Une rencontre amicale pour un sujet délicat
“C’est une visite en forme d’appel au secours” , déclarent Les Echos. “La rencontre vendredi 3 août entre le président Emmanuel Macron et la Première ministre britannique Theresa May” , détaille Ouest France, “sera consacrée essentiellement au Brexit” . Dans le cadre de cette visite, “les deux dirigeants auront, à partir de 18h15, une réunion de travail d’environ deux heures” .
Ladite réunion aura probablement plus l’air d’un plaidoyer : “la Première ministre britannique, de retour de ses vacances en Italie” , va défendre auprès d’Emmanuel Macron “la position de Londres dans les négociations sur le Brexit” , selon les mots de l’Élysée cités par Le Point. “Theresa May va aussi parler à Emmanuel Macron du livre blanc publié en juillet par Londres” , relate Ouest France, lequel contient “des propositions pour définir la relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne” .
“Le Royaume-Uni y voit le moyen de contourner une Commission européenne qu’il juge trop inflexible” , avancent Les Echos. Cependant, “il ne s’agit pas pour Paris de se substituer au processus de négociations piloté par Michel Barnier” , indique la présidence de la République citée par Ouest France. C’est pourquoi “il n’y aura pas d’annonce à l’issue de l’entretien” .
Aux dires du Point, “la France est perçue au Royaume-Uni comme l’un des principaux obstacles à un assouplissement de la position de l’UE dans les négociations, ce que dément Paris” . Depuis quelques semaines, les lieutenants de l’exécutif britannique occupent ainsi le terrain. Notamment Jeremy Hunt, “le nouveau chef de la diplomatie britannique en visite lundi à Paris, qui s’est dit ‘préoccupé’ par le ‘vrai risque d’un Brexit sans accord’ ” , rappellent Les Echos. Le quotidien ajoute que “Londres s’est lancé dans une opération séduction des principaux leaders européens, France et Allemagne en tête” .
Les négociations avancent, certains sujets coincent toujours
“Nous sommes déjà d’accord sur 80 % de l’accord de retrait” , a indiqué Michel Barnier “dans une tribune publiée jeudi 2 août par Le Figaro” [Ouest France]. Le négociateur ajoute cependant devoir “encore trouver un accord sur des points importants” , alors que “Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d’ici à la mi-octobre pour organiser leur divorce, programmé fin mars 2019″ .
“Les négociations, qui doivent reprendre le 13 août à un rythme hebdomadaire, semblent dans l’impasse” , analysent Les Echos. Au centre de toutes les inquiétudes, “l’épineuse question de la frontière entre l’Irlande du Nord, concernée par le Brexit, et l’Irlande, membre de l’UE” [Le Point].
Pour des raisons historiques, la fermeture de la frontière entre Irlande et Irlande du Nord ne paraît pas envisageable. Les Echos explorent dès lors les dénouements possibles : celui défendu par l’UE consisterait à “laisser la seule Irlande du Nord dans une union douanière et réglementaire” , tandis que “Londres propose un ‘arrangement douanier simplifié’ qui s’appliquerait à tout le Royaume-Uni.”
Mais l’arrangement douanier que réclame le Royaume-Uni “remettrait en cause l’indivisibilité du marché unique et des quatre libertés de circulation liées (biens, services, personnes et capitaux), une des lignes rouges définies par les 27 Etats membres” [Les Echos]. A moins d’un changement de ligne d’un côté ou de l’autre, la perspective d’un Brexit sans accord semble de plus en plus réaliste.