamme indépendantiste.

Contrairement à Boris Johnson, la majorité des Ecossais ne se satisfait pas de la sortie définitive du Royaume-Uni de l'UE
Contrairement à Boris Johnson, la majorité des Ecossais ne se satisfait pas de la sortie définitive du Royaume-Uni de l’UE - Crédits : bmlpictures / iStock

Remise en service pour l’occasion, la cloche Big Ben a retenti dans le froid humide, le 31 décembre 2020, […] pour marquer la sortie définitive du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), après presque cinquante ans d’aventure commune” , indique Le Monde. Ce passage à l’année 2021, marqué par un accord commercial trouvé in extremis entre Londres et Bruxelles le 24 décembre dernier, s’est donc fait “sans tempête logistique aux frontières ni perturbations majeures” , précise Arnaud De La Grange pour Le Figaro. Un soulagement pour le gouvernement britannique, qui craignait que des problèmes d’approvisionnement ne viennent encore compliquer une situation rendue critique par la résurgence de l’épidémie de Covid-19 outre-Manche. “Mais pour Boris Johnson, le ciel n’en reste pas moins couvert avec la montée en puissance de l’indépendantisme écossais” , poursuit le correspondant du journal à Londres.

C’est au nord que les nuages se pressent pour Boris Johnson, avec des menaces sur la cohésion du royaume” , rappelle Le Figaro. En effet, “dopés par leur rejet du Brexit et la gestion jugée catastrophique de l’épidémie par M. Johnson, les indépendantistes écossais piaffent d’impatience” , ajoute Le Monde. Une impatience qui s’est fait sentir dès les toutes dernières heures de 2020, lorsque la Première ministre indépendantiste écossaise Nicola Sturgeon avait annoncé la couleur. “L’Écosse sera bientôt de retour, laissez la lumière allumée” , affirmait-elle dans un tweet adressé au reste de l’Europe.

Rejoindre bientôt” l’UE

La dirigeante du Scottish National Party (SNP) a récidivé samedi 2 janvier, dans une tribune adressée à de nombreuses rédactions à travers l’Europe, dont celle du Figaro. “Nous subissons maintenant un Brexit dur contre notre volonté, au pire moment possible, au milieu d’une pandémie et d’une récession économique. […] Nous ne voulions pas quitter l’Union et espérons vous rejoindre bientôt en tant que partenaire à part entière” , a-t-elle notamment déclaré. Lors du référendum du 23 juin 2016, “62 % des Ecossais se sont prononcés contre la sortie de l’Union européenne” , souligne France Info.

Pourtant, l’Ecosse avait déjà eu l’opportunité de quitter le Royaume-Uni lors d’un référendum sur son indépendance, tenu en 2014. Opportunité à laquelle 55,3 % des votants avaient renoncé. “Mais depuis le vote du Brexit en 2016, la donne a changé” , précise France Info. Selon un sondage réalisé mi-décembre pour le journal écossais The Scotsman, 58 % des sondés soutiendraient désormais l’indépendance. Ces derniers se rendront aux urnes au mois de mai prochain pour renouveler leur Parlement. Le SNP, donné largement favori, pourrait en cas de victoire renforcer “la pression sur Londres pour accepter un deuxième référendum” [France Info].

Pour l’ancien eurodéputé SNP Christian Allard interrogé par France Info, le Brexit n’est toutefois pas l’unique raison derrière cette tendance. “Ce n’est pas que le Brexit qui a changé les choses, c’est surtout la montée du populisme de Boris Johnson et son incompétence à manœuvrer un accord post-Brexit pour la Grande-Bretagne”, a affirmé l’ancien parlementaire franco-britannique élu en 2019 avant de quitter l’hémicycle un an plus tard, en même temps que ses homologues d’outre-Manche.

Ferme opposition de Boris Johnson

Interrogé par la BBC, Boris Johnson a réaffirmé dimanche 3 janvier son opposition à l’organisation d’un nouveau référendum sur l’indépendance écossaise. “D’après mon expérience, les référendums dans ce pays ne sont pas des événements particulièrement joyeux” , a-t-il déclaré au micro de la télévision britannique. “Pour le dirigeant conservateur, les référendums ne devraient être autorisés ‘qu’une fois par génération’ ” , complète Le Point. Une référence aux 41 ans qui ont séparé les deux consultations sur le maintien du Royaume-Uni dans la CEE (1975), puis l’UE (2016).

Les Ecossais ne sont pas les seuls à vouloir retrouver la citoyenneté européenne. Le père de l’actuel chef du gouvernement britannique s’est également prononcé en ce sens. “Bien que conservateur, comme son fils, Stanley Johnson s’est toujours opposé au Brexit. Il fut l’un des premiers fonctionnaires européens venus du Royaume-Uni” , écrit RTL. Interrogé par la radio, il a expliqué avoir demandé la nationalité française, avant d’affirmer : “Je serai toujours européen” .

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