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[Revue de presse] 5G : la Commission européenne ne ferme pas la porte à Huawei

Pour le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton, aucune entreprise ne doit se voir refuser une participation au déploiement de la 5G en Europe tant qu’elle respecte les règles de l’UE. Y compris l’équipementier chinois Huawei, redouté par certains.

Pour le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton, la société chinoise de télécommunications peut participer au déploiement de la 5G en Europe. Le 19 janvier, l'ancien ministre français est intervenu lors de la conférence Digital Life Design à Munich (Allemagne) - Crédits : Hubert Burda Media / Flickr CC BY-NC-SA 2.0
Pour le commissaire au Marché intérieur, la société chinoise de télécommunications peut participer au déploiement de la 5G en Europe. Le 19 janvier, l’ancien ministre français est intervenu lors de la conférence Digital Life Design à Munich (Allemagne) - Crédits : Hubert Burda Media / Flickr CC BY-NC-SA 2.0

Tous ceux qui respectent nos règles - toutes nos règles - seront les bienvenus” [Les Echos]. C’est l’éclaircissement donné lundi 20 janvier face à la presse française par le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton. “Sur la question sensible de la construction des réseaux 5G, l’Union européenne avance prudemment” , analysent ainsi Les Echos. Et notamment sur le rôle que pourrait jouer l’équipementier télécoms chinois Huawei.

L’importance prise par Huawei sur le marché des équipements de réseaux” en a fait un “enjeu géopolitique” , rappelle Challenges [avec Reuters]. Côté américain, le gouvernement Trump a refusé le marché national à l’entreprise, suite à des soupçons “d’espionnage de masse” [Le Figaro]. Il fait aussi “pression sur tous ses alliés pour qu’ils interdisent [Huawei]” , rapporte L’Usine Nouvelle.

Une décision dont le commissaire européen tient à se distinguer. “Vous ne m’entendrez jamais citer une entreprise, ni faire de procès d’intention” , a insisté lundi Thierry Breton. “Mon rôle est de comprendre les évolutions technologiques et de protéger l’Union européenne” , a-t-il indiqué [L’Usine Nouvelle].

Des enjeux de cybersécurité

Si elle ne ferme pas la porte de l’Europe à Huawei pour le moment, la Commission européenne n’en élabore pas moins des règles afin de protéger l’UE dans le cadre du déploiement de la 5G. Ainsi, Thierry Breton “présentera dans deux semaines la boîte à outils de la Commission” . Soit “une série de préconisations à destination des Etats membres pour s’assurer que les réseaux 5G ne seront pas utilisés à des fins d’espionnage ou de sabotage par des acteurs malveillants” , expliquent Les Echos.

Si le déploiement de la 5G mobilise tant les États, c’est notamment parce qu’il change profondément la donne en matière de cybersécurité” , ajoute L’Usine Nouvelle. Cette technologie “nécessite en effet la mise en place de nouvelles antennes qui disposeront, localement, de capacités de traitement des données” , précise le magazine. “Il ne suffit plus seulement de protéger des data centers” mais “tout le continent” , a expliqué l’ancien ministre français [L’Usine Nouvelle].

Inquiétudes allemandes

Ce “oui, mais” européen aux antennes chinoises “satisfera sans doute les autorités françaises, favorables à une ouverture maîtrisée” , soutiennent Les Echos. Mais en Allemagne, la coalition au pouvoir est bien plus partagée sur la question. “Les conservateurs allemands se divisent actuellement sur une proposition des sociaux-démocrates, leurs partenaires de coalition, qui reviendrait à bannir Huawei du développement de la 5G” dans le pays, relève ainsi L’Usine Nouvelle.

Je ne vois pas comment nous pourrons mettre en place la 5G en Allemagne sans la participation de Huawei” a alors déclaré le ministre de l’intérieur allemand Horst Seehofer, dans les colonnes du Frankfurter Allgemeine Zeitung, cité par L’Usine Nouvelle.

Du côté de la chancellerie, “Angela Merkel a demandé aux parlementaires conservateurs d’attendre le sommet européen de mars prochain avant de se prononcer” , rapportent Les Echos. Le dossier pourra aussi faire l’objet de négociations supplémentaires, puisque “Berlin entend organiser un sommet Chine-Europe lorsque l’Allemagne prendra, en juillet, la présidence de l’Union européenne pour six mois” [Challenges].

Souveraineté européenne

Au-delà des questions concernant Huawei, Thierry Breton a également écarté, dimanche 19 janvier à Munich lors de la conférence DLD (Digital Life Design), “les avertissements selon lesquels l’Europe a pris du retard sur les États-Unis ou la Chine dans le développement de technologies de pointe” [Politico]. “Plus de la moitié des brevets essentiels à la 5G sont européens. C’est l’Europe qui est en avance” , a-t-il ajouté le lendemain devant les journalistes français [Les Echos].

Le commissaire européen est aussi convaincu que “donner un cadre strict à l’utilisation des technologies dans l’Union est un atout à moyen terme” , relèvent Les Echos. La veille à Munich, l’ancien patron de France Telecom avait réaffirmé la nécessité pour l’Europe de préserver sa “souveraineté technologique” [L’Usine Nouvelle].

Une “défense des intérêts européens [qui] devrait sonner agréablement à l’oreille des concurrents européens de Huawei tels que Nokia ou Ericsson” , conclut L’Usine Nouvelle.

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