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[Revue de presse] Référendum britannique : 4 pays opposés au Brexit, l’incertitude demeure en Europe

Un sondage TNS réalisé dans cinq pays européens révèle une nette majorité opposée à une sortie du Royaume-Uni de l’Union. Sauf dans ce dernier, où le camp du Brexit et celui du maintien sont au coude à coude. Bien que les conséquences d’une telle sortie restent marquées par l’incertitude, les inquiétudes se font de plus en plus sentir à approche du référendum.

Référendum britannique : 4 pays opposés au Brexit, l'incertitude demeure en Europe

Réalisé par TNS dans cinq pays de l’Union, le sondage cité hier soir par Le Figaro fait apparaître “une nette majorité transnationale : 78 % des Allemands, 67 % des Espagnols, 59 % des Français et 54 % des Polonais souhaitent que (…) les électeurs d’outre-Manche disent non au Brexit” .

Malgré tout, les pronostics restent prudents” , poursuit le quotidien. “Lorsqu’on demande aux Européens de prédire le résultat du référendum britannique, le maintien dans l’UE n’est crédité que d’une petite avance. Sauf en France, où une majorité de 52 % croit au scénario du Brexit” .

Quant aux répercussions d’une éventuelle sortie, les avis diffèrent selon les pays : en France et en Allemagne “une majorité des personnes interrogées se [dit] convaincue qu’un départ du Royaume-Uni ‘ne changerait rien’ à la situation économique de l’UE” , mais “les Polonais et les Espagnols s’attendent à des conséquences négatives dans des proportions plus grandes” [Le Figaro].

Des Britanniques toujours indécis

Chez les Britanniques eux-mêmes, les deux camps restent au coude-à-coude. Le “in” (38 %) devance de peu les partisans du “out” (34 %), avec un gros contingent d’indécis (28 %). Mais un autre sondage ORB révèle que “le camp du Brexit recule de trois points, à 41 %, alors que les pro-UE progressent à 53 %” [Le Figaro].

Et les partisans du maintien multiplient les arguments. Lundi, le gouvernement a assuré “qu’en sortant de l’UE, le Royaume-Uni connaîtrait une contraction de 6 % de son économie (…), [une] baisse de l’emploi et [une] hausse des impôts” [L’Opinion]. Le ministre des Finances George Osborne a ainsi déclaré “qu’une sortie de l’UE aurait un coût de 5 400 euros par an et par famille, ainsi qu’un trou fiscal de 50 milliards d’euros” , reprend El Mundo.

Le journal espagnol cite la réaction de l’un des plus fervents partisans du “out” , le ministre conservateur de la Justice Michael Gove : “Le gouvernement est en train de traiter les Britanniques comme des enfants en insinuant la peur afin d’obtenir une obéissance absolue” . “Si nous votons pour rester, l’UE percevra cela comme une carte blanche pour continuer de nous arracher pouvoir et argent” , poursuit-il, cité par le journal espagnol La Razon.

Pour Michael Gove, le Brexit permettrait au Royaume-Uni de “renvoyer les migrants de l’UE et refuser de contribuer au budget de Bruxelles tout en faisant partie d’une zone de libre-échange s’étendant de l’Islande à la Turquie, à laquelle tous les pays européens ont accès, qu’ils soient membres de l’UE ou non” , résume The Guardian. Une vision post-UE qualifiée hier de “stupidité utopique” par la secrétaire d’état du cabinet fantôme du Labour, Angela Eagle [The Guardian].

De son côté, rapporte un autre article du Guardian, le comité scientifique de la chambre des Lords prévient qu’un Brexitpourra faire perdre à la recherche des millions de livres de fonds d’aide européens (…). Une part conséquente des fonds attribués à la recherche au Royaume-Uni ne sera probablement pas couverte par le gouvernement en cas de sortie de l’UE” .

Les 1,2 million de Britanniques qui résident dans d’autres pays de l’Union européenne commencent eux aussi à s’inquiéter. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux à demander la nationalité de leur pays d’accueil, relève La Tribune de Genève. Car si, du fait de l’exclusion du Royaume-Uni de l’UE, ces expatriés “ne sont pas autorisés à rester, à travailler, et à accéder aux avantages sociaux de leur pays d’accueil, difficile d’envisager ce qui les attend” .

Une raison supplémentaire pour ces derniers de participer au référendum du 23 juin. Or, d’après la loi, ceux qui ont quitté le Royaume-Uni depuis plus de quinze ans n’en ont pas le droit. Dès lors, ils “se dirigent vers la Haute cour dans l’espoir de forcer le gouvernement à laisser des millions d’entre eux voter” , indique The Telegraph. Et en cas de succès, “les démarches de la Haute cour pourraient retarder le vote le temps d’ajouter ces noms au registre des votants” .

La grande inconnue

Pour le reste de l’Union européenne, les conséquences d’un fonctionnement sans le Royaume-Uni sont également difficilement quantifiables. “La grande inconnue pour l’Europe” , titre ainsi Le Figaro, qui relève toutefois une certitude : “le Brexit coûtera moins au continent européen qu’au Royaume-Uni” .

Une étude de VoteWatch souligne en outre un résultat inattendu : “Le Brexit pourrait gauchiser l’UE” . Sans le Royaume-Uni en effet, “l’UE serait plus favorable à la taxe sur les transactions financières et moins tolérante vis-à-vis du nucléaire (…), les initiatives de réduction de la bureaucratie compteraient moins d’alliés (…), il y aurait également moins de protection du droit d’auteur” [Euractiv].

La Repubblica précise que “le Royaume-Uni a, au cours des douze derniers mois, formulé plus d’objections que n’importe quel autre Etat membre, particulièrement en matière budgétaire et de politique étrangère” . En effet, le pays se retrouve le plus souvent en opposition avec la position dominante dans l’UE, bien qu’il ait soutenu 97 % des lois finalement adoptées ces 12 dernières mois.

Autre impact prévisible : le danger de “la contagion” , à nouveau pointé du doigt par le directeur général de TNS Sofres. “Les Néerlandais viennent de se prononcer par référendum contre l’accord UE-Ukraine, Viktor Orban projette de consulter les Hongrois et le Front national rêve d’un ‘Franxit’ sur le modèle britannique” rappelle Le Figaro.

Et malheureusement pour les partisans du maintien, “plus le monde semble montrer à la Grande-Bretagne son désir qu’elle reste dans l’Union européenne, plus les partisans de son départ se sentent galvanisés” , analyse Le Figaro. “Pressions et interventions extérieures sont perçues comme autant d’immixtions dans un débat qui ne concernerait que les Britanniques” .

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