Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a annoncé hier le lancement du programme de rachat des dettes souveraines dans l’Union européenne (aussi appelé “quantitative easing”), rapporte La Tribune.
Le but de cette action de rachats massifs, explique Le Monde, est de faire baisser le cours de l’euro face au dollar, mais aussi et surtout de “déjouer la menace déflationniste pesant sur le Vieux Continent en relançant le crédit et l’activité” , c’est-à-dire faire remonter les prix au sein de la zone euro. Mario Draghi a en effet affirmé que “les conditions d’emprunt pour les entreprises et les ménages sont nettement plus favorables” [Euronews].
Le Figaro précise que l’objectif ultime est d’approcher les 2% d’inflation. Même si la BCE prévoit une stagnation des prix cette année, elle table sur une hausse de 1,5% en 2016 et 1,8% en 2017.
Quant à la croissance, elle devrait être “solide et durable” en zone euro, titrent Les Echos : 1,5% cette année, 1,9% en 2016 et 2,1% en 2017.
La BCE se montre donc très “confiante” et Le Figaro souligne l’autosatisfaction affichée du président Draghi, selon lequel la seule annonce de ce plan avait déjà eu des effets positifs sur la zone euro.
Chez les experts, les réactions face à cette annonce sont partagées : d’un côté, Guillaume Menuet, dans un entretien accordé aux Echos applaudit l’initiative de la BCE. L’économiste Michael Schubert, quant à lui, estime que l’optimisme de M. Draghi est “inapproprié” [Les Echos]. D’autre part, David Thesmar, dans une tribune pour Le Monde, est convaincu que “les effets macroéconomiques recherchés […] seront en réalité limités” et “l’impact des rachats de dette sur le coût de la dette publique est modeste” . Il conclut qu’ “il ne faut pas attendre de miracle de la BCE.”